Comment la crise a impacté le comportement d’achat des automobilistes
La crise du coronavirus et le premier confinement induit ont modifié le comportement des Français sur plusieurs plans, dont celui des moyens de transports. Mais de quelles façons ? C’est fort de ses 15 ans d’étude des données d’achat des automobilistes qu’à AAA DATA a pu observer de façon plus fine ces évolutions de comportement, à travers une segmentation précise des différents profils de consommateurs, déterminée en 10 types, déjà présentés dans le détail.
Premier enseignement : l’incertitude de la situation exceptionnelle n’obère pas les besoins fondamentaux, dont celui de se déplacer. Au grand bénéfice du moyen du transport individuel : ainsi, selon un sondage commandé à Ipsos par AAA Data en mai, la voiture reste le moyen de transport privilégié des sondés à la sortie du confinement (84 %), car considéré comme le plus sûr (85 %). Autre enseignement, les intentions d’achat ont été observées en berne, sauf concernant le VO.
AAA Data s’est donc penché sur le comportement des particuliers français sur les deux marchés du neuf et de l'occasion. "Le marché automobile est très souvent analysé par le prisme des ventes VN. Or, aujourd’hui, pour comprendre le comportement des automobilistes français, il faut considérer les marchés VN et VO ensemble", a souligné Julien Billon, directeur général d’AAA Data. Ses observations ont permis au fournisseur de données automobiles de comprendre que la mobilité post-covid s’est organisée autour de trois axes majeurs, sanitaire, économique et environnemental, avec des profils types de consommateurs plus ou moins déterminants.
Préoccupation environnementale accrue
Le comportement d’achat des particuliers français a tout d’abord fait transparaitre une préoccupation environnementale accrue. "D’une manière générale, les achats ont pris en compte cette dimension. Nous observons une baisse du grammage moyen en CO2 du véhicule acheté, lorsque nous comparons les achats entre 2019 et 2020", souligne Marie-Laure Nivot, responsable intelligence marchés. Logiquement, les incitations fiscales n’ont pas non plus été étrangères à ce repli. De même que les gammes étoffées des constructeurs en matière d’électrifiés ont renforcé l’attrait des consommateurs. De tous les consommateurs ? Selon le profilage d’AAA DATA trois types ont plus particulièrement mis l’accent sur l’enjeu environnemental : les "Renter", individus définis comme consommant du service avec une forte appétence pour les offres locatives, les "Hedonist", avec un fort pouvoir d’achat et privilégiant l’achat plaisir, et enfin les "Opportunist", individus à la recherche de la bonne affaire.
Deuxième enseignement : la dimension économique s'est imposée comme un paramètre d’importance, ce qui peut effectivement paraître logique en temps de crise économique. "Les contraintes budgétaires se sont durcies, le particulier va dont chercher la bonne affaires", commente Marie-Laure Nivot. Ainsi, les "Renter", essentiellement acheteurs de VN, se sont davantage tournés vers de l’occasion récent. Constat similaire pour les "Middle Class", qui se sont orientés vers les occasions, notamment sur l’entrée de gamme.
Montée en gamme
Enfin, troisième ligne rouge qui a guidé les achats post-confinement, une recherche du plaisir et du confort maintenus malgré les contraintes budgétaires et le recherche d’une empreinte carbone moindre. "Nous l’avons vu à travers plusieurs comportements, notamment de certains profils ayant choisi des véhicules plus puissants et récents, tandis que d’autres ont opéré une vraie monté en gamme, notamment les "Renter", mais aussi les "Conservative" (définis comme les individus plus âgés ayant tendance à garder leur véhicule plus longtemps). Les SUV sont également restés très prisés par l’ensemble des segments", poursuit Marie-Laure Nivot.
Ainsi, l'évolution des marchés VN et VO semblent plus imprévisible que jamais. Ces trois conclusions fortes qui ont guidé les achats des automobiliste particuliers français en période post-confinement ont en effet contraint les consommateurs à regarder au-delà de leur comportement d’achat habituel, en faveur notamment du marché du VO pour qui 2020 semble bien parti pour être l’année de tous les records.