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Distribution

Les enseignes multiplient les soldes sur les voitures d'occasion

Publié le 13 novembre 2024

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Depuis quelques semaines, les opérations de déstockage de voitures d'occasion se succèdent à travers la France, notamment chez des enseignes d'envergure nationale. Une cure d'assainissement qui répond à divers enjeux tactiques pour les revendeurs.
Soleds voitures d'occasion
Heycar, Spoticar, Aramisauto... Les revendeurs de voitures d'occasion se livrent une bataille de campagnes promotionnelles.

Elle est revenue plus vite que prévu. Une nouvelle opération Heycar Days débute le 13 novembre 2024 pour une durée de deux semaines. Cette fois, la plateforme de diffusion de petites annonces de voitures d'occasion propose aux concessionnaires de mettre en avant des modèles électriques à des prix remisés.

 

Les internautes auront ainsi accès à une liste de voitures électriques d'occasion dont les prix s'afficheront entre 500 et 5 000 euros plus bas. Un effort financier des concessionnaires à appliquer sur une sélection exclusive de quelque 2 000 unités. Heycar faisant valoir des résultats significatifs en termes de génération de leads, lors des deux premières éditions, en juin puis en septembre de cette année.

 

L'initiative rappelle celle prise par Stellantis avec sa marque Spoticar et son réseau de 1 200 concessions labellisées. Depuis quelques semaines et jusqu'au 16 novembre 2024, le constructeur appâte les Français avec une communication autour de "prix très attractifs". En point de vente, les clients sont amenés à découvrir des listes de voitures d'occasion électriques, mais pas uniquement, puisque la quasi-intégralité du stock entre dans le dispositif.

 

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Autre branche du groupe dirigé par Carlos Tavares, Aramis Group s'en remet aussi à ce levier marketing. Sa filiale tricolore, Aramisauto, a choisi la fenêtre du 7 au 17 novembre 2024 pour promouvoir plus de 800 véhicules. Une "solution" offerte "aux consommateurs impactés par les hausses de prix et les taux d’intérêt élevés", est-il avancé dans la communication.

 

Aramisauto joue la carte de la diversité. Les prospects ont le choix entre des voitures neuves, d'autres estampillées 0 km et des voitures d'occasion reconditionnées en usine. 300 d'entre elles sont éligibles à une formule de LOA. À défaut d'être les seules, ici les voitures électrifiées (électriques et hybrides) représentent tout de même 20 % du lot identifié, soit plus que les diesel (15 %). L'enseigne cible avant tout des motorisations essence (65 %).

 

Deux fois plus d'annonces de voitures électriques

 

Ces quelques exemples en disent beaucoup sur la situation dans le pays. Derrière les arguments commerciaux, il y a un véritable besoin de "nettoyer" les parcs. Les stocks de voitures d'occasion ne sont plus à des sommets, bien au contraire, à en croire les données mensuelles d'Autobiz, mais il y a la nécessité de faire tourner les stocks pour le bien des trésoreries. "Nous cherchons aussi à faire place nette avant les retours de contrats de location de fin d'année", analysait un concessionnaire.

 

Dans sa dernière étude du marché des voitures d'occasion, Leboncoin s'est penché sur le segment des voitures d'occasion électriques. Certes, il atteint des niveaux historiques avec déjà plus de 100 000 remises à la route à fin octobre, mais la pénétration demeure toujours anecdotique à moins de 3 %.

 

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Pourtant, le nombre d'annonces pour ce type de véhicule a doublé en un an, à 40 000 unités environ. Un score qui accroît la représentativité des électriques d'occasion sur la plateforme privilégiée des Français, à près de 3,6 % contre moins de 3,5 % l'an passé. Une montée en régime qui résulte évidemment des retours de LOA ou de LLD.

 

En revanche, la demande des particuliers pour les véhicules électriques ne s'aligne pas. Selon les données publiées par Leboncoin, les voitures à batterie d'occasion attirent trois fois moins de prospects que les modèles diesel et deux fois moins que les véhicules essence.

 

Intérêt des acheteurs sur les annonces
par énergie
Motorisation Nombre de vues
Diesel 4,2
Essence 3
Hybride 2,2
Électrique 1,5

 

Une fin d'année sous la pression du pouvoir d'achat

 

Ces campagnes promotionnelles interviennent dans un contexte de stabilisation globale des prix, après une longue période de déflation. Mais ces derniers sont certainement encore un peu trop hauts pour les consommateurs. Le directeur VO d'un groupe du top 100 en attestait, il y a peu, au lendemain d'une foire qu'il organise annuellement. "Un quart de notre offre se situe quelques points au-dessus de la valeur de marché. Il est important de se repositionner, car la fin d'année sera conditionnée par le pouvoir d'achat", partageait-il.

 

Sur les véhicules électriques, plus spécifiquement, la courbe tarifaire a tendance à plonger, sous l'effet du déséquilibre entre l'offre et la demande. Les analystes de données chez Leboncoin en attestent : le prix moyen des VE est passé de 29 619 à 25 158 euros entre 2023 et 2024 chez les professionnels. Dans le même laps de temps, il a chuté de 30 432 à 25 961 euros chez les particuliers.

 

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Maintenant, il est légitime de s'interroger sur la portée de ces offres promotionnelles de grande envergure. Nul ne s'aventure à décrire à qui elles profitent. Aident-elles des prospects à passer à l'étape suivante ? Font-elles basculer de potentiels clients pour un véhicule neuf vers l'occasion ? Ou attirent-elles simplement des opportunistes ? Et surtout, qu'est-ce que les professionnels et les clients retiendront de cette période automnale de soldes permanentes ?

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