Tesla ne sera pas rentable avant 2020

On a parfois tendance à oublier que le succès de Tesla n'est pas imperméable à toutes les turbulences, ce que son bras de fer avec la distribution traditionnelle aux Etats-Unis nous rappelle pourtant régulièrement. Au premier chef, Tesla rencontre des difficultés sur le marché chinois, où il a récemment abaissé ses objectifs de ventes, à cause des infrastructures de charge, aux dires d'Elon Musk. 

Tesla a aussi pris du retard, près de deux ans, pour le lancement du crossover X, ce qui conduit Elon Musk à réagir par une pirouette : "J'ai un problème avec la ponctualité." Par ailleurs, le lancement d'une berline compacte accessible au plus grand nombre (entre 35000 et 40000 dollars avant aides, ces dernières variant au gré des Etats) est attendu, mais son succès garanti se trouve partiellement remis en question par le prix bas des carburants aux Etats-Unis et par la réaction rapide de la concurrence, GM en tête avec la future Chevrolet Bold. Dès lors, Elon Musk réagit en militant pour l'instauration d'une taxe carbone et en s'opposant à la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste.

Enfin, Elon Musk prend de court ses actionnaires et la Bourse en affirmant que Tesla ne serait pas rentable avant 2020. Et d'enfoncer le clou : "Je me fiche des cours de Bourse !" Moins flamboyante qu'auparavant, la valorisation boursière de Tesla demeure très élevée, à 25 milliards de dollars. Entendons-nous bien, Elon Musk ne remet nullement en cause son business-plan et avec le lancement de la berline "model 3", Tesla compte parvenir à un volume annuel de ventes de 500000 unités, ce qui correspond à son seuil de rentabilité. Et Elon Musk confirme que la marque vendra des millions de véhicules par la suite, lors du cycle 2020-2030.