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Constructeurs

Une future gamme Opel à l'image du Grandland X

Publié le 9 novembre 2017

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Toutes les futures Opel reprendront des bases techniques PSA d'ici 2024, qu'il s'agisse de modèles thermiques ou électrifiés. L'implémentation des deux plateformes du Français chez l'Allemand va permettre de nombreuses synergies et une réorganisation de la production pour plus d'efficacité.
Toutes les usines Opel vont accueillir les plateformes CMD et EMP2 de PSA.

 

L'offensive produits Opel n'est pas finie ! Alors que l'année 2017 va se conclure avec sept lancements, un record dans l'histoire d'Opel, le plan PACE prévoit encore une riche actualité produits d'ici 2020 avec neuf lancements, dont un majeur par an. Et ces nouveautés devraient embarquer de plus en plus de PSA en elles puisque, d'ici 2024, la totalité de la gamme VP Opel reposera sur les architectures techniques du Français. Les CrosslandX et GrandlandX, issus d'un accord signé en 2012, sont les témoins de ce futur.

 

Si la base sera effectivement PSA, Michael Lohscheller, CEO d’Opel Vauxhall, l'a assuré : "Tous les nouveaux véhicules Opel/Vauxhall seront conçus par le centre R&D de Rüsselsheim." Les ingénieurs vont toutefois voir leurs choix techniques réduits d'ici 2024 puisque le nombre de plateformes disponibles va passer de neuf à deux et les familles de groupes motopropulseurs vont passer de dix à quatre. Michael Lohscheller a déjà donné des informations avec notamment l'implémentation, dès 2019, de la plateforme EMP2 dans l'usine d'Eisenach, où sera produit un SUV, mais aussi dans l'usine de Rüsselsheim pour un modèle du segment D.

 

La plateforme CMP (développée par PSA avec son partenaire et actionnaire Dongfeng) sera également déployée dans toutes les usines Opel. Deux plateformes électrifiables qui permettront à Opel de proposer, sur l'ensemble de sa gamme, une alternative aux moteurs thermiques puisque la CMP peut devenir eCMP pour les véhicules 100% électriques et que l'EMP2 servira de base aux hybrides rechargeables. Le GrandlandX Plug-in sera le premier de cordée en 2019 avant que ne suive une version 100% électrique de la future Opel Corsa. Dans tous les cas, d'ici 2020, Opel proposera quatre offres alternatives. Auxquelles s'ajoutent les sept déjà annoncés par PSA avec une inauguration de cette technologie par DS en 2018.

 

De quoi faire jouer à plein les synergies puisque les plateformes, les groupes motopropulseurs et les éléments de fonctionnement représentent 60% du prix de revient d'un véhicule. De quoi largement participer au 1,1 milliard d'euros de synergies annuelles visées à l'horizon 2020 et au 1,7 milliard attendu en 2026. "L’alignement des plateformes et des chaînes de traction va considérablement réduire la complexité des développements et de la production, générant des économies d’échelle et des synergies qui contribueront à notre rentabilité globale", a rappelé Michael Lohscheller.

 

Dans le plan, Opel souhaite que chaque nouveau véhicule produit d'ici 2020 coûte 700€ de moins. L'économie devra être de 400€ rien que pour la production et la logistique. Pour cela, Opel compte réduire de 50% les composants, réduire le nombre de versions ou encore la liste des options. Un rééquilibrage des coûts qui passera par une réorganisation des usines, mais aussi par le rapatriement de la production coréenne (GM) dans des sites du groupe, ce qui pourrait représenter pas loin de 150000 unités. En effet, l'Opel Karl est totalement produite en Corée (environ 50000 unités en 2016) et une partie de la production du Mokka y est toujours localisée (environ 90000 unités en 2016). Rappelons que la majorité des petits SUV du blitz sortent toutefois de l'usine espagnole de Saragosse.

 

Le plan de charge industriel va donc évoluer pour atteindre un taux d'utilisation de 100% d'ici 2020. Les productions croisées, comme aujourd'hui le Grandland à Sochaux ou le C3 Aircross à Saragosse, sont appelées à se développer. D'ailleurs le prochain exemple, en 2018, viendra du Combo, le petit VUL développé conjointement par PSA et Opel dans le cadre de l'accord de 2012. Une nouveauté qui marque aussi les ambitions de la marque sur le marché des VUL puisqu'elle veut y voir progresser ses ventes de 25% entre 2017 et 2020. A cette date, Opel proposera également des modèles électrifiés dans sa gamme utilitaires. Cela étant, l'activité VUL devrait encore évoluer dans les années à venir car il est difficile d'imager Opel poursuivre son partenariat avec Renault pour ses Vivaro et Movano.

 

Il y a naturellement l'aspect produits pour soutenir cette volonté de croissance, mais Opel veut aussi conquérir de nouveaux territoires comme la Turquie, par exemple, qu'elle vient d'ouvrir. La marque affiche ainsi une volonté de devenir une marque globale, chose impossible dans l'univers GM, puisque l'expansion territoriale est aussi à l'ordre du jour pour les VP, Michael Lohscheller ayant annoncé l'entrée sur vingt nouveaux marchés d'ici 2022 et même évoqué la Chine ou le Brésil.

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