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Distribution

Concentration maximale

Publié le 30 novembre 2007

Par Benoît Landré
4 min de lecture
De plus en plus de réseaux et de grosses sociétés émergent du paysage des ventes aux enchères automobiles au détriment de plus petites structures qui luttent avec leurs armes pour faire face à la concurrence et aux difficultés du marché automobile.Longtemps...

...aux mains de petites sociétés familiales, au profil artisanal, le marché de la vente aux enchères automobiles répond de plus en plus à une logique de concentration. La tendance s'est encore accélérée en 2007. BC Auction s'est agrandie d'un troisième site à Bassens (33) en début d'année. Le réseau Five Auction, présent à Valenciennes, Béthune, Meaux, Tours et depuis octobre à Ancemeauville (76), suite au déménagement de Rouen, s'est lui aussi enrichi au deuxième semestre d'un sixième site à Marseille. Parcs Enchères qui possède des salles à Aubagne, Clermont-Ferrand et Fleury-Mérogis (qui sera revendue en 2008) a racheté il y a quelques mois la salle de vente Chaussin Compagnie de Ventes Industrielles basée à Villefranche-sur-Saône. "Me Chaussin désirait vendre son affaire et nous avons saisi l'opportunité car nous avions besoin d'un ancrage économique important. Il était l'un des rares commissaires priseurs qui travaillaient encore "à l'ancienne"", révèle Jean-Raymond Diaz, directeur financier et administratif de Parcs Enchères. Ainsi, si l'on prend ce dernier plus les "maisons" Kantium, Five Auction, VP Ouest et BCA, il ne reste plus grand monde.

Plus gros, plus fort pour exister

Les raisons de ces regroupements sont simples et sont une réponse aux difficultés rencontrées par le secteur de l'automobile depuis plusieurs années. On est souvent plus fort à plusieurs. "Si nous voulons exister aujourd'hui face à nos apporteurs d'affaires, nous devons grandir. C'est une nécessité vitale. Par conséquent, nous avons une volonté de développement importante, et ce, dès 2008. Nous ne ferons plus l'erreur de créer des sites, nous sommes plutôt dans une logique de rachat de SVV", ajoute Jean-Raymond Diaz. Les sociétés de ventes volontaires ne sont, en effet, pas épargnées et doivent notamment faire face à la pénurie de véhicules, aux stratégies des loueurs qui ne leur sont pas toujours favorables et répondre à la concurrence des enchères en ligne. Les rotations de stock et les obligations de résultats se sont aussi accélérées. " Pour notre part, nous poussons vers le haut et nous nous organisons en conséquence. Nous essayons surtout de rationaliser et de  mutualiser le marketing, la publicité, la veille technologique, et bien sûr l'accès à Internet", affirme Fabrice Léger, directeur commercial de Five Auction. Même son de cloche pour Nicandro Valerio, directeur du réseau Kantium (Aix enchères automobiles, Aquitaine enchères automobiles, Anaf Auto Auction, Mercier Automobiles et Toulouse Enchères) : "Nous disposons avec notre réseau d'une capillarité nationale qui offre un plus dans l'écoulement des véhicules. De ce fait, nous pouvons réaliser des économies d'échelle, nous mettons en commun le système de gestion ainsi que la logistique. Aujourd'hui, les sociétés de ventes aux enchères sont des sociétés commerciales". Toutefois, l'argent et les gros moyens se sont pas toujours garants de succès. La puissante société américaine Manheim, présente dans sept pays, en a fait les frais en se retirant du marché français des enchères il y a quelques années après sa tentative infructueuse. Si elle est aujourd'hui présente en France, c'est uniquement par le biais d'Internet et de la de gestion de flotte VO et de re-marketing. "Je pense qu'il y a encore de la place pour des petites sociétés. Nous avons en France certains commissaires priseurs historiques qui gagnent encore de l'argent", nuance Fabrice Léger. "Si le marché se maintient dans les proportions actuelles, c'est-à-dire à environ 200 000 véhicules par an, sincèrement, je ne pense pas que de nouvelles affaires puissent se créer. Toutefois, je pense qu'il reste encore une place régionale pour les plus petites sociétés", juge pour sa part Nicandro Valerio.

L'ancienneté et la notoriété pour se démarquer

La passion, le savoir-faire restent en effet encore très largement au cœur de la profession et certains irréductibles comme la société SVV Leader Enchères, basée à Gennevilliers (92) et dirigée par Me Gridel, en ont fait leur fonds de commerce. "Le métier de commissaire priseur reste un métier de contact et nous jouons justement sur notre image de société traditionnelle, un peu ancienne école, reconnaît Océane Gridel, clerc de commissaire priseur. Nous essayons de créer une proximité avec les clients, de proposer des produits originaux et variés. Nous sommes toujours disponibles et nous apportons des services associés. La période est difficile, nous travaillons plus chaque semaine pour un chiffre d'affaire moins important, mais nous arrivons encore à en vivre car nous avons une bonne réputation."

Photo : La société Anaf Auto Auction, au même titre que Aix enchères automobiles, Aquitaine enchères automobiles, Mercier Automobiles et Toulouse Enchères font partie du réseau Kantium.

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