Alcopa Auction en route vers les 200 000 véhicules d'occasion annuels

Le groupe Alcopa Auction projette de réaliser 200 000 adjudications de véhicules d'occasion au cours de l'année 2027. L'objectif a été annoncé par Jean-François Maréchal, directeur général de la maison de vente aux enchères, lors d'un entretien accordé Journal de l'Automobile.

Pour y parvenir, le leader du secteur mise sur plusieurs éléments. À commencer par les capacités logistiques. L'absorption d'un tel volume de véhicules à présenter dans les salles de France nécessite une densification du maillage. "Nous allons ouvrir de nouveaux parcs logistiques au cours des mois à venir, révèle le directeur général. Nous faisons le pari d'avoir de grands espaces sur tout le territoire national".

Ajout de postes dans l'usine de reconditionnement

De travaux il est aussi question à Sainte-Geneviève (60). L'usine de reconditionnement de voitures d'occasion ouverte en coopération avec Stellantis & You, il y a tout juste un an, va être agrandie. À compter de ce début du mois d'avril 2025, l'établissement comptera des postes d'opération supplémentaires, notamment pour pratiquer des inspections de véhicules.

À noter qu'au cours de la première année de service, l'usine a reconditionné 7 000 véhicules d'occasion, qu'elle a dépassé les 80 emplois et qu'elle affiche un délai de traitement sur site de dix jours. Des données qui font dire à Jean-François Maréchal que le plan de marche est tout à fait respecté. Les statistiques vont faire un bond prochainement puisqu'un client majeur vient de signer pour ses plaques d'Île-de-France et des Hauts-de-France.

840 millions d'euros de montant total d'adjudication

Atteindre la barre des 200 000 véhicules revendus sur l'année civile 2027 reviendra à augmenter le volume de près de 40 % par rapport à l'an passé. En effet, au cours du dernier exercice, Alcopa Auction a adjugé 145 000 voitures d'occasion. Un total jamais approché auparavant par l'entreprise qui a rapporté un montant de 840 millions d'euros d'adjudication (+14 %, mais avec le matériel industriel et la moto, ajoutés en 2024), dont près de 810 millions d'euros avec les voitures uniquement (+9,9 % à périmètre équivalent).

"Après une année 2023 record, nous avons encore profité d'une belle croissance, synthétise le directeur général. Les équipes ont su faire progresser nos activités sur tous les segments du VO, c'est-à-dire aussi bien chez les leasers que chez les organismes financiers, mais surtout chez les concessionnaires dont nous avons couvert les reprises".

L'outil d'évaluation des prix a été comme un cheval de Troie. Il a apporté une commodité aux groupes qui, une fois convaincus, sont allés au bout de la démarche en confiant à l'enchériste 10 à 15 % des 100 000 véhicules estimés chaque mois. Résultat : "Nous avons signé avec des groupes de toutes tailles, dont les plus grands, qui ont décidé d'arrêter de travailler en direct avec les marchands". Des concessionnaires qui peuvent ainsi concentrer leurs forces sur les produits destinés aux lucratives ventes BtoC.

Mais Alcopa Auction a aussi pu tirer profit de cette typologie de clients. Grâce aux apporteurs d'affaires opérant dans la location longue durée, les hôtels de vente ont pu présenter davantage de VO affichant entre 50 000 et 100 000 km. Des offres alléchantes pour les particuliers qui viennent en salle. Cela a représenté plus de 40 000 unités dans le bilan annuel, participant à l'augmentation du chiffre d'affaires.

Une année qui penche pour le VO en France

Pour le directeur général d'Alcopa Auction, l'année 2025 devrait tourner en faveur des revendeurs de voitures d'occasion. "Comme en 2024, des distributeurs VN vont faire pencher la balance du côté des véhicules d'occasion pour être en mesure de répondre aux besoins de mobilité des consommateurs", anticipe Jean-François Maréchal.

Des premiers signes lui donnent raison. Tandis que les prix dans les catalogues rendent les VN hors d'atteinte du commun des mortels, le taux d'adjudication s'envole. "De manière assez exceptionnelle, il est de 80 à 85 %, constate le commissaire-priseur, alors même que l'offre de VO est abondante".