Volkswagen dans le collimateur des agences environnementales
Décidément l'histoire de Volkswagen aux Etats-Unis est loin d'être un long fleuve tranquille. En effet, vendredi dernier l'agence environnementale américaine (EPA) a indiqué que le constructeur aurait triché sur le niveaux d'émissions de ses modèles équipés d'un 4 cylindres Diesel grâce à un logiciel permettant de réduire les émissions durant les contrôles. Cela concernerait 482000 véhicules (fabriqués entre 2009 et 2015) selon l'agence et pourrait représenter une amende de 18 milliards de dollars, soit 37500 dollars par modèle concerné, si les faits sont avérés.
Depuis cette annonce, Martin Winterkorn, le président du Groupe Volkswagen, a réagi : "Je regrette personnellement, et profondément, que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public", a-t-il déclaré, promettant de coopérer avec les autorités américaines "pour établir les faits rapidement et de façon transparente". "Clairement : Volkswagen ne tolère aucune violation, d'aucune sorte, d'une loi ou d'une norme", a insisté Martin Winterkorn, promettant que le groupe ferait "tout pour regagner pleinement la confiance que tant de gens (lui) accordent" et pour "éviter" que des préjudices ne soient causés. "Ces événements sont pour notre directoire, et pour moi personnellement, de la première importance", a ajouté le patron du groupe.
Depuis l'annonce américaine, d'autres pays comme la Corée mais surtout l'Allemagne se penchent sur les émissions des modèles vendus dans leur pays. Durant le point presse régulier du Gouvernement allemand, Andreas Küber, le porte-parole du Ministère de l'environnement, a indiqué : "Nous attendons des constructeurs automobiles des informations fiables, afin que la KBA, l'autorité compétente, puisse vérifier si des manipulations comparables ont aussi eu lieu en Allemagne ou en Europe."
En attendant les résultats de ces longues procédures, qui laisseront forcement des traces, le groupe a décidé de suspendre les ventes des modèles incriminés aux Etats-Unis qui représenteraient jusqu'ici 23% des ventes. A fin août, le groupe VW a immatriculé 370547 unités (+2,1%) aux US, dont 130063 Audi (+12,1%) et 238074 Volkswagen (-2,8%). Plus largement, les ventes mondiales du constructeur, après 8 mois d'activité, ont atteint 6,55 millions (-1,5%).
Il ne fait donc pas bon être numéro un mondial dans l'industrie automobile. Rappelons que GM, longtemps leader, n'a pas résisté à la crise de 2009 laissant son trône à Toyota pendant plusieurs années. Période où le Nippon a été impliqué, puis blanchi 4 ans après, dans une affaire d'accélérations involontaires aux Etats-Unis qui lui a coûté très cher en dollars et en capital image. Volkswagen va sans doute devoir provisionner quelques milliards de dollars pour faire face à cette crise et aux amendes à venir. Ceci étant, les hypothétiques 18 milliards d'amende pour fraude aux systèmes anti-pollution paraissent bien disproportionnés par rapport aux 900 millions de dollars d'amende que payera GM pour avoir dissimulé des informations concernant un défaut mécanique lié à la mort de 124 personnes et à une centaines de blessés.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.