Le marché a gardé son rythme en février
On savait l’effet de base compliqué à combattre. Les trois premiers mois de l’exercice 2011 ayant été mécaniquement bons avec l’important portefeuille que les réseaux avaient constitué en décembre 2010, via les dernières opérations de prime à la casse. A la lumière des chiffres du mois de février, on sait désormais combien il sera difficile pour les distributeurs de “limiter les dégâts” sur un premier semestre que les prévisionnistes annonçaient à - 15 %.
Avec la nouvelle baisse de 20,2 % des immatriculations VP, à 163 063 VN, en février, en données brutes, le marché français confirme sa chute après le retrait de 20,7 % ressenti en janvier. Au cumul, le marché VP s’établit ainsi à 310 109 VN, en retrait de 20,5 % par rapport aux deux premiers mois de 2011. Le repli atteint même 24,2 % en nombre de jours ouvrables comparables (43 jours en 2012, contre 41 en 2011). “Nous tablions sur un marché 2012 à 2,020 millions. Aujourd’hui, nous avons identifié des risques qui pourraient faire baisser le marché de 40 000 VP et 15 000 VU supplémentaires. Mais nous n’avons pas encore rectifié nos prévisions pour autant. Il est encore trop tôt”, nous disait récemment Bernard Cambier, directeur du commerce de Renault France. Un retrait plus important que prévu, qui fait de ce premier bimestre 2012 le moins prolifique de ces cinq dernières années, avec plus de 28 000 VN en deçà de la moyenne des cumuls à fin février depuis 2008.
Notons enfin que, côté VU, la tendance baissière est moins nette. Le marché de l’utilitaire léger s’est dégradé de 3,8 % en février, portant ainsi le cumul 2012 à 66 595 VN, à - 3,2 %. Le marché VP-VU s’établit ainsi en chute de 17,9 %, à 376 704 VN.
Peugeot préfère retenir ses prises de commandes
Le constructeur au losange est précisément de ceux qui ont le plus reculé depuis janvier, Renault accusant une nouvelle baisse de 31,2 % en février pour terminer au cumul en retrait de 33,8 %, à 59 358 VN. La part de marché de Renault s’est ainsi repliée de 3,87 points, à 19,14 %, sur le marché VP. Pour le groupe, Dacia fait presque office de satisfaction puisque les volumes de la marque roumaine reculent de 8,5 % en février pour clore ces deux premiers mois en baisse de 9,6 %, à 12 934 VN. “Le groupe affiche une part de marché de 36 % en VU, Twingo est leader de son segment, loin devant ses concurrents, et Dacia voit sa pénétration progresser de 0,5 point”, positive le constructeur. “Le renouvellement de la gamme devrait commencer à se traduire dans nos résultats lors des mois à venir”, estime-t-il même.
Même tendance chez PSA. Après des replis de 29,6 % et 24,8 % en janvier, Peugeot et Citroën ont une nouvelle fois vu leurs immatriculations chuter de 34,7 % et 22,4 % en février, portant leurs cumuls respectifs à 49 288 VN (- 32,3 %) et 44 821 VN (- 23,5 %). “L’évolution du marché des immatriculations ne représente pas l’évolution de nos prises de commandes”, tempère Olivier Veyrier, directeur de Peugeot France. A ce niveau, la marque au lion a, en effet, progressé de 7 %, sur un marché total en repli de 18 %. Citroën est, quant à elle, la marque française qui résiste le mieux, notamment grâce à la belle santé de sa gamme DS qui représente désormais 18 % de ses ventes VP. Et plus précisément du succès de DS5, modèle pour lequel le constructeur a déjà enregistré 6 000 commandes depuis son lancement.
BMW et Mercedes à la relance
Chez les généralistes, alors que Fiat (- 35,3 %), Opel (- 38,8 %) et Toyota (- 22,8 %) ont, eux aussi, vu leurs volumes et leurs pénétrations reculer au cumul, seul Volkswagen fait figure de bon élève, avec une progression de 5,9 % sur deux mois, malgré une baisse de ses volumes de 9,8 % le mois dernier.
Certains semblent même faire fi de la conjoncture, comme Kia qui progresse de 47,6 % sur le seul mois de février pour afficher une croissance de 21,6 % au cumul, et Nissan, dont les immatriculations sont en hausse de 14 % à fin février. Mais également Skoda et Lancia, dont les performances se sont respectivement améliorées de 22,7 % et 118,5 % sur ces deux mois. Côté Premium, si Audi subit un léger coup d’arrêt en février (- 1,4 %), ses immatriculations cumulées poursuivent leur croissance à 8 728 VP (+ 6,4 %). Mais dans le domaine, les gagnants sont plus à chercher du côté de la concurrence. Au cumul, BMW (+ 10,5 %) poursuit sa route du succès, quand Mercedes sort clairement la tête de l’eau. La marque à l’étoile a, en effet, enregistré des volumes en hausse de 61,2 % le mois dernier et affiche aujourd’hui des résultats cumulés de 6 851 VP, en hausse de 30,6 %.
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