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Constructeurs

Toyota vend moins mais gagne plus

Publié le 5 février 2016

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Après neuf mois d'activités d'un exercice fiscal qui se terminera fin mars, les comptes du numéro un mondial sont largement positifs avec notamment un résultat net de 14 milliards d'euros (+9,2%).

(AFP)

Le géant automobile japonais Toyota a affiché des résultats en hausse à l'issue des neuf premiers mois de 2015-2016 et s'achemine vers un nouvel exercice record, mais ses ventes en volume ont reculé partout, heurtées par le ralentissement des marchés émergents. Certes, la performance reste tout à fait honorable sur la période d'avril à décembre avec un bénéfice net en hausse de 9,2% à 1886 milliards de yens (14 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe), un profit  d'exploitation qui augmente de 9% et des recettes de 21431 milliards de yens (+6,5%, 160 milliards d'euros).

Cependant, Toyota a écoulé moins de véhicules qu'un an plus tôt. Seule région en hausse, l'Amérique du Nord, où il réalise près du tiers de ses recettes, et la Chine, où il rattrape son retard sur ses concurrents. Ailleurs, les chiffres sont en baisse, qu'il s'agisse du Japon, de l'Asie du Sud-Est (en particulier en Indonésie et Thaïlande), de l'Europe (à cause de la Russie), de l'Afrique, de l'Amérique latine et du Moyen-Orient, dans un contexte économique mondial difficile, a détaillé Tetsuya Otake, un responsable du constructeur, lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Sur le seul troisième trimestre, le bénéfice opérationnel a en outre décliné de 5%, en raison de gains de change moindres qu'un an plus tôt et de dépenses accrues. "Le yen plus fort va pousser à la baisse les profits", a admis Tetsuya Otake, alors que la devise nippone, valeur refuge, a gagné du terrain ces derniers temps sur fond de débâcle des marchés. Il a déploré aussi d'autres mouvements de devises défavorables, mais promis de "poursuivre les efforts de réduction des coûts pour préserver les marges", dans la lignée des réformes entreprises ces dernières années sous la houlette du P-dg Akio Toyoda pour augmenter la productivité dans les usines du groupe.

Côté produits, Toyota a mis en avant le succès au Japon de la dernière génération de sa gamme hybride Prius (essence-électricité), qui sera bientôt lancée sur les marchés américain et européen. Il mise également sur le nouveau 4x4 RAV4, la citadine Yaris, très prisée en France, ou encore ses berlines haut de gamme de la marque Lexus. "Nous avons observé des difficultés au troisième trimestre, a commenté pour l'AFP Hans Greimel, d'Automotive News. Mais, apparemment, le groupe pourra se redresser et atteindre ses objectifs annuels, grâce à son bastion américain, qui tire sa croissance, et sa performance en Chine."

Usines à l'arrêt

Toyota a même légèrement relevé sa prévision de bénéfice net pour l'ensemble de l'exercice qui sera clos fin mars 2016. Il vise désormais 2270 milliards de yens (+4,4% sur un an), au lieu des 2250 annoncés auparavant. Le bénéfice d'exploitation est quant à lui attendu à 2800 milliards de yens (+1,8%), et le chiffre d'affaires à 27500 milliards de yens (+1% sur un an, 208 milliards d'euros), pour 10,05 millions de véhicules écoulés (contre 10 millions escomptés précédemment).

L'impact de la suspension de la production au Japon la semaine prochaine, à la suite d'un incident chez un fournisseur d'acier, n'a pas été pris en compte, a toutefois précisé Toyota. "Il est difficile à évaluer pour l'heure", a souligné Tetsuya Otake. Cet arrêt est le plus long depuis le séisme de mars 2011, qui avait contraint le constructeur à fermer l'ensemble de ses usines dans l'archipel pendant dix jours.

Sur l'année calendaire 2015, Toyota a de nouveau dominé le secteur automobile mondial, avec 10,15 millions de véhicules vendus (Toyota, Lexus, mini-véhicules Daihatsu, poids lourds Hino). Et il espère renforcer encore son hégémonie via l'acquisition prévue cet été de l'intégralité de sa filiale Daihatsu, spécialisée dans les véhicules de petit gabarit. Il réfléchirait à l'introduire en Inde, un marché prometteur où "il n'a pas rencontré la réussite escomptée pour l'heure", selon Yoshiaki Kawano, expert du cabinet IHS. Des rumeurs d'alliance avec son compatriote Suzuki, le numéro un sur place (40% du marché avec un partenaire local), ont aussi circulé récemment, mais elles ont été démenties par les deux groupes.

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