Un Power 8 chez PSA ?

...n'y a pas de plan de restructuration, ni de plan social en cours chez PSA", a indiqué à l'AFP un porte-parole du constructeur. Un démenti apporté par PSA au sujet d'un plan de restructuration évoqué par le magazine Capital. En effet, selon le mensuel, "PSA met la dernière main à un plan de restructuration prévoyant 10 000 suppressions d'emplois en France et en Europe dans le groupe et chez ses sous-traitants." Sa mise en œuvre aurait été retardée pour cause d'élection présidentielle, mais Christian Streiff aurait confié, en privé, que la mise en œuvre de son plan ne pourrait attendre l'été et même pas le deuxième tour des législatives le 17 juin prochain. Le plan Cap 2010 pourrait donc ressembler à Power 8, le plan imaginé par Christian Streiff pour Airbus. PSA affirme qu'il n'en sera rien d'autant que le groupe a d'ores et déjà signé, début avril, un accord sur la "gestion prévisionnelle des emplois et des compétences" (GPEC) avec 5 syndicats. "Cet accord vise à anticiper les effets sur l'emploi de l'évolution de l'entreprise dans un environnement automobile fortement concurrentiel", rappelle-t-on chez PSA. "Ce plan comporte un volet permettant la mise en œuvre de mesures incitatives s'adressant à des volontaires." Un volontariat qui ne constitue en rien pour le constructeur un plan de restructuration. Mais les volontaires risquent de ne pas être nombreux. En effet, en septembre dernier, Jean-Martin Folz avait déjà annoncé une réduction de 10 000 emplois, dont 7 000 à 8 000 en France, s'appuyant sur le non-renouvellement d'intérimaires et le non-remplacement des départs en retraite.

Un appareil industriel en surcapacité

Malgré les annonces du constructeur, on ne peut toutefois pas totalement écarter un tel plan. En effet, lors de l'annonce de la réflexion devant conduire au plan Cap 2010 afin de retrouver croissance et rentabilité, Christian Streiff n'a donné aucune garantie sur l'emploi. De plus, ce dernier a précisé que l'appareil industriel de PSA était aujourd'hui taillé pour produire près de 4 millions d'unités alors que les ventes 2006 ont totalisé 3,37 millions. Dans ce qui reste pour l'heure une fiction, les sites d'Aulnay et de Rennes seraient concernés en France. De plus, ce qui s'est passé dans l'industrie automobile depuis 2000 ne vient pas plaider contre un tel plan. Ainsi, selon l'étude de Euler Hermes (voir p11), entre 2000 et 2006, 117 000 emplois automobiles ont été supprimés en Europe de l'Ouest alors que 90 000 ont été créés en Europe Centrale. Et PSA vient d'annoncer un nouvel investissement en Slovaquie. Le 23 mai prochain, PSA tiendra son assemblée générale des actionnaires et à l'issue de celle-ci, ainsi que du comité central d'entreprise prévu également cette même semaine, tout devrait être plus clair.

Christophe Jaussaud