Volkswagen se retire du WRC

Après avoir fuité dès mardi dernier, la nouvelle a été confirmée ce mercredi directement par le groupe germanique. Vainqueur des quatre derniers titres mondiaux pilote et constructeur, Volkswagen ne briguera pas un cinquième doublé l'an prochain après avoir annoncé sa volonté de se retirer du WRC (World Rallye Championship) dès la fin de saison. Une décision prise à Wolfsburg (Allemagne) lors d'un conseil d'administration qui a réuni l'ensemble de l'exécutif du constructeur automobile qui explique, dans un communiqué, "devoir faire face à des défis énormes".

Plus que d'avancer le scandale des moteurs Diesel truqués, ses multiples répercussions et le lourd tribu financier induit par cette affaire (estimé à 13,5 milliards d'euros), Volkswagen met davantage en avant "le développement des voitures électriques" qui oblige le groupe à concentrer ses efforts "sur les nouvelles technologies". Une explication qui fait écho aux choix d'Audi de se retirer du championnat du monde d'Endurance (WEC) pour se réorienter vers la compétition électrique en renforçant son engagement dans le championnat de Formula-E, aux côtés de l'écurie ABT.

La Polo-R 2017 était déjà prête

Quoi qu'il en soit, cette annonce a de quoi surprendre. Rien ne semblait en effet indiquer une telle issue d'autant que Volkswagen Motorsport avait déjà entamé le développement de sa Polo-R 2017, qui devait répondre à la nouvelle réglementation et qui n'attendait plus que son homologation de la part des instances du WRC. Les milliers de kilomètres parcourus, les millions d'euros dépensés (ou gaspillés) dans ce programme et les 42 victoires décrochées depuis 2013 en 51 courses n'ont donc pas permis de faire évoluer les desiderata de la direction allemande.

Alors que ce retrait sera officiel à compter de la fin du rallye d'Australie (17-20 novembre), le groupe estime avoir "dépassé" ses espoirs dans cette discipline, ce qui l'a conduit à "modifier les objectifs confiés à Volkswagen Motorsport. Nous tenons à remercier chaleureusement les pilotes et copilotes pour tout ce qu'ils ont accompli. Ils sont non seulement très rapides, mais également des ambassadeurs exceptionnels de la marque. L'écurie construite autour de Sven Smeets (team manager, NDLR) a créé les bases du succès grâce à l'engagement de chacun." 

Trois pilotes sur le carreau

Homme providentiel de l'équipe grâce à qui tous ces succès ont été obtenus, Sébastien Ogier lui-même doit en être abasourdi. Resté muet pour le moment, ce dernier manifestait, le week-end dernier à nos confrères du journal L'Equipe, sa confiance fasse aux rumeurs, estimant que "lorsqu'un programme sportif est victorieux, c'est toujours des bons points marqués". Sous contrat jusqu'en 2017, Sébastien Ogier – tout comme que son copilote Julien Ingrassia et les deux autres pilotes de l'équipe, Jari-Matti Latvala et Andreas Mikkelsen – se retrouve donc sur le carreau.

Délaissé au milieu des années 2000 par les grands noms du secteur, le WRC avait retrouvé une certaine attractivité depuis quatre ans. Outre VW, Citroën, Hyundai et Ford, via la structure M-Sport, ainsi que Toyota, qui fera son grand retour l'an prochain, comptaient ainsi parmi les constructeurs automobiles représentés. Si rien ne semble figé, toutes ces équipes demeurent à l'heure actuelle des pistes improbables pour les trois pilotes du futur ex-team allemand, leurs baquets semblant déjà réservés.