Voilà un haut de gamme
C’est dans un contexte de relative euphorie que Peugeot nous a accueillis pour présenter sa nouvelle figure de proue, la 508. Euphorie qui fait suite à l’annonce des ventes record réalisées par la marque en 2010. Avec près de 2 142 000 unités commercialisées sur l’exercice, Peugeot réalise, en effet, une progression de 16 % ! Les ventes ont aussi très largement progressé à l’export, puisque désormais, 46 % d’entre elles sont réalisées hors Europe, contre 40 %, l’an passé.
Certes, il ne faut pas bouder son plaisir. Mais il convient toutefois d’intégrer des lendemains sans doute moins flamboyants… En effet, si les perfusions gouvernementales ont largement profité aux constructeurs en 2010, leur arrêt en 2011 risque de générer des réveils difficiles… Sans compter que les aides ont induit des achats, principalement de petits véhicules, sur lesquels les marges sont réduites…
Mais las de mauvais augures. L’heure est à l’apaisement, et Peugeot veut rappeler que le RC-Z s’est déjà vendu à près de 17 000 unités, un succès donc, tout comme celui de 3008, qui réalise toujours de belles performances… Et 2011 sera propice aux nouveautés ! Déploiement de 508, de 408, du système e-Hdi (voir plus loin), commercialisation de la iOn, du 3008 Hybrid 4…, Peugeot occupera l’actualité, qu’on se le dise !
La 508 attendue
Peugeot atteint aujourd’hui à 17,7 % de PDM, et se présente comme la seule marque française à avoir progressé en volumes, en 2010. Avec, cerise sur le gâteau, une progression également avérée sur les ventes à sociétés… D’où le positionnement de la nouvelle 508, une routière pile taillée pour ce marché, qui disposera d’ailleurs d’une version spécialement dédiée, baptisée “Business Pack”. Par ailleurs, de gros efforts ont été menés sur l’amélioration du coût d’exploitation du véhicule. En augmentant la durabilité grâce à de meilleurs matériaux, en améliorant la réparabilité de la 508…, Peugeot devrait parvenir à soutenir la valeur de revente de sa nouvelle routière à 3 ans/90 000 km, et ainsi viser la VR enviée de sa concurrente affichée, la VW Passat.
La Peugeot 407, devancière de la 508, a présenté une belle réussite, et fut leader du marché M2 en 2005, avec 60 000 ventes. Mais son potentiel s’essoufflait néanmoins cette année, avec seulement 11 300 immatriculations en 2010.
Alors, sur un segment qui a perdu près de 9 % en France sur les dix dernières années, Peugeot espère bien redevenir leader avec sa 508, et Marc Giulioli, directeur marketing France de Peugeot, de marteler : “La grande routière a toujours été notre territoire de prédilection, nous devons nous y inscrire fermement”. Pas question en effet, de s’asseoir sur un marché potentiel de près de 1 430 000 véhicules en Europe (1 véhicule sur 9)…
Et, pour y parvenir, le constructeur a attendu de disposer de suffisamment de voitures pour lancer officiellement l’auto. La marque au lion a mis le paquet sur la dotation réseau, pour une fois… Pas moins de 4 000 véhicules seront placés sur les 550 sites sélectionnés en France. Même les agents peuvent recevoir dès maintenant la 508 dans leurs showrooms !
Les objectifs de Peugeot font état de 120 000 unités en 2011, et de près de 200 000 en année pleine. La répartition devrait se faire à 58 % pour l’Europe, contre 32 % en Asie, continent ou sera également produite et lancée la 508. Les 10 % restants devraient trouver preneur dans le reste du monde.
Côté industriel, la 508 est produite dans l’usine PSA de Rennes, pour le marché européen. Plutôt que d’implanter une nouvelle et coûteuse ligne d’assemblage spécifique, PSA a préféré revoir la chaîne de production actuelle des Citroën C5 pour accueillir la 508. En effet, la nouvelle berline partage 65 % de composants avec sa cousine chevronnée, notamment la plate-forme bien sûr, mais également les moteurs ou encore le train arrière.
Peugeot est aussi parvenu à l’exploit de réduire le poids de la 508, par rapport à sa devancière ! Malgré quelques centimètres en plus, elle affiche 35 kg de moins que la 407 sur la balance, grâce à un capot alu, une traverse de tableau de bord en magnésium et autres petits artifices qui aboutissent à ce “Dukan” automobile !
Sur la route
Dans son “environnement naturel”, comprenez la route, la nouvelle 508 confirme les impressions ressenties lors de sa présentation au Mondial de Paris. Ses lignes, bien que consensuelles, situent plutôt bien l’auto dans son époque. Autrement dit, elle ne choquera ni ne déclenchera d’émotion particulière, un gage de sécurité sur un marché actuel des plus incertains. On remarquera tout de même quelques détails qui singularisent la 508, au rang desquels l’inscription Peugeot en toutes lettres sur la calandre, les feux arrière à LED reprenant les griffes du lion de la marque, ou encore l’absence de tout élément rapporté sur la carrosserie, pour une plus grande pureté du dessin (pas d’antenne, ni de gicleurs de lave-glace par exemple). Enfin, on appréciera la réduction sensible de l’immense porte-à-faux avant, qui avait tant fait parler au moment de la sortie de la 407…
Côté qualité des matériaux et des assemblages, un grand pas a été franchi. Les jeux et affleurements sont précis, et la mise en peinture soignée. A l’intérieur, même constat. Pour conserver une esthétique valorisante dans le temps, Peugeot a fait le choix de plastiques plus sérieux, et de tissus et cuirs plus qualitatifs. L’insonorisation et le confort vibratoire ont également fait l’objet de toutes les attentions et atteignent un niveau tout à fait impressionnant, dans toutes les phases de roulage. Mention toute particulière pour le tout nouveau moteur 2.2 HDi, tellement discret à l’arrêt que nous l’avons, un instant, cru doté d’un système Start&Stop… Et le confort à l’intérieur s’agrémente d’un grand, non, d’un immense toit vitré panoramique, qui ajoute au côté statutaire de la 508. Sans oublier les cotes d’habitabilité, qui flirtent avec celles de la 607, et atomisent ainsi celles de la 407, dont c’était l’un des défauts avérés. Côté équipement, on signalera notamment la présence d’un HUD (Head Up Display) en couleur, une première. Grâce à ce système de vision à tête haute, le conducteur peut s’enquérir des informations de vitesse et de navigation, sans détourner le regard de la route. Enfin, soulignons que Peugeot équipe sa 508 d’un système de démarrage mains libres, pour la première fois.
Véritable routière
La synthèse dynamique de la 508 démontre, une fois de plus l’expertise de Peugeot dans le domaine. Le constructeur parvient, en effet, à présenter sur ce véhicule une tenue de route exceptionnelle, tout en ménageant un confort de haut vol pour les occupants. L’auto s’est dotée d’un train arrière multibras sur l’ensemble de la gamme, et d’un train avant à double triangle à pivot découplé sur les versions 2,2 l HDi GT. Une configuration qui permet un guidage parfait. La direction électro-hydraulique est saine, et procure un retour d’informations cohérent, les passionnés apprécieront.
Quant à l’offre moteurs, elle se veut large et en phase avec son époque. Large car elle présente 5 versions, deux essences et trois Diesel, et en phase avec son époque car le V6 2,7 l disparaît de la gamme, consommation et émissions de CO2 obligent. A ce titre, soulignons que son remplaçant, le tout nouveau 4 cylindres 2,2 l HDi, présente des caractéristiques de couple et de puissance supérieures, avec des prestations environnementales elles aussi, améliorées.
L’offre débute donc avec le 1,6 l VTi essence de 120 ch, suivi du désormais célèbre 1.6 THP de 156 ch, qui nous avait fait forte impression sur 308 et sur RCZ (en version 200 ch), mais qui peine à mouvoir les 1 410 kg de la 508. Viennent ensuite les motorisations Diesel, dont l’entrée de gamme n’est autre que le “petit” 1.6 HDi FAP de 112 ch. Puis vient le 2,0 l HDi, le cœur de gamme, qui devrait représenter au moins 30 % des ventes, disponible en 140 et 163 ch. Pour compléter l’offre, impossible de passer outre le tout nouveau bloc de 2,2 l Diesel, développant 204 ch, bluffant de souplesse, de couple et de confort. Sans oublier un autre petit nouveau, inauguré sur C4, à savoir le 1,6 l e-HDi, dont PSA attend également 30 % des volumes. Il s’agit d’un micro hybride, à savoir un moteur Diesel à boîte manuelle pilotée, agrémenté d’un système Stop and Start. Après de longs mois de mise au point avec le fournisseur, Valeo, Peugeot parvient à livrer une technologie fiable et confortable, basée sur l’utilisation d’un alterno-démarreur, plutôt que d’un démarreur renforcé. Le système utilise donc une courroie pour la relance du moteur, ce qui limite les bruits et les vibrations. Par ailleurs, grâce à l’utilisation d’une supercapacité fournie par Continental, le e-HDi permet de stopper le bloc thermique beaucoup plus souvent, sans risque de panne de courant. Ainsi, dès lors que le véhicule passe sous la barre des 8 km/h, le moteur se coupe (très fréquent dans les bouchons par exemple). En ville, nous avons pu mesurer que la durée d’arrêt du moteur équivaut parfois à la moitié du temps de conduite total ! Un afficheur sur le tableau de bord enregistre d’ailleurs les périodes d’arrêt. Le système se montre donc très efficace, avec une consommation moyenne affichée à 4,4 l/100 km, même si la boîte pilotée reste très perfectible en terme de confort, lors des ruptures de couples induites par les passages de rapports…
La transmission sera confiée à trois ensembles, à savoir la boîte manuelle pilotée sur le e-HDi et le 1.6 VTi, puis une boîte manuelle à 6 rapports et enfin une boîte auto, disponible sur le 1.6 THP, le 2.0 et le 2.2 HDi.
Pour terminer, on sait déjà que, dès 2012, la technologie HYbrid4 sera introduite dans la gamme 508. Ce modèle présentera donc un moteur thermique Diesel entraînant les roues avant, et un moteur électrique venant le relayer sur les roues arrière. Le véhicule devrait ainsi présenter des performances environnementales en rupture, soit moins de 100 g/km…
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La Peugeot 508 en bref
Date de lancement : 3 février en Europe, juillet pour la Chine
Segment de marché : Segment D, berlines, 1 430 000 unités en 2010
Objectif de ventes : 200 000 en année pleine
Principales Concurrentes de la Peugeot 508 2,0 l HDi FAP 30 750 € :
Renault Laguna 2,0 l dCi 130 FAP (29 600 €),
Citroën C5 2,0 l HDi FAP (29 400 €),
VW Passat 2,0 l TDI FAP (29 730 €)
Prix : de 22 900 à 36 150 € - Toutes énergies
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