S'abonner
Data Center

Les dix points marquants du marché automobile en août 2020 : retour à la réalité

Publié le 1 septembre 2020

Par Alice Thuot
8 min de lecture
Après deux légères progressions de la demande en juin et juillet, le marché automobile français du véhicule particulier a replongé en août 2020. Un retrait attendu, alors qu'août 2019 avait été exceptionnel, boosté par l'entrée en vigueur du cycle WLTP.
Le marché français du VP neuf a subi un recul de près de 20 % en août 2020.

 

Relâchement attendu 

 

En août 2020, 103 631 immatriculations de véhicules particuliers ont été recensées en France, soit, un recul, en données brutes (21 jours en août 2019, autant en 2020), de 19,8 %. Un retrait qui n’a toutefois rien d’une surprise, et ce, pour plusieurs raisons. D’une part, puisque le mois d’août n’est tout d’abord jamais connu pour ses envolées de la demande… sauf peut-être les deux dernières années justement. En 2019, et, à plus forte raison 2018, les mois d’août avaient enregistré un niveau record d’immatriculations, 150 391 en 2018, puis 129 259 en 2019, expliqué par des changements de règlementations actés à la rentrée. Le marché français rejoint ainsi son niveau de 2017, où un peu plus de 107 000 VP avaient été écoulés. Retour à la normale donc, avec une demande qui a également cessé d’être artificiellement dopée par le dispositif de la prime à la casse exceptionnelle, décidé à la sortie du confinement. Au global, sur les huit premiers mois de l’année, le marché français du VP neuf affiche en données brutes (167 jours ouvrés sur les deux périodes) un repli de 32 %, avec 998 413 unités

 

PSA limite la casse

 

PSA peut être satisfait de son mois d’août. Le groupe a en effet su absorber les effets négatifs de ce mois d’été, avec un recul de « seulement » 8,4 %, à 34 268 unités. Peugeot et Opel sont les marques qui ont le mieux résisté. Aidés respectivement de leurs 208, 2008 et Corsa, les deux constructeurs ont subi un repli de 3,5 et 3,7 %, soit près de 19 000 et 3 200 VP immatriculés. Le bilan est toutefois nettement moins satisfaisant pour Citroën avec un recul de 13,3 % à 11 190 unités, mais surtout DS, passé sous la barre des 1 000 unités, 893 précisément, soit -40,5 %. La part de marché de PSA a atteint 33,07 % en août 2020, soit une très belle progression de 4,17 points par rapport à la même période de l’année précédente.

 

Renault dans la moyenne du marché

 

A l’inverse, août n’a pas vraiment fait les comptes de Renault, avec une baisse similaire à celle enregistrée par le marché. Le groupe a écoulé 21 728 unités, soit un repli de 20 %, plombé par la marque au losange qui a perdu près d’un quart de ses immatriculations. 14 162 Renault ont ainsi trouvé preneur en août 2020. Dacia a beaucoup mieux résisté, avec plus de 7 500 VP, et un recul de 7,3 %, tandis que les niveaux d’Alpine approchent progressivement du néant, à 28 unités. La part de marché du groupe Renault a atteint 21 %, soit une parfaite stabilité par rapport à 2019. Au global, les groupes français se sont octroyés 54,03 % de la demande, contre 49,9 % en août 2019.

 

Smart poursuit sa descente aux enfers

 

Mais qu’arrive-t-il à la marque Smart ? Totalement électrifiée, toutefois avec une technologie plutôt dépassée, la petite citadine, autrefois reine des villes, affiche depuis plusieurs mois consécutifs des volumes d’immatriculations toujours plus catastrophiques. En août, seulement 121 unités ont trouvé preneur, soit une chute de 96,2 %. Il s’agit de la pire performance parmi les marques représentatives du marché, même si d’autres marques sont également loin d’avoir brillé dans ce mois d’août. Suzuki par exemple a subi une forte diminution de 71,9 %, avec un peu plus de 1 500 VP écoulés, contre près de 5 500 en 2019. Aux côtés du japonais, Land Rover (162 VP, -63,2 %), Mitsubishi (534 VP, -59 %), mais aussi, plus étonnamment, Volkswagen avec un recul de -50 % à 4 251 unités contre 8 500 en août 2019.

 

Le soleil se lève en Corée

 

Très peu de marques ont réussi à bénéficier d’une progression de leurs immatriculations en août 2020. Mais un constructeur, même deux, s’en sont pourtant particulièrement bien sortis. Il s’agit de Hyundai, avec 39 % de croissance, et près de 2 900 VP qui ont trouvé preneur. Le sud-coréen, boosté par notamment par son Kona et ses multiples déclinaisons, a pu atteindre une part de marché de 2,8 % sur ce mois. Autre marque qui a surperformé, du même groupe, Kia. Avec une croissance de plus de 12 %, le constructeur a séduit 3 050 automobilistes français, notamment à travers son Niro, et sa Xceed qui commence à monter en puissance. Une belle performance sachant que le mois d’août 2019 a fait déjà été marqué par une belle croissance de ses immatriculations de 19,4 %, alors que Hyundai avait légèrement reculé de 1,9 %. Les deux marques du groupe sud-coréen ont bénéficié d’une part de marché de 5,7 % en août 2020, contre 3,72 % à la même période en 2019. Deux autres marques ont su également tirer leur épingle du jeu. Volvo, avec une hausse de 6 % et 1 012 unités, mais aussi Toyota, avec +2,4 % et près de 7 000 VP.

 

La 208 sur la première place du podium 

 

Grande gagnante de ce mois d’août : la Peugeot 208. Cette deuxième génération s’est immatriculée à 6 403 exemplaires en août, tous canaux confondus. Près de la moitié de ce volume a été généré par les particuliers, un quart par les professionnels. La marque au Lion est aussi montée sur la deuxième marche du podium avec son nouveau 2008. 5 655 exemplaires ont trouvé preneur. Le top 3 des modèles préférés des français est complété par la Dacia Sandero, commercialisée à 4 827 unités. Depuis le début de l’année, la Peugeot 208 s’impose devant sa rivale avec 54 986 exemplaires, contre 51 750 pour la Clio V.

 

Les immatriculations tactiques en fort recul

 

Les particuliers ont pesé au mois d’août près de la moitié des immatriculations totales, soit 51 581 unités sur 103 631. Ce volume a affiché par rapport à la même période de l’année précédente un repli de 7,1 %, soit un recul bien moins important que quasiment les autres segments, surtout ceux tactiques. La pire chute est à attribuer aux véhicules constructeurs, soit -60,8  % et à peine 1 300 unités. Autre recul flagrant, celui des loueurs courte durée avec près de 54 % de chute par rapport à la même période de l’année précédente, soit 4 112 unités. Le volume de VD a également été à la baisse, de près de 39 % soit près de 18 000 VP. Au global, les immatriculations tactiques ont pesé pour 22,2 % du global. Les sociétés et administrations ont subi une diminution de 11,3 % soit 14 516 VP, tandis que les loueurs longue durée ont été à l’origine de 13 585 exemplaires, soit un léger repli de 4 %. Les immatriculations BtoB ont ainsi pesé pour 27,1 % du total.

 

22,6 % des immatriculations en électrifiés

 

Alors que les énergies fossiles déclinent, les électrifiées, elles, montent en puissance. Seuls 30 % des VP neufs immatriculés en France en août carburaient au diesel (31 018 unités), 46 % en essence (47 677 exemplaires). Parallèlement, les modèles hybrides ont connu une explosion de près de 107 % par rapport à la même période de l’année précédente avec 17 913 unités et une part de marché de 17,3 %. Les 100 % électriques ont encore fait mieux, avec un bond de 167,2 % et 5 590 unités, soit une pénétration de 5,4 %. Au global, les électrifiés ont pesé pour 22,7 % du total, du jamais vu.

 

Le CO2 moyen de nouveau en recul

 

En conséquence, entre août 2019 et août 2020, le grammage moyen en CO2 des véhicules particuliers immatriculés a reculé de 14,5 g/km. Il est ainsi passé de 111,5 g/km à 97 g/km en août 2020. Il s’agit presque du record du plus fiable niveau d’émissions moyen, après janvier 2020 où cette moyenne s’était limitée à 96 g/km. 

 

Le marché du VUL résiste

 

Avec 25 661 unités écoulées, soit un léger repli de 2,1 %, le marché français des véhicules utilitaires légers de moins de 3,5 tonnes a très bien résisté en août 2020. Renault est resté le maître en la matière avec un quart de part de marché et 6 420 unités, un volume en repli de 14,6 %. Citroën, avec près de 19 % de pénétration suit la marque au losange. Ses 4 868 VUL immatriculés lui ont permis d’afficher une progression de 19,2 %. Peugeot, malgré son volume en repli de près de 6 %, a été à l’origine de 4 210 immatriculations de VUL pour une part de marché de 16,4 %

 

NB : tous les pourcentages sont exprimés par rapport à des données brutes, sauf précision contraire.


 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle