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Constructeurs

Tourisme : Festival BMW

Publié le 12 mai 2006

Par Marc David
6 min de lecture
Sur le circuit de Magny-Cours, les BMW 320si ont dominé la manche française du WTCC en réalisant deux doublés. Après Monza, le WTCC (World Touring Car Championship) se produisait le week-end du 1er mai sur le circuit de Magny-Cours. Arrivé en terre nivernaise aux commandes...

...du championnat, après ses deux-deuxièmes places italiennes, Yvan Muller, le seul français engagé dans la discipline, n'avait d'autre objectif que de maintenir sa position en s'affranchissant du lest (65 kg) qui handicapait quelque peu le niveau de performance de sa Seat Leon. Comme le démontrait d'ailleurs son 12e temps à l'issue de la séance qualificative du samedi. "Avec un à deux-dixièmes de seconde perdus à chaque relance, la seule possibilité est de profiter de l'inversion de la grille pour réaliser un bon résultat sur la 2e course", analysait-il, conscient de l'opportunité offerte par le règlement (identique pour tout le monde, cette fois…). Finalement 13e de la 1re course et 7e de la deuxième, "l'autre alsacien" a bien limité les dégâts, se plaçant au 2e rang (avec 18 pts) au championnat "Pilotes" derrière Andy Priaulx, champion en titre et nouveau leader du WTCC (avec 21 pts) au volant de sa BMW 320si.

Le WTCC a conquis le public avec plus de 50 000 spectateurs recensés

Il faut dire que sur le tracé nivernais, les voitures bavaroises ont une fois de plus réalisé un festival. Pourtant qualifié en 3e position derrière les deux Seat Leon de Tarquini et Rydell, Jorg Müller s'installait très vite en tête de la meute pour finalement céder la victoire à trois tours de l'arrivée à son équipier Dirk Müller. Et de permettre au BMW Team Deutchland de réaliser le premier doublé de la journée, devant la Seat Leon de Rickard Rydell…
La deuxième course allait être un remake de la première puisque Priaulx (BMW Team UK) l'emporta aisément depuis la "pole", cette fois devant Jorg Müller, bien remonté après sa lutte contre les Seat de Thompson et Terting. Et un deuxième doublé BMW ! Il faut dire que, devant une affluence record (50 000 spectateurs recensés), la lutte a été chaude dans cette 2e course, notamment au premier tour qui a vu l'abandon de Dirk Müller et Rydell. Chez les constructeurs, BMW mène désormais devant Seat et Alfa-Romeo. 
   
Marc David





QUESTIONS A

Alain Menu, Pilote Chevrolet en WTCC *


"Le Tourisme n'est pas la Formule 1 "


Journal de l'Automobile. D'abord par le biais du BTCC (British Touring Car Championship), vous êtes présent dans la discipline depuis 15 ans. Pour quels constructeurs avez-vous couru ?
Alain Menu. Effectivement, j'ai effectué ma première saison en Grande-Bretagne en 1992, pour le compte de BMW. Ensuite, j'ai couru six ans chez Renault (en faisant triompher la Laguna, NDLR), puis deux ans chez Ford. Ensuite, il y a eu l'intermède en DTM, puisque j'ai disputé trois saisons sous les couleurs d'Opel. Désormais, la suite de ma carrière passe par Chevrolet… Peut-être pourrais-je raccrocher le volant le jour de mes 50 ans (soit dans 7 ans), ce qui serait pas mal ! Klaus Ludwig a bien gagné une course en DTM à 51 ans. L'avantage du Tourisme, c'est que ce n'est pas la F1.


JA. Justement, au vu de votre carrière et aussi de votre palmarès, vous semblez vous plaire dans la discipline. Quelles sont vos motivations ?
AM. L'argent (rires, NDLR) ! Plus sérieusement, lorsque j'étais petit, je voulais devenir pilote de F1. Certes, je n'ai pas atteint cet objectif mais quelque part, j'ai eu la chance d'arriver à un bon niveau et aujourd'hui, je vis de ma passion. Tant que l'on me propose un volant, tout va pour le mieux. Maintenant, pourquoi le WTCC ? En fait, je pouvais partir en Australie disputer le championnat V8 ou revenir en BTCC… J'ai préféré saisir l'opportunité Chevrolet qui me semblait la plus intéressante avec un championnat plutôt sympathique. D'abord, sa connotation très internationale permet de découvrir certains pays, avec de nouveaux circuits. Un challenge intéressant. De plus, au contraire de certaines autres disciplines, il n'y a pas de favoritisme au sein d'une même équipe. Quant à la course proprement dite, le peloton du WTCC est assez "remuant", avec de bonnes bagarres. Quelque part, cela me rappelle la Formule Ford (en son temps, Alain Menu a largement animé le peloton de la Formule Ford française, NDLR). Pas trop de puissance, pas trop de grip, aucun appui, un phénomène d'aspiration bien présent… Effectivement, il est possible d'établir une comparaison directe.


JA. De manière indéniable, et comme l'a prouvé votre premier podium de Monza, la Chevrolet Lacetti a bien progressé cette saison. Partant de là, quels sont vos objectifs ?
AM. Honnêtement, nous ne nous attendions pas à ce podium de Monza, dans la mesure où ce circuit nous était le moins favorable sur le papier. Maintenant, même si nous avons profité de quelques abandons devant, nous étions tout de même compétitifs en course comme l'a prouvé mon meilleur tour, le 3e ou 4e meilleur temps absolu, je crois. Bon, aujourd'hui, il n'y a pas de miracle, nous sommes quand même moins "vite" que les BMW et les Seat, mais nous avons bien progressé comme vient de le montrer la qualification de Magny-Cours. Alors que nous étions à 2 secondes de la "pole" l'année dernière, nous ne sommes plus qu'à 9/10e cette année. En outre, le lest handicap pénalisant les meilleurs ainsi que les grilles inversées doivent nous permettre de saisir des opportunités. Aussi, pour ce qui concerne mes objectifs, j'attends surtout une victoire (un résultat également attendu par Chevrolet), et quelques podiums. Si l'on parvient à obtenir cette victoire, j'espère bien que ce sera moi (rires, NDLR), l'idéal étant que les trois pilotes connaissent simultanément les joies de la plus haute marche du podium.


* De nationalité suisse, Alain Menu a été vice-champion de Grande-Bretagne de Tourisme 1994-1995-1996 (Renault), puis champion de GB de Tourisme en 1997 (Renault) et 2000 (Ford).






FOCUS

Du mieux chez Yokohama

Conforter l'image de Yokohama sur la scène internationale, en particulier dans l'univers des pneumatiques de très hautes performances, voilà la raison essentielle qui a poussé le manufacturier japonais (6e mondial avec 4 % de parts de marché ; 2 % en Europe) à s'engager dans le WTCC. Signé pour une durée d'un an (renouvelable) avec la FIA, le contrat porte sur la fourniture de 6 000 pneus "Advan" (le concept haut de gamme de Yokohama) à carcasse Kevlar, en mesure de couvrir l'ensemble du championnat. Partant de là, les teams engagés en WTCC ont droit à 12 pneus par manche (essai + 2 courses) sauf Monza, Curitiba et Macao, ces rendez-vous a priori plus chauds sur le plan de la température nécessitant pour leur part 16 pneus. En outre, au contraire de la F1 qui compte en plus un train de pneus intermédiaires, le WTCC ne compte que deux versions : 240/610 R 17 pour le sec (slick) et 230/610 R 17 pour le mouillé. Quelque peu en retrait sur le plan des performances globales lors des tests préparatoires de la manche d'ouverture à Monza, les produits ont bien progressé. En outre, à la grande satisfaction des ingénieurs, le bon équilibre entre les propulsions et les tractions a été trouvé, ce qui n'est pas le moins important. Ainsi que l'a montré la "grille" de Magny-Cours, qui comptait 13 voitures dans la même seconde, avec à leur tête la Seat Leon de Gabriele Tarquini (en 1'49''306) !

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