Baisse du bonus : les pros touchés dès 2020, les particuliers en 2021
Sale temps pour le secteur automobile : dans un difficile contexte de transition écologique à marche forcée, le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé une baisse du montant du bonus accordé pour l’achat de véhicules électriques, et ce, dès 2020 pour les professionels et 2021 pour les particuliers.
Motivation évoquée : la prise en compte de la baisse attendue du prix de ce type de véhicules, qui, selon le gouvernement, sera "notamment accélérée par les nouvelles normes européennes sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre des constructeurs automobiles", a précisé Elisabeth Borne.
A noter que jusqu’ici, la baisse du prix de ces véhicules électriques en Europe est loin d’avoir eu lieu, comme l’a démontré une récente étude de Jato. Etude qui mettait d’ailleurs en exergue, au contraire, une inflation du prix de ces véhicules.
5 000 euros en 2021, 4 000 en 2022
En réalité, le gouvernement souhaite surtout conserver la même enveloppe budgétaire consacrée bonus, mais qui servira de toute évidence, avec la multiplication de l’offre, à une assiette plus large. Il n’y a donc effectivement pas d’autre solution que de diminuer le montant unitaire du bonus. "Le gouvernement a décidé de maintenir l'enveloppe budgétaire du bonus en 2021 (NDLR soit 400 millions d'euros) pour soutenir plus de 130 000 véhicules", a indiqué le ministère de la Transition écologique, ajoutant que le bonus sera porté à 5 000 euros pour les personnes physiques en 2021.
Pour 2022, l’enveloppe budgétaire accordée devrait toutefois être amputée de 60 millions d’euros pour passer à 340 millions d’euros, et concerner, selon les estimations, 160 000 véhicules. Avec pour conséquence logique, une nouvelle baisse du bonus unitaire accordé, soit 4 000 euros.
Les 6 000 euros supprimés pour les véhicules de plus de 60 000 euros
Le programme pour 2020 a été également confirmé : l’année prochaine, le gouvernement souhaite multiplier par deux le nombre de véhicules soutenus, et ainsi atteindre 100 000 unités. Avec les restrictions attendues confirmées.
Pour les particuliers, les véhicules dont le prix est compris entre 45 000 et 60 000 euros ne pourront plus compter que sur un bonus réduit à 3 000 euros. Au-delà d’un prix d’achat de 60 000 euros, l’aide est purement et simplement supprimée, exception faite pour les VUL et les véhicules à hydrogène.
Les professionnels pas épargnés
Les entreprises sont encore moins épargnées par la coupe de ces aides, malgré leurs inquiétudes récemment exprimées. Evoquant l’exonération de TVS sur les électriques dont bénéficieront encore les entreprises, le gouvernement a choisi de ramener le bonus à 3 000 euros pour les personnes morales dès 2020, 2 000 euros en 2021 et à 1 000 euros en 2022.
Un gouvernement qui semble plutôt satisfait de ces annonces : "cette visibilité pluriannuelle sur le bonus est une attente très forte de la filière automobile", a assuré le ministère de la Transition écologique. Un décret paraîtra d'ici la fin de l'année 2019 pour officialiser ces dispositions du bonus pour l'année 2020.