"En 2011, il faudra faire mieux"

Journal de l’Automobile. En 2010, Ford n’a pas réitéré sa belle percée de 2009, avec même un recul de 13 %. Pourquoi ?
Pierre Jallu-Berthier. C’est conforme à ce qu’il se passe habituellement chez Ford. C’est-à-dire que quand le marché avance fort, Ford a du mal à suivre et inversement. Nous revenons donc à 5,5 % de pénétration. Ce qui semble être la part de marché naturelle de la marque en France. Le résultat net moyen est, quant à lui, en recul de 0,2 point par rapport à 2009. C’est-à-dire que nous devrions terminer 2010 entre 0,9 et 1 % du chiffre d’affaires, en moyenne.

JA. Cette baisse a-t-elle des causes globales ou une explication bien précise ?
PJ-B. A l’instar des pièces de rechange, les autres activités se sont bien comportées. C’est la marge VN qui a baissé. Mais c’est pareil partout. Heureusement, la marque n’a pas voulu suivre l’importante guerre des remises imposée par les constructeurs français en fin d’année. Cependant, l’an dernier, notre part de voix a été insuffisante pour performer dans un tel marché. En 2011, il faudra faire mieux.

JA. Justement, comment s’annonce 2011 et quels seront les grands enjeux pour le réseau ?
PJ-B. Je ne suis pas si pessimiste. Car, si les commandes risquent d’être très en retrait, nous avons un carnet tellement important que nous pourrions même terminer l’année avec un marché VP à 2 millions d’unités. Actuellement, en France, le carnet de commandes comporte 200 000 VN de plus que l’an dernier à la même époque. Je pense que nous devrions donc plus ressentir un impact négatif en 2012. La bonne nouvelle, c’est qu’avec la fin de la prime à la casse, nous allons enfin pouvoir reparler de voiture. Cette année, nous aurons le nouveau C-Max et le facelift Mondeo en année pleine et la nouvelle Focus très bientôt. Ce qui veut dire plus de marges. Mais Ford va également remettre de l’argent sur la table pour demeurer attractif sur les segments inférieurs, puis porter son action sur les VUL. Car nous avons des nouveaux produits et des innovations technologiques qui arriveront très bientôt sur ce marché. Le Connect électrique, notamment, qui sera présenté au salon d’Hanovre. C’est de toute façon là qu’il y a une croissance à prendre. Dans le réseau, beaucoup d’investissements ont été consentis pour développer les compétences sur ce marché des utilitaires.