Vente de pièces en ligne, croissance et débat

Le centre auto en ligne Yakarouler vient de réaliser une levée de fonds de 3 millions d’euros. L’opération, conclue le 23 décembre dernier, fait donc entrer au capital de Yakarouler le fonds d’investissement Serena Capital. “Nous avons opté pour cette entreprise car des entrepreneurs sont à sa tête, et non des banquiers, explique Dominique Wroblewski, associé de Yakarouler. Cet apport financier va nous permettre d’asseoir la société, et de suivre sereinement son développement. La société enregistre une croissance de 100 % chaque année.”

Quelques semaines auparavant, un site concurrent, Mister-Auto.com, dont le CA en 2010 avoisine les 15 millions d’euros, a également opéré une augmentation de capital. Situé en périphérie de Lyon, à Genas, le siège du site Mister-Auto.com, fondé et dirigé par Rémy Saby, a fait entrer le groupe Crédit Mutuel, via sa division CM-CIC Capital privé, au capital de son entreprise. Au total, cette levée de fonds se monte à 6 millions d’euros. “Un financement qui va nous permettre de développer notre structure actuelle, via du recrutement ou de nouveaux outils, explique Eric Vincent, directeur communication et marketing de Mister-Auto. Par ailleurs, nous cherchons à nous étendre sur de nouveaux marchés, en France ou à l’étranger. Nous réfléchissons également à un moyen de valoriser notre service.”

Une croissance qui fait peur

Ces opérations financières traduisent une croissance importante de la vente en ligne de pièces. Ce développement a également créé quelques heurts au niveau du positionnement tarifaire de ces sites. En effet, les boutiques en ligne affichent des tarifs attractifs pour le grand public, (comme pour certains professionnels), souvent situés 30 % en dessous d’un magasin physique. Mais quand les tarifs atteignent 60 % de remise, comme c’est le cas actuellement chez Oscaro.com, le leader incontesté du secteur, pour les produits du groupe Bosch, l’équipementier Bosch décide de réagir. Ce dernier a pris contact avec le site web, et également avec les plates-formes qui approvisionnent la société, réfléchissant à une éventuelle action en justice. Autre conséquence, des réunions de concertation doivent se tenir au sein de la Fiev et de la Feda, respectivement le syndicat des équipementiers et de la distribution indépendante. Il s’agira d’évoquer la position des sites de vente en ligne de pièces, et surtout d’instaurer un dialogue entre les différents protagonistes. Ce nouveau canal effraie donc la profession, autant que l’arrivée des centres autos, dans les années 1980. Il ne s’agit pas de combattre un phénomène inéluctable, mais plutôt de tenter de vivre avec…