L’exception niçoise du groupe Cloppenburg
L’image du groupe Cloppenburg est fortement liée à celle de BMW. Parce que l’opérateur allemand dispose de 19 affaires BMW-Mini en Allemagne, de 7 en France et 1 au Luxembourg, et qu’il affiche clairement ses intentions de maintenir et développer son partenariat historique avec la marque à l’hélice. Mais évoquer ce couple solide serait bien réducteur. Car, contre toute apparence, Ulf Cloppenburg n’a qu’un seul dogme : celui de dégager une rentabilité minimum de 1,5 % du chiffre d’affaires dans les concessions qu’il détient. Alors quand il effectue une opération de croissance externe qui inclut d’autres marques, l’investisseur prend le temps d’observer. Ce fut justement le cas à Nice, lorsque le groupe Cloppenburg a racheté les affaires de Jean-Marie Heyberger en 2007. Des sites BMW-Mini bien sûr, mais aussi Opel, Land Rover et Suzuki. La marque japonaise en symbole de cette ouverture.
Fidèle, malgré les remous
En 2010, l’opérateur a vendu 635 VN sur les 2 sites dédiés au constructeur nippon autour de Nice. Celui de Saint-Laurent du Var, puis celui de Saint Roques. Soit près de 25 % des VN immatriculés par le groupe Cloppenburg sur la Côte d’Azur l’an dernier. Ce qui n’a pas toujours été le cas. “Cette affaire monte en puissance. C’est même devenu une des meilleures affaires de la côte”, estime Jean-Luc de la Ruffie, directeur commercial de Suzuki France. Désormais, la marque compte dans le portefeuille de l’investisseur. Même si ses performances commerciales et financières ont été quelque peu malmenées en 2010. La faute à 4 premiers mois très difficiles en termes d’activité VN. Les volumes s’écroulant par un manque d’approvisionnement et le panier moyen poursuivant une nouvelle chute de 1 000 euros par rapport à l’année précédente. Mais à cause du VO également. “40 % des reprises étaient destinées à la destruction”, regrette en effet Vito Tambone, directeur de la plaque Sud du groupe Cloppenburg en France. L’après-vente apportant elle aussi son écot au net recul du résultat net de l’entreprise. “Le gros souci que nous avons actuellement, c’est de faire tourner nos ateliers. Car la fiabilité des véhicules fait que nous avons de moins en moins de visites. Pour pallier à ce manque, nous proposons de l’entretien gratuit à 6 mois. Ce n’est pas grand-chose, de simples contrôles de niveaux et vérifications, de manière à garder le contact avec le client”, détaille Vito Tambone. “C’est essentiel pour rebondir”, poursuit-il.
Et malgré une importante chasse aux coûts, Sud Est Motors, l’entité commerciale qui regroupe les deux sites Suzuki du groupe, a vu sa profitabilité s’effriter ces derniers mois. L’affaire a ainsi terminé 2010 à l’équilibre. “La rentabilité n’est pas tout à fait à la hauteur de ce qu’attend le groupe Cloppenburg”, reconnaît Jean-Luc de la Ruffie, “mais tout est fait pour y parvenir rapidement”, rassure-t-il encore.
Un modèle rassurant
D’ailleurs, ces difficultés passagères n’ont pas scellé le sort de l’affaire aux yeux d’Ulf Cloppenburg. Parce que le potentiel est là et devrait s’accentuer avec le renouveau du plan produit de Suzuki attendu pour 2012. Mais pas uniquement. A Nice, l’immobilier est cher. “C’est un arrondissement parisien”, atteste Vito Tambone. La perspective de devenir propriétaire de futurs locaux, basés dans le quartier en développement de la Plaine du Var, plaît à l’opérateur allemand et joue donc à plein dans sa réflexion. Car l’investisseur aime que chaque affaire soit propriétaire de ses locaux et s’autofinance à terme. Un modèle cher à l’investisseur allemand et qui semble séduire les constructeurs. “Nous sommes très sollicités par les marques, car nous sommes sur un secteur où obtenir des performances comme les nôtres n’est pas si aisé. Car, sur la zone, Renault, Peugeot, Citroën, et même les marques du groupe Volkswagen sont exploitées par des succursales”, admet Vito Tambone. D’ailleurs, Ulf Cloppenburg lui-même ne serait fermé à aucune opportunité. Sur la Côte d’Azur comme ailleurs. En témoigne la répartition actuelle de ses volumes de ventes.
Implanté également à Nancy (54), Epinal (88), Paris (75), Cannes (06) et Monaco, le groupe Cloppenburg a écoulé 5 100 VN en France en 2010, soit mieux que les 4 423 VN outre-Rhin l’an dernier et les 598 VN vendus au Luxembourg. Les affaires françaises représentent aujourd’hui 50,4 % des volumes VN du groupe allemand. Peut-être plus pour très longtemps. Il se murmure que l’investisseur regarde de très près l’évolution des marchés d’Europe de l’Est…
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FOCUS - La plaque niçoise du groupe Cloppenburg
• Opel-Chevrolet : 998 VN
• BMW-Mini : 780 VN
• Suzuki : 635 VN
• Land Rover : 146 VN
Total : 2 580 VN et 110 M € de CA
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