La Champagne tient sa nouvelle bulle auto
A Reims, l'automobile aura bientôt son petit coin de paradis. Dans quelques mois ce ne sont pas moins de 20 hectares qui lui seront entièrement dédiés. Il n'y aura aucune autre forme de commerces en son sein. Un véritable pôle automobile. Les premiers plans viennent à peine d'être dessinés et le goudron termine sa phase de séchage que le nom de Cité de l'Automobile se lit sur toutes les lèvres des professionnels de la distribution automobile rémoise.
Située au sud-est de la ville près de l'échangeur autoroutier de l'A34, la zone "devrait représenter 50 % des constructeurs présents sur le marché français", dit avec une certaine fierté Alexandre Bertault, chef du projet à la direction du développement économique et commercial pour le compte de Reims Métropole, la communauté d'agglomération. A en juger par les engagements pris le 5 février dernier, les enseignes les plus représentatives du marché français ouvriront un point de vente. Soit des succursales, pour le cas de Peugeot, soit par l'intermédiaire de grands groupes déjà en place sur la région. Parmi eux, celui de Michel Schuller (VW, Renault, Dacia et Nissan), PGA Bayern (BMW) ou PWA (Fiat, Alfa Romeo, Lancia). Soit 14 marques au total. Rien que ça.
Citroën et Toyota en ballottage
"Nous espérons qu'avec ces signatures, d'autres prennent conscience du sérieux de notre projet et se rajoutent à la liste", confie Alexandre Bertault. Et Jacques Sesti, directeur du SEM Agencia, en charge de l'aménagement, de renchérir : "A l'origine, les plans s'étendaient sur 10 hectares. L'engouement des concessionnaires locaux nous a poussés à doubler la superficie". Précisant par ailleurs que le terrain est "extensible de 2 ou 3 hectares".
Depuis deux ans que les négociations durent, il y a eu de nombreux rebondissements.
A l'origine, le comité d'agglomération avait été contacté par deux investisseurs voulant s'implanter dans la région rémoise. La direction régionale de Peugeot et le groupe Ténédor (Toyota). Une fois les terrains déterminés, ceux-ci ont manifesté une crainte à l'idée d'être isolés des autres concessionnaires situés à l'autre extrémité de la ville. "Nous avons donc trouvé d'autres investisseurs qui voulaient déménager ou se mettre aux normes de leur constructeur", raconte le représentant de Reims Métropole. Chose faite, le groupe Ténédor s'est finalement "rétracté afin d'étudier d'autres propositions, même s'il reste acteur lors des réunions".
Aujourd'hui, d'autres se sont pleinement engagés dans le projet et Alexandre Bertault ne désespère pas de séduire à nouveau Jean-Pierre Ténédor, pour que Toyota en soit. Citroën, longtemps resté à l'écart, s'est également joint au groupe, voilà trois mois. "Cela coïncide avec le départ à la retraite de l'ancien directeur de région, farouchement opposé à l'idée, remplacé par Etienne Copinet", se satisfait Marie José Wieber, responsable de l'aménagement de la zone chez SAEM Agencia. En intégrant la Cité de l'Automobile, la marque aux Chevrons augmente la représentativité du marché de 10 points, à 60 %.
350 000 clients par an
Commercialement, la Cité de l'Automobile doit, d'après les études préalables, bénéficier de l'affluence drainée par la Cité de l'Habitat, son alter ego immobilier, "soit quelque 350 000 clients par an", affirme Olivier Lesaege, directeur du développement et du marketing de Mougin Investissements, promoteur de ce dernier projet.
La vente des terrains se fait au cas par cas et chacun négocie le tarif du mètre carré. A titre d'exemple, pour construire une concession sur ses 21 000 m2 de surface, Philippe Walker, patron de PWA, annonce un budget de 3 millions d'euros. A ses côtés, le groupe Schuller pourrait acquérir près de 62 000 m2, PSA chercherait à obtenir 25 000 m2 par marque. Toujours en référence à cette même source, BMW aurait manifesté de l'intérêt pour une surface avoisinant les 21 000 m2 quand Kia, Volvo et Seat convoiteraient des terrains allant de 6 000 à 10 000 m2. "Il reste même une dizaine d'hectares où pourraient se développer des services associés", se projette la SAEM Agencia.
Par ailleurs, Jacques Sesti explique précisément que, lors des réunions, les intéressés "ont mené une réflexion sur la mise en commun de certains postes de travail, tels que la carrosserie, la préparation de véhicule, ou même un service de navette chargé de transporter les clients des marques vers leurs services après-vente respectifs". Un projet que défend notamment Thomas Delhorbes, le concessionnaire Volvo. Les débats restent ouverts. Le début des travaux est prévu pour la fin 2008.
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