Volkswagen : Un compromis plutôt bien accepté
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Le conflit social que vient de connaître le premier constructeur européen est en passe de s'achever avec deux parties visiblement satisfaites. Le chef négociateur du tout puissant syndicat de branche IG Metall, Hartmut Heine, a évoqué un "compromis équitable" tout en admettant qu'il avait fallu "avaler des couleuvres". Après un mois et demi de tractations, la direction du groupe et les représentants du personnel sont parvenus au compromis suivant : un gel des salaires, concernant 103 000 des 176 000 salariés du groupe en Allemagne, qui durera 28 mois et qui ne sera compensé que par le versement d'une prime de 1 000 euros au mois de mars de l'année prochaine. En contrepartie, le constructeur de Wolfsburg accorde une garantie d'emplois jusqu'à la fin 2011. Les principaux dirigeants du constructeur renoncent eux aussi à une hausse de salaire, et à toute prime, durant cette période de 28 mois.
Le groupe Volkswagen va ainsi pouvoir économiser un milliard d'euros. Son plan initial visait à réduire la masse salariale de 30 % d'ici 2011, soit l'équivalent de 2 milliards d'euros. La principale concession de la direction a été de reculer sur les garanties d'emplois à long terme. Mais, globalement, l'accord obtenu la semaine passée est largement inspiré du programme initial d'austérité en sept points présenté fin août par le directeur des ressources humaines du groupe, Peter Hartz. "L'essentiel de notre concept de départ a pu finalement être adopté "avec" les réductions des coûts qui étaient indispensables pour nous", a indiqué le représentant de la direction, Josef-Fidelis Senn.
Un nouveau compte épargne-temps
Les deux parties se sont également mises d'accord sur une nouvelle grille de salaires et de primes, inférieure à la précédente, dont les détails doivent être discutés d'ici mars 2005. La nouvelle formule ne vaudra que pour les nouveaux embauchés et apprentis. La direction a également réussi à imposer davantage de flexibilité dans le temps de travail. Un système de compte-épargne temps va être mis en place. Concrètement, chaque salarié pourra mettre de côté jusqu'à 66 heures par an dans son compte-temps, utilisable en fin de carrière, pour pouvoir quitter plus tôt l'entreprise. Le régime des heures supplémentaires se trouve ainsi durci. Le constructeur paiera les primes d'heures supplémentaires à partir de 35 heures seulement pour les salariés ayant déjà dépassé leur compte-temps, mais à partir de seulement 40 heures pour les autres.
Cyril André
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