Quand les groupements sont dans l’attente
JACQUES HESS,
président du Groupement des concessionnaires Fiat
“Suspendu aux lèvres de Sergio Marchionne”
JA. Dans quel état d’esprit le réseau Fiat aborde-t-il l’exercice
2014 ?
JACQUES HESS. Après une année 2013 en progression de 2,4 % pour l’ensemble du groupe Fiat, je crains, au regard des prévisions de marché, que nous ne fassions mieux. D’autant plus que les modèles comme la 500X et la Baby Jeep arriveront selon toute vraisemblance au second semestre. Plus globalement, nous sommes tous suspendus aux lèvres de Sergio Marchionne, qui doit se prononcer en avril et préciser les décisions prises quant au plan produit à venir. Ses décisions conditionneront l’avenir à court terme.
GÉRARD GRAU,
président du Groupement des concessionnaires Citroën
“Prudence teintée d’optimisme”
JA. Quels sont les enjeux pour le réseau Citroën en 2014 ?
GÉRARD GRAU. Nous nous attendons à une stabilité du marché en 2014 et espérons y voir de meilleurs jours après une année 2013 en recul (- 10,6 % en VP). Pour cela, nous comptons sur deux nouveautés avec les arrivées de la nouvelle C1 et du C Cactus sans oublier la commercialisation du nouveau C4 Picasso en année pleine, qui devrait nous permettre de gagner des parts de marché. Ensuite, le réseau fera face à de nouveaux chantiers importants avec le déploiement de l’Express Pad en atelier et le renouvellement de notre outil CRM. Tous ces éléments devraient garantir aux distributeurs une meilleure rentabilité, après des résultats escomptés entre 0,3 et 0,4 % en 2013. Au final, je dirais que la prudence teintée d’optimisme est de mise pour ce nouvel exercice.
PHILIPPE FOURNIER,
président du Groupement des concessionnaires Hyundai
“Un palier en 2014”
JA. Pour la première fois depuis longtemps, les volumes de la marque ont régressé en France en 2013. A quoi faut-il donc s’attendre cette année ?
PHILIPPE FOURNIER. Après trois années complètes et bien remplies en termes de lancement produits, l’exercice 2014 devrait être une année palier où certains éléments doivent être remis à plat. Ainsi, les derniers contrats devront être signés au plus tard en juin prochain, la relation constructeur-réseau remise à niveau, les projets à venir définis… En outre, la marque, en dehors de l’i20, ne connaîtra pas de lancements de produits majeurs d’ici le second semestre, où les choses pourront alors s’accélérer.
JEAN-LOUIS VERGNET,
président du Groupement national des concessionnaires Opel
“De quoi rester optimiste”
JA. Malgré les espoirs suscités en 2013, les résultats ne furent pas au rendez-vous. A quoi s’attendre pour cet exercice ?
JEAN-LOUIS VERGNET. Nos espoirs se fondent sur le fait que la marque a progressé en Europe en termes de part de marché. En France, il est vrai qu’avec une part de marché de 3,33 % sur les véhicules particuliers et un recul des ventes de 16,7 %, la position d’Opel n’est pas satisfaisante. Cela dit, il y a de quoi rester optimiste. En effet, la marque a enregistré l’arrivée de Tina Muller à la direction marketing Europe, dont la charge sera essentiellement de changer l’image de marque d’Opel, notre principal point faible. Par ailleurs, le Mokka, produit remarquable, devrait retrouver son niveau, connaître plus de disponibilité et contribuer au redressement d’Opel en France avec un apport de 10 000 unités supplémentaires. Je n’oublie pas non plus les prochaines campagnes publicitaires, que j’ai vues, et qui devraient, elles aussi, contribuer, à restaurer l’image de la marque et insister sur la qualité de nos produits.
JEAN-CHARLES HERRENSCHMIDT,
président du Groupement des concessionnaires Peugeot
“Axer notre travail sur le VO et l’après-vente”
JA. Où le réseau doit-il mettre l’accent en 2014 ?
JEAN-CHARLES HERRENSCHMIDT. Notre premier objectif pour cette année est de retrouver un niveau de pénétration plus conforme à nos attentes, à savoir 18,2 %. Ensuite, les distributeurs ont l’intention de mettre l’accent sur l’après-vente et le VO où nous nous devons de retrouver notre place et montrer à nouveau notre savoir-faire en la matière. Je n’oublie certes pas les frais de structure qu’il faudra évidemment améliorer et l’organisation des sites concernant l’activité pièces. Enfin et surtout, après un exercice 2013 qui devrait se terminer autour de 0,4 % de rentabilité moyenne, 2014 devra montrer aussi le retour de la rentabilité des affaires en terminant, espérons-le, l’exercice à 0,9 % au minimum.
FRANCK ROPPERT,
président du Groupement des distributeurs Audi
Une année de transition pour Audi ?
JA. Quelles sont les attentes des distributeurs Audi pour cette année 2014 après un exercice 2013 en léger recul de 4,2 % ?
FRANCK ROPPERT. Au regard des prévisions, le marché ne devrait pas être très supérieur à celui vécu en 2013, c’est-à-dire qu’il devrait tourner aux alentours du 1,8 million d’unités. De son côté, la marque Audi ne connaîtra pas de grands lancements de produits, c’est pourquoi les distributeurs se concentreront essentiellement sur son cœur de gamme, à savoir les A4 et A5. Nous bénéficierons en plus de la gamme A3 sur une année pleine pour soutenir ces volumes. Néanmoins, je crains que nous subissions le durcissement de la politique fiscale et que cela affecte nos clients amateurs de grosses cylindrées. De notre côté, nous, distributeurs, espérons que nous digérerons les investissements consentis ces dernières années sans connaître de baisse de volume afin de ne pas affaiblir la rentabilité moyenne du réseau. Enfin, à l’image de la marque dans le monde, le développement de la gamme Quattro devrait s’accélérer.
ERIC CHELI,
président du Groupement des concessionnaires Toyota
“Faire mieux qu’en 2103”
JA. Toyota fait partie des rares marques à avoir réussi son exercice 2013 (+ 5,4 %). Dans ce contexte, qu’attendez-vous de 2014 ?
ERIC CHELI. Nous pouvons effectivement nous féliciter du dernier exercice dans la mesure où nous avons repris des parts de marché et gagné en rentabilité. Cette dernière devrait ainsi s’établir aux alentours de 0,8 % pour la moyenne du réseau. Ce sont des résultats positifs au regard du contexte, mais je n’oublie pas cependant que nous avions aussi été chahutés auparavant. Nous bénéficions du pari et de la vision pris par le constructeur puisque les distributeurs profitent aujourd’hui du bonus écologique et de la technologie hybride. A ce titre, les efforts de Toyota sont à souligner, d’autant plus que d’autres surprises sont à venir dans ce domaine. Il nous faut donc poursuivre dans ce sens et le réseau vise en 2014 des parts de marché comprises entre 4 et 4,5 %, tout en espérant au moins stabiliser la rentabilité moyenne. En plus de cela, il nous faut aussi améliorer le suivi entre le réseau et le client, obtenir une meilleure cohérence des outils informatiques aussi bien dans le domaine de la vente que de l’après-vente. Si tous les paramètres sont réunis, nous espérons faire mieux cette année qu’en 2013.
JEAN-CLAUDE BERNARD,
président du Groupement des concessionnaires Mercedes
“On espérait mieux en 2013”
JA. La marque Mercedes n’a reculé que de 1,3 % en 2013 et a donc réalisé un meilleur exercice que ses deux principales concurrentes Premium. De bon augure pour 2014 ?
JEAN-CLAUDE BERNARD. Nous espérons en tout cas une année 2014 moins problématique car nous attendions mieux de 2013. Je rappelle que nous avons perdu dix semaines en raison de l’interdiction de l’Etat français de délivrer certains certificats d’immatriculation, ce qui fut pénalisant. Nous espérons aussi que le marché haut de gamme ne sera pas aussi taxé et que les délais de livraisons seront raccourcis. Cela dit, cette année, notre offensive produits va se poursuivre avec les lancements de la nouvelle Classe C et du GLA, des nouveautés importantes dans notre gamme. Après, les distributeurs attendent surtout un retour sur investissements plus important car si la rentabilité moyenne devrait s’établir aux alentours de 1 %, ce n’est pas suffisant au regard des efforts consentis par le réseau et celui-ci ne pourra pas supporter tous ces efforts dans le temps.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.