Seat : l’initiative au service de la reprise
A travers une tournée régionale, organisée de façon originale, en live streaming, Seat présentait à son réseau les grandes lignes de son plan de reprise. Un plan forcément très attendu, après des semaines d’inactivité commerciale, traduite par un logique effondrement de 96,7 % de la demande en France en avril. 109 véhicules ont ainsi trouvé preneur, un volume sans commune mesure avec les excellentes performances affichées par la marque les mois précédents. Ce plan s’est tout d’abord matérialisé durant la première semaine de confinement à travers des actions en faveur de la trésorerie des concessionnaires : arrêt de la facturation du réseau et délai de paiements se sont ajoutés à la suppression des audits et formations. Des gestes attendus mais aussi remarqués des acteurs du réseau.
"La marque continue d’accompagner le réseau sur sa trésorerie en accordant depuis le début du confinement un délai de 60 jours, témoigne Vincent Deffeuille, distributeur de la marque. Ce qui est appréciable, car ce n’est pas le tout d’avoir arrêté les prélèvements, il faut aussi laisser le temps de réceptionner les autos, planifier livraisons avec les conditions sanitaires lourdes mais nécessaires. Nous n’aurons donc forcement pas le même rythme de livraisons qu’avant." Si la trésorerie est jusqu’ici préservée, le prochain défi sera plutôt de la dynamiser. Alors que l'après-vente s'annonce d'ores et déjà prometteuse, avec des agendas remplis pour plusieurs semaines, l'inquiétude est palpable du côté du commerce. Avec, en ligne de mire plus particulièrement, les véhicules neufs en stock. Et quoi de mieux pour générer du cash que de miser sur ces modèles qui n’attendent que d’être achetés pour sortir de leur parking ? Une façon aussi pour le constructeur de relancer sa machine industrielle, dont l’usine de Martorell, qui produit d’ailleurs depuis le 27 avril son attendue nouvelle Leon.
Une offre choc
C’est en somme le constat de Seat qui lancera le 17 mai, avec Volkswagen Bank, une nouvelle offre commerciale au nom explicite : "Profitez-en maintenant et payez en 2021". "Nous avons conçu cette offre avec deux ambitions : redynamiser au plus vite l’activité des concessionnaires et coller au plus près des attentes des clients, qui n’auront aucune urgence à acheter un véhicule le 11 mai au matin", détaille le directeur de la marque en France, Sébastien Guigues. Le principe est donc simple : le client peut repartir avec un véhicule disponible en stock, en LLD, sans apport, et commercer à payer ses 30 loyers à partir de janvier 2021. Cette offre va donc bien plus loin que celles proposées par d’autres marques.
"Nous avons l’impression que le report de paiement va être à l’ordre du jour pour beaucoup de marques. En tant que challenger, nous avons voulu miser sur un vrai report", reprend Sébastien Guigues. Habituée à lancer des solutions différenciantes, comme elle l’avait fait avec son offre sans engagement permettant de changer de véhicule au bout d'un mois, la marque espagnole espère ainsi se démarquer dans le paysage automobile. "Nous ajoutons une corde à notre arc en répondant à ceux qui peuvent rencontrer des difficultés de trésorerie, ajoute le directeur. Cette solution unique et innovante complète l’offre sans engagement gage de flexibilité."
Générer des leads et du trafic
L’offre sera compatible avec tous les véhicules disponibles en stock. Selon le directeur de la marque, le réseau supporte environ 2 mois de réserve. Un niveau jugé correct par les représentants d’une marque à la gamme jeune. "Nous manquions même de produits sur certains modèles à succès tels que l’Ateca ou l’Ibiza. Le stock n’est pas donc forcement une grosse problématique, mais cette offre extrêmement agressive et volontariste correspond bien à l’état d’esprit du client, baigné dans l’incertitude, souligne Jean-Charles Verbaere, distributeur Seat et président du conseil de marque Seat. L'objectif est bien évidemment marketing. Cette proposition contribuera a générer des leads et du trafic en concession." A ses côtés, Seat mise aussi sur d'importantes remises sur ces véhicules en stock, allant de 3 500 à 6 000 euros.
De quoi créer une tension sur le parc VO ? La marque prévoit également de soutenir l’activité des occasions, notamment pour les véhicules récents ou badgés "zéro kilomètre", afin qu’ils ne soient pas dépositionnés et gardent un différentiel de prix avec les véhicules neufs. "Sans compter que les loueurs ont massivement annulé leur commande jusqu’à l’été. Il y aura probablement un manque de VO de 6 à 9 mois sur le marché", souligne Sébastien Guigues. Ces intiatives satisfont les concessionnaires toutefois prudents quant à la tendance du marché français. "Seat est une marque dynamique, proactive dans la mise une place de solutions adaptées à cette situation inédite. Mais nous avons beau avoir les meilleures solutions au monde, faire les meilleures publicités et présenter les meilleurs tarifs, il faut que le marché suive. Nous espérons un rebond et attendons impatiemment les annonces du 7 mai ", conclut Vincent Deffeuille.