Voiture d'occasion : l'électrification change la donne de la balance commerciale
La France vient d’entamer un virage sévère en matière d’import‑export de ses véhicules d’occasion. Alors que le déficit commercial ne cessait de se creuser depuis plusieurs années, 2022 marque une nouvelle étape dans les échanges mondiaux.
Certes, le solde de la balance commerciale en matière de véhicules d’occasion reste déficitaire et affiche un bilan de - 123,6 millions d’euros. L’heure n’est donc pas encore arrivée de sabrer le champagne. Mais en analysant de plus près les données fournies par les services des douanes, 2022 signe un changement de direction.
Au global et en nombre de véhicules, la France affiche un solde positif de 276 812 unités. Dans le détail, nous avons exporté 377 780 véhicules contre une importation de 100 968 unités. C’est clairement une embellie puisque le solde unitaire avançait un total de 81 339 voitures d’occasion en 2021.
Si en termes financiers, le solde s’avère toujours déficitaire, c’est bien parce que le prix moyen de nos véhicules à l’exportation est quatre fois plus faible que celui de nos importations. Ainsi, un véhicule importé en France affiche un prix moyen de 21 234 euros, alors que du côté des exportations, la facture moyenne n’atteint que 5 348 euros.
Fuite des thermiques
Pourquoi un tel écart ? Il faut plonger plus profond dans les données. Nos exportations sont en très grande majorité constituées de véhicules thermiques. 98 % des volumes concernent des modèles diesel et essence, soit près de 372 000 voitures.
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Les 2 % restants se composent d’hybrides, d’hybrides rechargeables et d’électriques. Or, les thermiques affichent un prix moyen très faible (4 695 euros pour les modèles diesel et 6 580 euros pour ceux à essence), bien loin de la facture moyenne des véhicules électrifiés qui s’élève à 17 000 euros.
Du côté des importations, c’est tout le contraire ! La France importe des voitures d’occasion dont la valeur moyenne atteint 21 234 euros, en intégrant les motorisations thermiques. D’ailleurs, nos importations sont également principalement constituées de ces modèles : 90 385 sur un total de 100 968 voitures.
L’Allemagne reste en tête des pays dans lesquels nous allons chercher nos VO avec une part de marché de 26,9 %. L’Espagne et la Belgique ferment le ban de ce trio classique.
La Pologne, premier pays d’exportation
En revanche, le classement des pays vers lesquels nous exportons a connu une profonde modification. Essentiellement du côté des volumes. La Pologne, terre d’accueil de nos voitures d’occasion, reste en tête.
Mais en 2022, elle a multiplié par presque 5 le nombre de VO en provenance de France. C’est une première avec 148 500 voitures exportées et 39,3 % du volume total. Plaque tournante du commerce européen du VO, ce pays sert également de lieu de transit pour de nombreux pays de l’Est, sans que nous puissions en connaître le détail.
En 2021, la Pologne n’avait reçu que 15,3 % de nos voitures exportées. Et l’année dernière encore, ce sont des véhicules thermiques qui ont traversé l’Allemagne.
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