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Distribution

Le réseau Opel n’accepte plus les objectifs inatteignables !

Publié le 30 mars 2021

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Pour la première fois, le réseau Opel a affiché, en 2020, une rentabilité négative qui s'est encore fortement détériorée depuis le début de l'année. Michel Maggi, président du GNCO, va réunir en urgence les membres du bureau du groupement et définir un plan d’actions.
Le réseau Opel est prêt au bras de fer avec Opel pour retrouver une politique commerciale qui lui permette de ne plus perdre d'argent.

 

Une part de marché de 2,7 % pour l'année 2020, qui sombre à 2,2 % sur le premier trimestre 2021 : la marque Opel continue sa descente aux enfers sur le marché français entraînant son réseau de distribution dans la tourmente.

 

En 2020, le réseau a pour la première fois perdu de l'argent (-0,1 % de rentabilité), mais visiblement ce sera pire en 2021. "Notre rentabilité se détériore très fortement depuis le début de l'année", reconnaît Michel Maggi, président du GNCO (Groupement national des concessionnaires Opel), pour qui la coupe est pleine. "Nous terminerons le mois de mars à environ 75-80 % de nos objectifs. C'est mieux que les mois précédents mais ce n'est certainement pas suffisant et même si nous réalisions 100 % de ces objectifs, cela ne nous permettrait pas d'en vivre car le système est basé sur un rapport entre une marge arrière trop importante et zéro marge faciale. Nous avons donc pris la décision d'arrêter l'hémorragie et de réunir le bureau du groupement, jeudi 1er avril 2021, en urgence, afin de décider de nos actions", confirme Michel Maggi. 

 

De fait, en décembre 2020, les objectifs de ventes de véhicules particuliers ont été atteints à 59 % et 68 % pour les véhicules utilitaires légers. En janvier 2021, les résultats en VP étaient similaires et de 42 % pour les véhicules électriques. En février, la marque acceptait de réunir les ventes de véhicules particuliers et utilitaires, ce qui a permis d’atteindre 79 % des objectifs et 93 % pour les véhicules électriques. Un changement de périmètre à mettre au crédit d’Igor Dumas, le nouveau directeur général de la marque en France, qui a pris la place de Stéphane Le Guevel. Mais visiblement ce changement de capitaine ne suffira pas. "C’est un problème de politique commerciale et de moyens donnés au réseau mais certainement pas un problème d’homme", soutient le président du GNCO.

 

Travailler avec PSA est extrêmement difficile

 

Les contraintes et problèmes se multiplient chez tous les concessionnaires, du dirigeant jusqu’au simple vendeur. Chaque jour amène son lot de contrariétés, déconvenues, problèmes de configurations différentes entre celles réalisées sur le site de la marque et chez le concessionnaire, la livraison de modèles non-conformes (avec des options commandées qui ne sont pas installées), des délais de portage de véhicules qui passent de 90 à 30 jours sans prévenir, des obligations de restitutions d’acomptes pour des délais de livraison trop longs ... la liste est longue !

 

Certes, depuis le rachat d’Opel par PSA en 2017, 40 % des volumes ont été amputés mais plus encore que la déconstruction de la gamme pour cause de non-adéquation avec les objectifs CO2, ce sont bien les relations et le traitement que réserve le groupe PSA au réseau Opel qui ont mis le feu aux poudres. "Nous avons exactement les mêmes doléances que le concessionnaire Peugeot autrichien. Nous ne pouvons plus accepter d’avoir des objectifs de vente inatteignables. Nous fixer des objectifs qui ne peuvent même pas être atteints à 85 % est un réel problème", poursuit Michel Maggi.

 

Lire également : La Cour suprême autrichienne juge illégaux les contrats de distribution Peugeot

 

Ainsi, au-delà des volumes, les conditions d’octroi de primes sont également en fonction du nombre de contacts clients entrés dans la base, du pourcentage de clients (au moins 85 %) dont la note de satisfaction atteint 9/10... Le tout agrémenté d'un manque total de visibilité sur une prévision de la marque en France. "Plus encore que de la colère, c'est de la tristesse que je ressens, tristesse de vivre ces moments, de voir des chefs d'entreprises, des historiques de la marque perdre de l'argent. Nous ne pouvons plus continuer de cette manière. On nous écoute, on nous dit oui mais rien n'est mis en place. Nous avons perdu l'âme d'Opel", se désole Michel Maggi. 

 


Michel Maggi, président du GNCO

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