Après les droits de douane sur ses voitures, la Chine se venge sur le cognac
La Chine a donc décidé de riposter... Et ce sera le cognac qui sera surtaxé dès vendredi 11 octobre 2024 en représailles aux droits de douanes supplémentaires que l'Europe a décidé d'imposer aux voitures chinoises importées.
"À partir du 11 octobre 2024, les importateurs devront, au moment d'importer des brandys en provenance d'Union européenne, fournir le dépôt correspondant aux douanes de la République populaire de Chine", a annoncé mardi 8 octobre 2024 dans un communiqué le ministère chinois du Commerce. Le cognac représente à lui seul 95 % des brandys européens.
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Il s'agit d'un dépôt de garantie à titre provisoire, mais qui pourrait devenir définitif si la Chine décidait d'avaliser cette surtaxe. C'est le même mécanisme que Bruxelles a utilisé lorsque la Commission a décidé cet été d'appliquer des dépôts de garantie sur les importations de voitures chinoises qui étaient coupables d'être subventionnées par le gouvernement chinois.
L'adoption, vendredi 4 octobre 2024, par les États membres de l'Union européenne de cette surtaxe a permis d'engranger directement ces dépôts de garantie. La surtaxe a été calculée en fonction du montant des subventions perçu et peut atteindre jusqu'à 38 % de droits supplémentaires aux 10 % déjà appliqués.
Le porc et les produits laitiers également visés
La décision européenne, en dépit de la contre-indication allemande, a provoqué l'ire de Pékin qui a promis de prendre "toutes les mesures nécessaires". Le régime chinois a donc décidé de s'en prendre au cognac européen qui fait l'objet d'une enquête antidumping depuis janvier 2024.
En août, le gouvernement chinois avait indiqué avoir trouvé des preuves de dispositifs d'aides illégales sur le cognac, autorisant ainsi, au sens de l'OMC, à appliquer des sanctions douanières. Le ministère a rappelé que d'autres enquêtes antidumping étaient en cours notamment sur le porc et les produits associés, ainsi que les produits laitiers.
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Le Bureau national français interprofessionnel du cognac (BNIC) s'était insurgé vendredi lors de l'annonce des droits de douane sur les voitures chinoises. Il avait estimé que le cognac était "sacrifié" jugeant que le dépôt de garantie pourrait être équivalent à 35 % du prix. La Chine représente à elle seule 25 % des exportations de cognac, selon le BNIC. (Avec Agences)
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