ACC suspend ses projets de gigafactory en Allemagne et en Italie
C’est l’attentisme sur le marché des batteries électriques. Après le chinois Svolt, c’est au tour d’ACC de suspendre ses projets industriels en Europe. Le groupe français issu d’un partenariat entre Stellantis et Saft (groupe TotalEnergies), rejoint par Mercedes, a annoncé la suspension de deux projets de construction de gigafactories.
L'usine de Douvrin sera bien achevée
La première concerne le site de Kaiserslautern (Allemagne). Cette information a été divulguée par le journal local Die Rheinpfalz. Puis, interrogé par Les Échos, ACC a également reconnu que le site italien de Termoli était également concerné par les mesures de suspension.
A lire aussi : ACC lève plus de 4 milliards d'euros
Seule la deuxième ligne du site de Douvrin, inaugurée en mai 2023, reste programmée. Les Échos rappellent que les sites allemands et italiens devaient commencer leur production respectivement en 2025 et 2026.
Cette série d'annonces illustre les doutes qui ont saisi les industriels européens quant à la trajectoire du marché de la voiture électrique dont les ventes ont fortement ralenti, voire baissé sur certains marchés.
Vers une technologie moins chère
Il semblerait que ACC réfléchisse également à changer de technologies. Jusqu’ici, le groupe fabriquait des batteries NMC (nickel, manganèse, cobalt) qui auraient été élaborées par Saft. Ces batteries sont plus denses et procurent ainsi une meilleure autonomie. Mais elles sont aussi plus chères à produire.
Sur un marché de plus en plus concurrentiel, ACC s’interroge donc sur l’opportunité de diversifier sa production sur des batteries LFP (lithium, fer et phosphate), beaucoup moins chères, mais qui sont essentiellement produites par des groupes chinois. D’ailleurs, la nouvelle Citroën e-C3 sera équipée de cette dernière technologie, rappellent Les Échos.
L'Europe tergiverse sur la voiture électrique
ACC a levé 4,4 milliards d’euros en février 2024 pour financer ses investissements colossaux. L’enveloppe nécessaire pour financer les trois usines initialement prévues par le plan d’investissement s’élevait à sept milliards d’euros.
A lire aussi : T&E s'alarme des ambiguïtés de l'Europe sur la voiture électrique
Dans une étude récente, l’ONG T&E avait tiré la sonnette d’alarme sur le danger de voir les annulations de projets de gigafactories européennes se multiplier face aux hésitations des autorités à soutenir le marché de la voiture électrique. Dans son document, elle avait estimé que seule la moitié des projets de gigafactories était réellement sécurisée en Europe d’ici 2030.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.