Minivoitures 2009 : le point sur le marché
Certains seraient tentés de faire une corrélation entre l'envolée des retraits de permis et celle des ventes de mini-voitures, mais la vérité est un peu différente. S'il est une fraction de clientèle qui vient à la voiture sans permis suite à une invalidation de son "carton rose", elle reste extrêmement minoritaire. En effet, les prix pratiqués sont suffisamment élevés (de 9 000 à 15 000 euros) pour inciter ces automobilistes infortunés à se replier plutôt vers des véhicules d'occasion à bas prix ou encore une location sur plusieurs mois. Le marché locatif est d'ailleurs en pleine expansion, ce qui indirectement contribue nettement à gonfler les volumes d'immatriculation en région urbaine et périurbaine, en particulier en Ile-de-France. Pour autant, l'embellie connue sur le secteur de la minivoiture doit beaucoup à l'émergence d'une frange de population plus jeune n'ayant jamais obtenu de permis de conduire et qui se dirige vers ce genre de véhicule souvent de manière durable. Une clientèle dont le niveau d'instruction tranche avec l'image qui colle trop souvent à celle que l'on appelle encore "voiturette". En outre, d'évidence le contexte actuel, tant en matière d'écologie que d'économie semble plaider durablement en faveur des "microcars" au sens large. Si l'on veut bannir la "grande" voiture des centres-villes, la "mini" semble une réponse intéressante, avec sa maniabilité, l'exploitation rationnelle d'un gabarit raisonnable pour une ou deux personnes. Sans oublier un bilan favorable côté consommation et émissions polluantes qui entre parfaitement dans l'air du temps ! Ajoutez à cela une vitesse de pointe qui a de quoi ravir les pires ayatollahs anti-automobiles (45 km/h) tout en étant bien suffisante pour un usage interurbain, et l'on ne s'étonnera plus de voir certains titulaires du permis B opter pour une Aixam ou Ligier plutôt qu'une Smart ! Un phénomène pour le moment très limité, mais qui s'explique aussi par la capacité généreuse des coffres (situé systématiquement à l'avant, le moteur n'encombre pas) et… l'immunité en termes de retraits de points ! Une particularité juridique que la mini-voiture partage avec un deux roues 50 cm3 ou même un vélo. Voilà qui n'est pas très "politiquement correct", mais qui à coup sûr fait les affaires de certains distributeurs en région parisienne ! Bref, tout compte fait la voiture sans permis semble avoir de beaux jours devant elle.
A toutes fins utiles, rappelons qu'il existe pour cette catégorie de véhicules une réglementation très précise. Celle-ci définit deux catégories bien distinctes :
Les quadricycles légers, véritables voitures "sans permis" :
• 45 km/h
• Pas de limitation de cylindrée en diesel, mais 4 kW de puissance maxi
• 350 kg à vide par construction
• 2 places maximum
• Pas de crash-test obligatoire (pare-brise feuilleté et test de résistance des ceintures imposés)
• Pas de casque mais ceintures obligatoires
Les quadricycles lourds :
• Pas de limitation de vitesse (en général 80 à 100 km/h)
• Pas de limitation de cylindrée, 15 kW de puissance maxi
• 400 kg à vide par construction
• 4 places maximum
• Pas de crash-test obligatoire (pare-brise feuilleté et test de résistance des ceintures imposés)
• Pas de casque mais ceintures obligatoires
Une fois cette distinction opérée, ce micro-marché qui représente au bas mot 15 000 véhicules neufs (le double en occasion) vendus chaque année se répartit entre six marques, toutes françaises, et se signale par sa diversité. Modèles courts, longs, cabriolets, utilitaires, la voiture sans permis n'a pas qu'un seul visage. Aujourd'hui, les gammes des constructeurs français n'ont jamais été aussi riches de modèles et versions, la preuve dans les pages qui suivent.
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