Des infusions indigestes
Si le recul observé sur les commandes depuis octobre dernier inquiète naturellement les réseaux, les prévisions des professionnels du secteur pour les mois à venir n’ont quant à elles pas fini d’augmenter l’anxiété des distributeurs. Notamment parce que le niveau moyen déjà élevé des stocks, l’arrivée anticipée des véhicules prévus pour l’an prochain et les plans d’enlèvements proposés par certaines marques en cette fin d’année risquent fort de noircir des tableaux financiers déjà bien malmenés ces dernières années. “Les constructeurs français poussent un peu, certaines marques Premium également, mais aussi des japonaises qui ne clôturent pourtant leurs résultats qu’en mars”, précise Olivier Lamirault, président de la branche concessionnaires VP au CNPA. Des infusions générales mal venues pour les distributeurs. “Nous sommes évidemment sensibles à la démarche et suivons cela d’assez près. Nous savons très bien que les stocks représentent une pression financière sur les réseaux”, confient de concert les marques que nous avons contactées.
Une réduction des encours à prévoir
“Chaque mois, nous vérifions l’état du stock, sa valeur, mais surtout son âge et sa rotation. Nous offrons des conditions de financement qui permettent de ne pas trop impacter la trésorerie du distributeur. Nous avons même mis des moyens rarement utilisés jusque-là, comme des portages à 180 jours”, détaille par exemple Christophe Duchatelle, directeur des ventes d’Opel France, en guise de réponse. Comme Opel, les marques auraient offert des conditions de financement et des opérations commerciales censées à la fois faciliter les ventes, et donc la baisse des stocks, et alléger le poids de ces derniers sur la trésorerie des réseaux. “Il n’y a pas de conséquence à prévoir à très court terme”, consent d’ailleurs Olivier Lamirault. “Le souci est que cela va défigurer nos bilans et impacter notre capacité d’autofinancement, donc avoir une incidence évidente sur notre cotation Banque de France”, craint le concessionnaire. Dans un contexte économique peu favorable au soutien financier des PME par les institutions bancaires, les distributeurs risquent donc d’avoir quelques difficultés à voir leurs encours ne serait-ce que maintenus en 2012.
La solution ? “Reprendre les véhicules infusés dans les affaires et non vendus à ce jour”, propose le CNPA dans sa lettre. Une proposition “irréaliste”, pour les constructeurs que nous avons eus en ligne. “C’est un peu provocateur”, reconnaît Olivier Lamirault. “Mais que les constructeurs nous donnent les voitures dont nous avons besoin. Pas les autres”, poursuit l’investisseur, qui représente lui-même huit marques.
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