Toyota détrône GM aux Etats-Unis
Le constructeur japonais Toyota a détrôné General Motors aux États-Unis en 2021, y vendant pour la première fois plus de voitures et pick-up que son homologue américain, plus touché par la pénurie de semi-conducteurs.
C'est la première fois que General Motors perd la place de numéro un dans le pays depuis 1931, quand le constructeur aujourd'hui dirigé par Mary Barra avait dépassé Ford, selon le site spécialisé Automotive News.
Le manque de puces électroniques, qui a forcé les groupes automobiles du monde entier à suspendre sporadiquement certaines chaînes de production ces derniers mois, a fait lourdement reculer leurs ventes au quatrième trimestre, de 28 % pour Toyota et de 43 % pour GM, détaillent les groupes dans des communiqués séparés mardi 5 janvier 2022. Mais sur l'ensemble de l'année, Toyota a vu ses ventes augmenter de 10 %, à 2,3 millions d'unités, quand General Motors a vu les siennes reculer de 13 %, à 2,2 millions d'unités.
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Les ventes de Stellantis, la maison mère de Chrysler, Dodge, Jeep, Ram, Fiat et Alfa Romeo, ont de leur côté reculé de 18 % au quatrième trimestre, et de 2 % sur l'ensemble de l'année à 1,8 million d'unités.
"Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un exploit remarquable pour Toyota", a souligné dans une note Jessica Caldwell, du cabinet spécialisé Edmunds. "Mais ce n'est probablement pas le signe d'un changement à long terme", a-t-elle ajouté. "GM a l'avantage d'avoir plus de marques et de produits parmi lesquels choisir, notamment les pick-up et les SUV, dont la popularité ne fait que croître au fil des ans", a souligné la spécialiste.
De plus, les marges de ces catégories de véhicules sont en général plus élevées, et elles ont encore dû gonfler avec la hausse des prix de vente : selon Edmunds, le groupe a écoulé ses véhicules à un prix moyen de 48 396 dollars entre janvier et novembre 2021, soit 11 % de plus qu'en 2020, et 25 % de plus qu'en 2016.
Croissance de 2,5 % du marché américain en 2021
Pour Charlie Chesbrough, du cabinet Cox Automotive, GM a aussi pu être désavantagé par son choix de se concentrer sur les voitures plus grosses, laissant des parts de marché aux Corolla et Camry de Toyota sur le secteur des voitures de ville. La demande de la part des automobilistes américains n'a pas faibli au cours de l'année. Mais les constructeurs n'avaient tout simplement pas assez de puces, des éléments devenus indispensables dans des véhicules désormais truffés d'électroniques, pour y répondre.
Reste que le constructeur nippon, redevenu numéro un mondial de l'automobile en 2020 devant Volkswagen, est parvenu à mieux gérer la pénurie de semi-conducteurs que d'autres constructeurs sur la première partie de l'année, grâce notamment à sa profonde connaissance de ses chaînes d'approvisionnement.
Les ventes totales de véhicules aux États-Unis devraient s'élever à 14,9 millions en 2021, en hausse d'environ 2,5 % par rapport à l'année précédente, prévoit le cabinet Cox Automotive. Pour la suite, les constructeurs misent à court terme sur une plus grande disponibilité de semi-conducteurs ainsi que sur la solidité de l'économie.
"Les niveaux de stocks commencent à se redresser dans un contexte de forte demande, avec de nombreuses offres d'emploi, une épargne des ménages élevée et des taux d'intérêt bas", a remarqué l'économiste en chef de GM, Elaine Buckberg. "A en croire les récents niveaux élevés d'utilisation des véhicules, les consommateurs veulent conduire autant qu'avant la pandémie", a-t-elle ajouté.
A moyen terme, Toyota comme GM mettent en avant leur stratégie dans l'électrique, un segment sur lequel la course s'intensifie même s'il ne représente encore que 3 % des ventes aux États-Unis. (avec AFP)
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