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Distribution

L’Electron confirme les ambitions électriques de Gruau

Publié le 22 juin 2011

Par Benoît Landré
5 min de lecture
Grâce aux lancements commerciaux du Microbus et de l’Electron, le constructeur carrossier mayennais entend devenir dans les prochaines années un acteur de poids sur le secteur de l’électrique. Un développement technologique associé à une volonté de croissance en Europe participent de son ambition d’atteindre un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros en 2015.
Patrick Gruau, PDG du groupe éponyme.

En 2001, le groupe Grau entamait ses premières réflexions sur le développement de véhicules électriques. Dix ans plus tard, les chaînes de production du Microbus électrique, qui circulera prochainement au Luxembourg, tournent à bon régime et le groupe livrera également dans quelques jours 80 unités de son VUL Electron au groupe Geodis, via le loueur Fraikin. Présenté pour la première fois à Solutrans en 2010, l’Electron, fabriqué sur la base du Fiat Ducato et équipé de batteries Micro-Vett, préfigure les ambitions et les projets de développement du groupe mayennais dans les années à venir. “Nous voulons que Gruau devienne dans l’électrique ce qu’il est devenu dans la carrosserie”, annonce Patrick Gruau. Etudes et analyses à l’appui, le groupe lavallois entrevoit à l’horizon 2020 un essor important du marché des véhicules électriques, marché sur lequel il entend devenir un acteur majeur. Les dirigeants estiment que les véhicules hybrides et électriques pourraient représenter entre 50 000 et 80 000 unités en 2020 sur un marché français des VUL qui a comptabilisé 417 612 unités (- 5 t) en 2010. “A part le Kangoo, voire le Vito, il n’existe pas d’offre de VUL électriques produits en série par un constructeur sur le marché. La plupart des véhicules utilitaires existants n’ont pas été conçus pour intégrer des chaînes de traction électriques ou ne sont pas prédisposés pour accueillir une électrification de leur motorisation. Or, c’est précisément le métier de Gruau de répondre à ces problématiques. Nous ne nous substituons pas à la stratégie des constructeurs, mais venons en complément”, argumente Christophe Tremoureux, directeur général du groupe.

La première version du Microbus électrique est à peine lancée que Gruau envisage déjà de produire un second modèle plus grand, passant de 22 à 35 places. Actuellement, trois Electron sont produits chaque semaine sur le site de Laval, mais l’atelier est dimensionné pour en fabriquer cinq. Gruau devrait concevoir 100 modèles en 2011, un chiffre que la société souhaite doubler en 2012. “Ce que nous faisons avec Fiat, nous pouvons le faire avec d’autres constructeurs. Nous travaillons avec 33 marques différentes à ce jour, nous sommes donc ouverts”, indique Patrick Gruau.

250 millions de chiffre d’affaires en 2015

Le développement de l’électrique sera la pierre angulaire pour atteindre l’objectif ambitieux de 250 millions de chiffre d’affaires en 2015. Le groupe entend également porter son résultat d’exploitation à 7 % du chiffre d’affaires afin de pouvoir absorber de nouveaux investissements importants. En 2010, le résultat d’exploitation de Gruau affichait 1 % du CA. Après un ralentissement net de l’activité en 2009 (130 Me de CA, - 25 %), l’activité du groupe a repris du poil de la bête l’an passé. “Notre côté multi-spécialiste nous a permis de mieux traverser la crise, et nous nous sommes promis d’en sortir plus fort”, souligne Patrick Gruau. Une promesse en passe d’être réalisée puisque la croissance devrait se poursuivre en 2011 grâce aux premières remontées des ventes de véhicules propres et la reprise de la société Gifa-Collet en 2010, qui portera cette année ses fruits d’un point de vue comptable. “Cette opération structurante sur le marché des ambulances a permis au groupe d’accroître sa part de marché en France, mais également de faire face à la concurrence étrangère”, rappelle Patrick Gruau, qui envisage d’atteindre les 188 millions de chiffre d’affaires en 2011. Un résultat qui conforterait un peu plus la position dominante du groupe sur le marché des constructeurs carrossiers. “Nous raisonnons davantage par taille d’entreprise, qui est un repère plus représentatif que la part de marché. Nous avons beaucoup de concurrents en France, dont deux ou trois dans chacune de nos lignes de produits, précise le dirigeant mayennais. Nous comptons 6 000 clients à ce jour et pas une seule société ne dépasse les 4 millions dans notre chiffre d’affaires, c’est notre condition de survie même si cela comporte davantage de difficultés en termes de gestion.” Principal concurrent, le groupe Durisotti devrait se situer autour des 50 millions d’euros en 2011 tandis que les autres acteurs du marché se positionnent entre 5 et 30 millions.

Devenir un acteur majeur du VU transformé à l’international

Mais l’ambition de Gruau ne se limite pas au territoire national. Ses velléités de croissance en Europe ne sont pas nouvelles, mais le groupe entend accélérer son déploiement international. “L’heure est venue de franchir les frontières de façon plus volontariste, insiste Patrick Gruau. Notre souhait est d’être le nº 1 ou le nº 2 en France, et de devenir un acteur majeur reconnu du VU transformé à l’international, en particulier sur la Zone EuroMed, en étant durablement rentables.” La commercialisation de produits en kits via un réseau de carrossiers, des alliances commerciales légères ou lourdes ainsi que les opportunités de rachats de sociétés dans son secteur d’activité sont autant de vecteurs ciblés de croissance. Quant aux pays émergents, le groupe n’en fait pas une priorité à ce jour même s’il reste à l’écoute d’opportunités. “Notre progression se fera étape par étape, mais nous ne nous interdisons aucun développement, dans le cadre de productions sous licence ou si un constructeur nous sollicite pour l’accompagner sur certains pays”, conclut Patrick Gruau.

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