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Les dix points marquants du marché automobile en juin 2020 : timide éclaircie

Publié le 1 juillet 2020

Par Alice Thuot
7 min de lecture
Après trois mois de chute spectaculaire de la demande, le marché français du VP neuf est parvenu à enregistrer, en données brutes, une maigre croissance, permise par le dynamisme du canal des particuliers. Le point de départ d’une reprise plus marquée dans les prochains mois ?
En juin, les particuliers ont boosté le marché du VP neuf, qui, pour la première fois depuis longtemps, s'est affiché en positif.

 

Le verre à moitié plein

 

Après trois mois catastrophiques, le marché français du VP neuf a bien réagi à la réouverture des showrooms et le plan de relance. En juin, ce sont 233 818 immatriculations qui ont été dénombrées, soit une hausse de 1,2 % en données brutes (21 jours en juin 2020 et 19 jours en juin 2019), par rapport à juin 2019. A nombre de jour ouvrés comparable, le résultat est logiquement moins brillant, avec un recul de 8,4 %. Juin a tout de même vu certaines de ces journées immatriculer plus de 20 000 véhicules. Pour le dernier jour, hier, mardi 30 juin, ce ne sont pas moins de 15 000 immatriculations qui ont d'ailleurs été réalisées. Grâce à cette embellie, sur les six premiers mois de l’année, avec 715 804 immatriculations, le marché français du VP neuf affiche un recul de 38,6 % en données brutes (124 jours en 2020 et 123 en 2019) et de 39,1 % à nombre de jours ouvrés comparable.

 

La part de marché des français se stabilise

 

Comme depuis quelques mois, les groupes français affichent une part de marché relativement élevée. Elle atteint en juin 57,5 % dont 26,9 % pour le groupe PSA et 30,6 % pour le groupe Renault. Sur les six premiers mois de l’année, cette pénétration s’est même affichée à 58,6 % dont 32,5 % pour PSA et 26,1 % pour Renault. 

 

Renault qui rit

 

Renault peut être satisfait de son mois de juin. Le groupe a pu bénéficier d’une progression de ses immatriculations de VP de 6,5 % en juin à 71 611 unités. Dans le détail, Dacia a enfin repris des couleurs, avec une hausse de 8,1 % et un peu plus de 16 500 unités, tandis que la marque éponyme a bénéficié d’une croissance de 6,4 % à près de 55 000 VP. 76 Alpine ont été vendues en juin. Depuis le début de l’année, le groupe souffre toutefois d'une baisse de 37,5 % à 187 000 unités, dont -34 % pour Renault, -46,7 % pour Dacia et -87 % pour Alpine.

 

PSA qui pleure

 

A l’inverse de Renault, le mois n’a juin n’a pas été très prolifique pour PSA dont le volume d’immatriculations a reculé de 9,1 %, à près de 63 000 unités. Toutes les marques ont souffert, à commencer par DS (-39,5 % et 2 174 unités), Opel (-14,2 % et 5 341 VP), mais aussi Citroën (-8,5 %). La marque au Lion a le mieux résisté avec un repli tout de même de 5,7 % soit 34 500 VP. Depuis le début de l’année, PSA a vu son volume d’immatriculations reculer de 39,5 % à un peu moins de 233 000 unités.

 

Smart s’enfonce

 

Depuis son virage vers le tout électrique et en attendant une meilleure technologie en la matière, la marque Smart perd un peu plus en volume chaque mois. Juin l’a une nouvelle fois prouvé puisque seulement 233 unités de la mini citadine ont été écoulées, soit un retrait de 65,4 % par rapport à la même période de l’année précédente. Depuis le début de l’année, ce plongeon atteint même 85,5 %. Il s’agit de la pire performance parmi les marques représentatives du marché, avec celles de Jeep (-68,3 % depuis le début de l’année, 1 777 unités), Jaguar (-64,3 %, 668 unités), ou encore Alfa Romeo (-60,2 % et 754 VP)

 

Suzuki s’envole

 

Cela faisait bien longtemps que plusieurs excellentes performances mensuelles n’avaient pas été à souligner. La palme de la reprise revient à Suzuki, dont les immatriculations ont bondi de 55,1 % en juin à un peu moins de 4 100 unités et une part de marché de 1,7 %. D’une manière plus globale, les marques asiatiques ont tiré leur épingle du jeu sur ce mois. Lexus a progressé de 49 %, Kia de 28,5 % et Hyundai de 26 %. Ford s’en est également bien tiré en juin avec une hausse de près de 25 % de ses immatriculations à 9 810 unités. Les premium allemands n’ont pas été en reste avec les excellentes performances du groupe BMW, à +37,6 % soit 9 018 unités dont 6 156 BMW (+42,5 %) et 2 862 Mini (+28,1%). Mercedes-Benz a bénéficié d’une croissance de 43,9 %, soit un peu moins de 9 500 VP immatriculés. La seule performance positive depuis le début de l’année revient à Tesla (+8 % et 4 010 unités), qui a pourtant bien souffert en juin (-43,3 %).

 

La Clio V préférée du marché 

 

La reprise des commandes a fait une grande gagnante : la Clio V qui s’est immatriculée à 14 602 exemplaires en juin tous canaux confondus, un volume jamais vu. 73 % de ce volume était à destination des partculiers et professionnels. Renault prend aussi la deuxième place des modèles préférés du marché français avec son Captur II (9 802 unités), tandis que la 208 deuxième génération a clôturé ce top 3 avec 9 688. Depuis le début de l’année, la Clio V s’impose devant sa rivale de 21 petites unités, soit 38 884 exemplaires, suivie de la Citroën C3 III à 24 431 unités. 

 

Les particuliers boostent le marché

 

Juin vient confirmer un phénomène récemment observé : la remontée du poids des particuliers dans les immatriculations totales de VP neufs. Sur ce mois, ce canal a représenté 52,2 % du total, soit un volume de plus de 122 000 unités, en progression de près de 23 %. La tendance s’inverse donc par rapport à 2019 avec une reprise plus lente du côté des professionnels. Les immatriculations aux sociétés et administrations ont reculé de 5,4 % en juin, celles aux loueurs longue durée de 4 %. Ce canal a représenté 49 500 unités, soit seulement 21,2 % du total. Les tactiques sont également en forte baisse (-19 % VD, -9 % LCD et -36 % constructeurs) et ont pesé un quart du total en juin. Depuis le début de l’année, les particuliers ont représenté 46,5 % du total, les professionnels 24,9 % et les tactiques 27,9 %.

 

Les énergies alternatives s’installent 

 

Conséquence, le diesel s’est limité en juin à 28,7 % des immatriculations totales, contre 52,2 % pour l’essence. Seules les énergies alternatives s’inscrivent dans une tendance positive, même très positive. Les immatriculations d’hybrides ont explosé de 148 % à 28 100 unités, les électriques de 205 % à un peu moins de 14 000 VP. Ensemble, ces modèles ont bénéficié de 17,9 % de part de marché, dont 12 % pour l’hybride. Juin confirme bien la tendance initiée depuis le début de l’année. Depuis janvier, le diesel n’a pesé que 31,2 % des VP neufs immatriculés tandis que l’essence à tout juste représenté la majorité à 50,7 %. Les motorisations électrifiées se sont octroyées depuis janvier une part de marché de 17,6 % dont 11,3 % d’hybride (dont 2,8 % de rechargeable).

 

Le grammage moyen de nouveau en recul

 

Le niveau moyen d’émissions en CO2 des VP neufs immatriculés en juin a diminué par rapport à mai 2019, pour à nouveau tomber sous la barre symbolique des 100 g/km. Il s'est précisément établi à 99,3 k/km contre 101,1 g/km en mai 2020. Le recul est significatif par rapport à juin 2019, soit 12,5 g/km en moins et 12,7 g/km en moins par rapport à juin 2019.

 

NB : tous les pourcentages sont exprimés par rapport à des données brutes, sauf précision contraire.

 

Retrouvez toutes les immatriculations VN, VO par marque et modèle en juin 2020


 

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