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Distribution

“PGA garde une totale indépendance et gère ses activités multimarques comme il l’entend”

Publié le 22 octobre 2013

Par Tanguy Merrien
6 min de lecture
Avec 580 points de vente et près de 600 000 VN écoulés, Porsche Holding Salzburg est évidemment incontournable quand il s’agit d’évoquer la distribution automobile européenne. Alors quand son président, Alain Favey, s’exprime sur ses activités européennes et mondiales, ses relations avec les constructeurs, sur PGA ou encore sur le marché automobile, c’est forcément passionnant.
Avec 580 points de vente et près de 600 000 VN écoulés, Porsche Holding Salzburg est évidemment incontournable quand il s’agit d’évoquer la distribution automobile européenne. Alors quand son président, Alain Favey, s’exprime sur ses activités européennes et mondiales, ses relations avec les constructeurs, sur PGA ou encore sur le marché automobile, c’est forcément passionnant.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Vous revenez de Francfort, qu’avez-vous retenu de cette dernière édition et quel est le but de la présence d’un groupe comme Porsche Holding sur ce salon ?

ALAIN FAVEY. Il n’y a aucun but quant à notre présence sur le salon de Francfort, j’y suis allé car il reste un point de rendez-vous pour les professionnels de plusieurs pays, et c’est aussi l’occasion pour moi d’échanger avec mes homologues importateurs, distributeurs et bien sûr constructeurs. Quant à savoir ce que j’ai retenu de cette édition, je dirais que les constructeurs possèdent aujourd’hui une approche du véhicule électrique plus concrète. Les produits existent bel et bien, il reste désormais à savoir si le marché est mûr ou pas.

JA. De votre situation, vous êtes bien placé pour mesurer la température au sein des constructeurs comme au sein des distributeurs ? Voyez-vous l’apparition de quelques frémissements quant à une amélioration du marché ?

AF. Nous sommes en train d’atterrir et la chute du marché semble s’arrêter. C’est notable sur plusieurs marchés comme la Roumanie ou l’Espagne, qui ont été divisés par deux ces dernières années. Cependant, il me semble encore trop tôt pour parler de reprise, je pense plutôt que les marchés où nous sommes présents en Europe sont amenés à se stabiliser à ce bas niveau avant d’espérer une éventuelle croissance.

JA. Fin 2012, Porsche Holding avait écoulé 600 000 VN pour un CA de 15,2 milliards d’euros. Qu’en est-il de ces chiffres à fin août et de vos objectifs pour l’année 2013 au regard d’une conjoncture compliquée sur l’ensemble des marchés européens ?

AF. Il est vrai que, ces dernières années, nous avons progressé, comme le prouve notre chiffre d’affaires qui est passé en deux ans de 11 à plus de 15 milliards d’euros, notamment grâce à l’intégration de plusieurs activités comme la gestion d’une centaine de concessions supplémentaires en Allemagne et de 65 autres en Espagne. De la même manière, nous nous sommes développés en tant qu’importateur en Colombie et au Chili. Nous sommes logiquement aujourd’hui dans une phase de digestion au cours de laquelle nous devons stabiliser ces nouvelles activités.

JA. Quelle approche globale doit avoir un groupe comme Porsche Holding sachant qu’il existe beaucoup de disparités selon les 20 marchés européens sur lesquels il se trouve, tout en exerçant des métiers différents entre importateur ou distributeur ?

AF. C’est aussi ce qui fait notre force : depuis soixante-cinq ans que Porsche Holding existe, nous nous efforçons de développer un savoir-faire aussi bien en tant qu’importateur qu’en tant que distributeur. A côté de ce savoir-faire, nous disposons aussi d’outils informatiques comme notre DMS, Cross, qui nous permettent de reprendre des affaires, voire des marchés comme au Chili. La combinaison de ces deux éléments nous permet de bien faire notre métier et nous disposons au sein du groupe de véritables spécialistes aussi bien pour le retail que pour l’importation. Ces deux métiers restent évidemment différents, mais aussi bien séparés au sein de Porsche Holding, et nous cultivons cette différence.

JA. On l’a dit, les implantations de Porsche Holding sont nombreuses en Europe, mais reste-t-il toutefois des zones ou des marchés où le groupe souhaiterait s’implanter ou se renforcer ?

AF. Encore une fois, nous sommes en phase de consolidation. Maintenant, il peut exister ici ou là des opportunités à saisir !

JA. Le dernier exemple en date reste l’Espagne, où vous avez repris les concessions Seat/Volkswagen/Audi en propre ? C’était à la demande du constructeur ?

AF. Oui. La volonté du constructeur était de confier son réseau en propre espagnol à un groupe comme le nôtre, qui possède une vraie compétence dans le retail. C’est ainsi que nous avons pris la responsabilité de ces 65 sites de l’autre côté des Pyrénées.

JA. Un mot toutefois sur le départ de PGA de Grèce ? Pourquoi cette décision ?

AF. C’est la conjoncture qui explique ce retrait puisque le marché grec s’est effondré, comme vous le savez. PGA y distribuait en tant qu’importateur la marque Renault et il n’était pas raisonnable de continuer dans ces conditions, d’où ce départ, décidé, en parfait accord avec le constructeur.

JA. Outre l’Europe, Porsche Holding est aussi présent en Chine où le groupe continue d’investir pour développer un réseau d’une vingtaine de concessionnaires d’ici la fin de l’année. Quelles sont vos ambitions là-bas ?

AF. Notre réseau passera effectivement de 12 à 20 représentations au cours de cette année. Nous investissons sur un marché qui reste en croissance. Nous avons notamment développé les points de vente Porsche et Audi, et nous y dégageons d’excellentes rentabilités. Mais nous restons une petite structure à l’échelle de la Chine et nous n’avons pas de volonté de croissance démesurée pour l’instant.

JA. Vous l’avez mentionné, Porsche Holding est aussi présent en Amérique du Sud avec des implantations en Colombie et au Chili. Peut-on imaginer un essor du groupe sur le continent sud-américain ?

AF. Nous regardons le marché sud-américain dans l’optique de l’importation, nous n’investirons pas dans un pays seulement en tant que concessionnaire. Nous verrons si des occasions se présentent sur d’autres marchés de taille modeste.

JA. Porsche Holding est depuis mars 2011 filiale à 100 % du groupe Volkswagen. Comment définiriez-vous la relation qui existe entre les deux entités ? Est-ce faux de dire que Porsche Holding est le bras armé du constructeur ?

AF. Les relations entre nous et Volkswagen AG sont ni plus ni moins les relations qui existent entre une société et son actionnaire. Nous sommes toutefois basés en Autriche, à Salzbourg, et gérés de façon totalement indépendante et autonome. Bien sûr, certaines activités se rejoignent, comme ce fut le cas en Espagne au moment de reprendre les sites en propre du constructeur, mais encore une fois nous sommes libres de développer notre stratégie. Tout comme nous faisons aussi très attention à respecter l’indépendance totale de PGA qui possède sa propre stratégie de développement.

JA. Justement, que répondez-vous à ceux qui veulent établir des liens entre PGA en France, Porsche Holding et son actionnaire, le groupe Volkswagen ?

AF. Encore une fois, Porsche Holding est garant du fait que PGA garde une totale indépendance et gère ses activités multimarques comme il l’entend. C’est aussi pourquoi, dans notre organisation, PGA est volontairement sous la responsabilité du DAF de Porsche Holding, lequel n’a aucune autre activité commerciale. Porsche Holding a toujours développé une stratégie à long terme et son investissement au sein de PGA le prouve encore une fois.

JA. Quelle est la vision d’un groupe comme Porsche Holding sur le secteur de la distribution en générale ? Et en France ne particulier ?

AF. Nous ne sommes pas dans une optique de remise en question, voire de grandes manœuvres. On se rend finalement compte que le schéma de distribution automobile reste solide, et ce malgré la crise.

 

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