Chrysler-Lancia : les grandes manœuvres commencent pour les réseaux
Dans quelques mois, le Pentastar aura déserté les calandres et les showrooms européens. Fiat, qui détient désormais 20 % du capital de Chrysler, en a décidé ainsi. Sur le Vieux Continent, les véhicules du constructeur américain seront rebadgés Lancia. Les deux gammes ne faisant qu'une, ne subsistera qu'un seul réseau de distribution. C'est le plan déjà dévoilé par Sergio Marchionne, administrateur délégué du groupe Fiat. Un plan que le constructeur italien est précisément en train de mettre en application.
Les réseaux européens de Chrysler et Lancia sont en effet en passe d'être résiliés. "Nous sommes en train de fusionner notre réseau avec celui de Lancia. Cela va dans le bon sens pour tout le monde. Le but étant d'avoir un réseau optimal, qui puisse répondre au mieux aux objectifs, tant au niveau de la représentation, qu'au niveau du commerce et de la rentabilité. Cela se fait en concertation avec les deux groupements", précise-t-on côté Chrysler. "Les lettres de résiliation ne sont pas encore arrivées", assure quant à lui Jacques Hess, président du groupement des concessionnaires Fiat. Néanmoins, on sait que les choses devraient désormais aller vite et que le constructeur s'apprête à proposer une résiliation avec un préavis réduit à 12 mois. "C'est ce qui a été annoncé aux distributeurs. A cet égard, la première question est : comment survivre pendant douze mois dans les conditions actuelles de complète pénurie de produits ?", s'interroge Patrice Mihailov, avocat du groupement des concessionnaires Chrysler.
Une cinquantaine de sites pourraient ne pas se voir renouvelés
"Chrysler a engagé les partenaires à faire acte de candidature. Mais la marque n'a donné aucune précision sur les conditions sur lesquelles l'arbitrage allait s'effectuer. Ils maintiennent volontairement le flou. Les distributeurs Chrysler craignent d'être défavorisés par rapport aux distributeurs Lancia et que les décisions se prennent à la tête du client", commente Patrice Mihailov.
"Le constructeur va analyser un certain nombre de paramètres, comme le niveau des fonds propres, le type de structure et les résultats pour statuer", croit savoir Jacques Hess. Pourtant, chez Chrysler, "les opérateurs du réseau Fiat ont vu leur profitabilité reculer. Il est évident qu'ils n'attendent qu'une chose, c'est de mettre des Chrysler dans leur showroom pour augmenter leur chiffre d'affaires et leurs marges", observe Patrice Mihailov. En effet, le réseau Fiat a vu sa profitabilité moyenne s'établir à 0,7 % de son chiffre d'affaires en 2009, contre 1,3 % un an auparavant. "Les deux marques ont des taux de rentabilité difficiles. Et, même réunies, elles ne pèsent que 0,26 % du marché. Il va donc falloir du temps et du travail pour augmenter la profitabilité. C'est au fond le but de la manœuvre. Et à ce niveau, le plan produit devrait nous aider", analyse à son tour Jacques Hess.
Un ticket d'entrée à 50 000 euros ?
Photo : Les réseaux Lancia et Chrysler fusionneront dans les mois qui viennent. Jeep fera alors l'objet d'un contrat à part entière. Dodge, quant à elle, ne continuera d'exister en Europe que par des produits très "américains" importés.
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