Le Top 10 Opel change de visage
...les marques généralistes. Aux plaques géographiques détenues par des groupes puissants, Opel a préféré une multitude d'entreprises familiales de taille moyenne, souvent plus investies dans la satisfaction de leurs clients. Mais ce choix a aussi ses inconvénients, notamment une fragilité plus grande aux aléas du marché. En cas de difficulté financière ou de départs à la retraite des chefs d'entreprise, Opel a recherché des repreneurs "en favorisant la compétence locale" mais également en se tournant vers les grands groupes souvent incontournables et de plus en plus opportunistes. C'est ainsi qu'en 6 ans, de fin 2000 à fin 2006, le réseau s'est un peu concentré, passant de 193 à 151 investisseurs, pour 295 sites primaires, soit à peine deux sites par investisseur en moyenne. Pour comparaison, Ford comptait 154 investisseurs pour 365 sites primaires à fin 2000. A noter encore que 41 % des investisseurs ne distribuent que les marques du groupe GM. Ce n'est que rarement le cas des 10 premiers partenaires de la marque dont nous vous proposons un portrait.
Force est de constater qu'il y a eu une redistribution des cartes au sein du réseau Opel. Les groupes Bruschet, Summit et PGA, qui composaient le trio de tête il y a six ans, pesaient plus de 5 000 VN chacun, suivi de près par les groupes Bang, Schuller ou Pigeon avec des ventes bien supérieures à 3 000 VN. Ce constat n'est plus vrai aujourd'hui. Si le groupe PGA s'approche encore des 5 000 VN (4 887 VN), les ventes des autres grands distributeurs se sont réduites comme peau de chagrin. Paradoxalement, le poids de notre top 10 a peu évolué : il pèse aujourd'hui 25,4 % des ventes totales de la marque contre 24 % en 2000. Il faut également reconnaître que la place d'Opel dans l'Hexagone a considérablement reculé. De 148 566 VN en 2000, la marque n'a réalisé que 99 254 immatriculations l'an passé.
Des groupes plus petits et plus multimarques
Indiscutable leader de la marque Opel en 2000, le groupe Bruschet ne distribue plus que 1 814 VN contre près de 6 000 en 2000 ! Le groupe sudiste a du notamment faire face à un incendie il y a quelques années et s'est surtout diversifié. En effet, Joachim Bruschet s'est lancé depuis dans la distribution des marques Citroën, Fiat et Lancia et s'est séparé d'Audi et Saab qui figuraient à son compteur en 2000. Le groupe reste toutefois une valeur sûre en France avec plus de 5 000 VN vendus et un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros.
Valeur sûre également du réseau au début de la décennie, le groupe Summit a cédé aujourd'hui toutes ses affaires Opel à Jean-Pierre Rinaudo (marques du PAG). Avec 2 424 VN en 2006, le groupe Rinaudo (hors Paris 17 et Clermont repris en février dernier), le groupe devrait grimper dans la hiérarchie des distributeurs Opel en 2007.
Témoins de l'évolution de la distribution automobile de ces derrières années, les petits et moyens groupes sont quant à eux devenus des piliers de la marque sans forcément se développer avec celle-ci. En effet, six ans plus tard, on retrouve, quasiment au même rang, les groupes Bang, Guillerminet et Fiolet. Ceux-ci sont devenus des groupes aux potentiels importants mais semblent avoir "délaissé" leur marque de prédilection pour s'orienter vers le multimarquisme. Ainsi, le groupe Bang, longtemps monomarque, s'est largement diversifié en reprenant les marques Chevrolet, Seat et Skoda en Alsace. Les sœurs Aurélie Laudy et Sylvie Bang ont toutefois repris en 2005 les sites Opel de Sarrebourg et Saverne. Même constat pour le groupe Guillerminet qui a vu son portefeuille de marques s'enrichir de Saab, Chevrolet et Toyota. Malgré tout, le volume total du groupe n'est passé que de 2 000 VN à 2 049 VN. Le groupe Fiolet n'a pas non plus résisté aux sirènes du multimarquisme. Comme la grande majorité des investisseurs Opel, il s'est dirigé vers Chevrolet et Saab et repris également à son compte la marque Kia. Toutefois, le groupe Fiolet est un des seuls à avoir acquis un site supplémentaire (Villeneuve d'Ascq) et à avoir consolidé son volume de ventes en 6 ans, celui-ci passant de 2 000 VN à 2 410 VN.
Enfin, le groupe Letanneur/Garsault disparaît du classement. Le groupe a entre temps cédé son affaire parisienne des Buttes Chaumont reprise à PGA, qu'il a transformé en concession Land Rover, pour ne garder que la concession de Chambourcy. C'est aujourd'hui le groupe Rey qui clôture ce classement du top 10 Opel. L'investisseur présent en Charentes commercialise 1 718 Opel par an. Philippe Rey n'a pas échappé à la règle puisqu'il a également investi dans les marques Chevrolet et Nissan.
Tanguy Merrien
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