Les enchères auto respirent encore
...de la profession. Des motifs d'espoir sont en vue.
Sans grande surprise, 2006 est une année noire pour le secteur des enchères automobiles. La fin d'année 2005 et la fermeture du marché algérien, avaient déjà laissé présager une baisse considérable de l'activité, l'année écoulée n'a fait que renforcer cette mini crise. "J'ai enregistré une baisse de 7 % en 2006. En 30 ans de carrière, c'est la première fois que j'accuse une chute. Aucune société n'a mis la clef sous la porte mais tout le monde a appuyé sur le bouton d'alarme", admet Jean-Claude Anaf de la société Anaf Auto Auction. Même son de cloche pour Laurent Guignard, gérant de la SAS Guignard et Associés : "Au final, nous avons baissé de 8 % l'an passé, c'est la première fois en plus de 20 ans de carrière. Nous avions tellement augmenté les années précédentes qu'un ralentissement devait bien finir par arriver". Longtemps prospères et épargnées par les difficultés, les sociétés de ventes aux enchères (SVV) ne sont plus aussi souveraines et s'interrogent. Avec pour principale préoccupation le positionnement des grands comptes. 2006 a en effet marqué la désaffection des loueurs longue durée à l'égard des salles de ventes aux enchères en raison essentiellement de marges jugées trop faibles. "Les grands comptes intensifieront-ils la vente directe ou continueront-ils de faire confiance à des intermédiaires ? Là est la question, soulève Christophe Eoch-Duval, secrétaire général au conseil des ventes, mais je continue de penser que la transparence et la sûreté des ventes constituent une garantie solide pour les sociétés d'enchères".
Une année de transition
Pour les loueurs, l'heure est actuellement à la diversification des canaux, au développement de la vente en ligne et à l'ouverture de centres de véhicules d'occasion à particuliers. Conséquence de quoi, les SVV ont assisté, impuissantes, à la baisse des volumes et du prix moyen des véhicules. "Nous avons récupéré que ce que les loueurs longue durée n'arrivaient pas à vendre. C'est-à-dire des queues de stock, des lots monomarques, mono modèles, et donc moins attractifs. Nous ne pouvons pas dynamiser nos ventes si nos apporteurs d'affaires ne diversifient pas leurs offres. S'ils veulent avoir des résultats, ils doivent faire un mix pour notre nouvelle clientèle", estime Jean-Claude Anaf de la société Anaf Auto Auction. "Les grands comptes ont clairement changé de stratégie mais je me demande s'ils ne font pas une faute. Je ne pense pas qu'on ait démérité au point où ils le laissent entendre. Il y a une clientèle pour les enchères et il faut qu'ils nous utilisent intelligemment", ajoute Laurent Guignard. Même si le discours dans son ensemble n'incite guère à l'optimisme, d'aucuns s'accordent à penser que 2006 s'est révélée comme une année de transition, la "crise" ayant eu le mérite de soulever de nouvelles problématiques et une autre approche de la profession. "Ce fut difficile, mais nous commençons à remonter la pente. Nous ne sommes pas restés inactifs et ce coup de pieds dans le derrière pourrait nous faire du bien", ajoute Laurent Guignard.
Du bon usage d'Internet pour relancer l'activité
A commencer par l'usage d'Internet. Face au développement des ventes et des achats automobiles sur le Net, bon nombre de sociétés de ventes aux enchères mise désormais sur ce canal pour revaloriser leur activité. "Internet est un vecteur pour les sociétés. Elles sont déjà nombreuses à avoir investi dans ce secteur et il faut qu'elles continuent à le faire. Peut-être faudrait-il envisager des regroupements des sociétés sur le Net pour assurer une meilleure offre et une meilleure visibilité ? C'est un challenge pour les SVV", soulève Christophe Eoch-Duval. Récemment, les sociétés Mercier et Anaf Auto Auction ont souscrit à l'offre "Forfait Transparence" de Dekra qui permet de mettre en lien, sur Internet, le résultat du contrôle technique des véhicules proposés à la vente. Après deux ans de réflexion, Laurent Guignard propose depuis huit mois sur son site Internet son propre logiciel d'aide à la vente, "Bilan Expert", qui offre également depuis novembre dernier une assurance. "C'est actuellement le support de référence. Les acheteurs sont mieux informés, en toute transparence et possèdent tous les éléments entre les mains pour faire le bon achat. D'ailleurs, les dernières ventes ont été assez positives et je pense que notre site Internet commence à porter ses fruits", commente Laurent Guignard. Même si la reprise n'est pas pour tout de suite, la profession devrait commencer à percevoir en 2007 les bienfaits des diverses stratégies mises en œuvre l'an passé.
B.L.
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