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"Ce premier semestre aurait pu être bien meilleur"

Publié le 18 juillet 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
La société de location longue durée va revendre plus de 60000 véhicules d'occasion en 2014, dont environ 3000 unités à particuliers. Thibault Carpentier, directeur véhicules d’occasion et restitutions chez ALD Automotive, livre son regard sur ce premier semestre.

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Quels ont été les gros chantiers menés par ALD Automotive sur le VO au cours de ces six premiers mois ?

THIBAULT CARPENTIER. Nous sommes en perpétuel réflexion quant à l'organisation et l'amélioration de nos processus afin de coller aux principales problématiques du métier et son évolution. Aussi, nous avons décidé d'externaliser en début d'année la gestion administrative des restitutions auprès de Dekra Automotive Solution afin de mieux nous recentrer sur certains points stratégiques, tels que la logistique et le transport. L'optimisation de notre processus de revente nous a permis d'abaisser de 10% le délai moyen de vente, ce qui représente un gain de plusieurs milliers d'euros.

JA. Quel est le profil moyen d'un VO revendu par ALD aujourd'hui ?

TC. Les véhicules que nous restituons affichent en moyenne quarante-quatre mois et 105000km. Mais cela reste une moyenne, qui est stable depuis plusieurs années, et je préfère surtout m'attarder sur la composition du mix des véhicules vendus, qui est une donnée essentielle.

JA. Comment évolue le prix de revente depuis janvier ?

TC. Nous observons une hausse des prix, mais il faudrait qu'ils augmentent encore dans les prochains mois, car nous accusons toujours un déficit de cinq points par rapport aux tarifs pratiqués avant-crise.

JA. Que représentent dans votre offre les VO de plus de 5 ans ?

TC. Il y a encore deux ou trois ans, les professionnels n'étaient pas spécialement friands de cette typologie de produits à cause des risques de pannes, des frais de garanties ou en raison de marges jugées insuffisantes. Nous observons un attrait grandissant sur ces véhicules. Il y a moins de VN immatriculés, les restitutions des loueurs courte durée ont baissé, par conséquent une partie de l'offre VO courte durée se tarit. Mais notre terrain de jeu reste les VO de 3 à 4 ans, ce qui représente environ 600000 unités, un volume faible quant au marché global.

JA. Quel regard portez-vous sur le marché de l'occasion depuis janvier ? Quelles sont les tendances observées sur le terrain auprès des professionnels ?

TC. Ce premier semestre est globalement satisfaisant, mais aurait pu être bien meilleur si certains gros acteurs du marché de l'occasion n'avaient pris la décision, en fin d'année 2013, de conserver pendant deux mois leurs VO en stock, en pensant qu'ils les vendraient mieux en début d'année. Résultat, nous nous sommes retrouvés sur le premier trimestre avec un afflux de véhicules d'occasion, souvent les mêmes, qui s'est révélé néfaste à la performance et aux prix. J'admets qu'en fin d'année, l'appétence des professionnels pour absorber les volumes est moindre et que les ventes à l'export sont plus difficiles, mais ce genre de pratique est préjudiciable. Cela crée des à-coups chez tous les acteurs, au niveau du transport, des expertises…, et dans le VO les à-coups c'est la plaie. J'estime que cela m'a coûté deux points de performance sur ce début d'exercice.

D'autre part, près de 255000 véhicules grêlés ont été recensés en juin, à une période où les parcs VN et VO étaient pleins, contre 55000 par an, en moyenne, en temps normal. Cela a également affecté notre premier semestre puisque nous avons dû faire des avoirs sur des véhicules vendus, refaire des expertises… L'impact va être notable sur le marché de l'occasion, qui va être inondé de véhicules grêlés, et la saisonnalité des restitutions va également s'en trouver décalée.

JA. Vous avez déménagé fin 2012 votre site de vente à particuliers de Coignières à Chilly-Mazarin. Ce choix a-t-il porté ses fruits ?

TC. Oui, à tel point que nous avons même agrandi nos locaux de Chilly-Mazarin. Nous devrions y re-commercialiser entre 1500 et 1700 VO cette année. Notre deuxième structure de Décines (69) fonctionne très bien également et devrait représenter un volume de 1200 unités, soit le double des ventes en deux ans. Nous devrions revendre 3000 unités à particuliers cette année.

JA. En 2013, vous avez revendu 55600 VO*. Quel est le trend sur 2014 ?

TC. Nous devrions re-commercialiser plus de 62000 VO en 2014. L'export représente 22% de nos ventes, une part relativement stable et qui s'ajuste en fonction de nos produits. L'export fonctionne généralement plutôt bien sur la période d'avril à octobre, sur des produits typés affichant moins de 3 ans et plus de 120000 km.

*En 2013, le canal Internet a représenté 61% des ventes, celui des enchères 19%, les marchands 8% et les particuliers 12%.
 

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