Stellantis France tourne la page d'une année compliquée
Écouter le réseau et améliorer les points bloquants. Depuis son arrivée à la direction de Stellantis en France le 1er mars 2023, Christophe Musy arpente le terrain et multiplie les visites chez les concessionnaires des marques du constructeur.
Objectif : en finir avec les dysfonctionnements au quotidien et améliorer la relation entre le groupe et les distributeurs. Il est vrai que les défaillances s'étaient largement multipliées, à commencer par la logistique qui a largement pénalisé les marques tout au long de l'année 2022 jusqu'au premier semestre 2023.
"Nous avons connu effectivement des retards dans nos livraisons mais pas réellement de blocage. Ce sont parfois des voitures attendues par nos clients ou nos concessionnaires, qui n'arrivent pas aussi rapidement que souhaitées", reconnaît Christophe Musy. "Sans donner de chiffres, il faut savoir que désormais nous ne parlons qu'en jours de livraison, et non plus en semaines ou même en mois comme l'année passée. Ce délai n'est pas encore optimal mais il est revenu à un niveau correct."
En changeant de stratégie et de prestataire logistiques à l'été 2022, le groupe avait en effet décidé de réinternaliser ce pilotage. Une décision, qui couplée à une refonte du système informatique, a profondément désorganisé sa chaîne de livraison.
"C'était un sujet de qualité de pilotage venant de nos prestataires, qui depuis ont amélioré leurs systèmes. Mais il a fallu près d'un an pour résoudre ces problèmes", avance Christophe Musy. Désormais, le groupe accélère sur ses volumes de livraisons. En octobre 2023, les immatriculations ont d'ailleurs progressé de 10,9 % et de 3,3 % au cumul depuis janvier 2023.
Retour à une organisation par marque
De la même manière, le groupe en France revoit l'organisation de sa direction du commerce annoncée il y a tout juste un an. Encore en négociation avec les partenaires sociaux du constructeur, cette nouvelle organisation revient à un rattachement des business coach par marque et non pour toutes les marques mainstream du groupe, composées de Peugeot, Citroën, Opel et Fiat.
"Nous souhaitons des équipes qui ne pensent qu'à une seule marque. Naturellement un business coach qui s’éparpille sur plusieurs marques aura peut-être des difficultés à intégrer les spécificités de sa marque en matière d’action commerciale, de formation et d’appropriation des produits", explique Christophe Musy.
Renforcer l'appartenance à chaque marque, pour en avoir une meilleure connaissance des actions commerciales, des valeurs, de la publicité va devenir donc le mot d'ordre pour Stellantis en France. "Tout ce qui fait une marque sur le plan commercial doit être complètement porté par ses propres équipes, pour qu’elles puissent le restituer au réseau ensuite. De mon point de vue, c’est mieux de le faire avec des équipes et des business coach qui ont plus de points de vente à gérer mais sur une seule marque."
Le grand changement se fera au niveau des directions régionales qui vont passer de cinq au global sur les marques mainstream à quatre pour Peugeot, quatre pour Citroën, deux pour Fiat et deux pour Opel. Jeep est un cas particulier puisque tous les business coach seront directement liés à l’organisation commerciale de Jeep. "Il n’y a pas suffisamment de concessionnaires pour justifier d’une direction régionale", poursuit-il.
Amélioration des outils informatiques
D'autres sujets sont également en cours de traitement. Avec en ligne de mire l’amélioration des outils informatiques et leur fiabilité. "Nous avons connu des couacs sur des outils que nous avons mis en place dans le réseau. Clairement, nous avons besoin d'outils plus sécurisés d’un point de vue de leur fonctionnement avant de les mettre en application dans le réseau", explique le directeur de Stellantis en France.
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En parallèle, le groupe discute également avec ses réseaux sur une demande essentielle liée au contexte de la hausse des taux d'intérêt. "Les concessionnaires nous demandent d'être très vigilants pour notamment la gestion des stocks, qui auparavant ne les pénalisait pas puisque les taux étaient au plus bas. Ce n'est plus le cas", avance Christophe Musy. Le versement plus rapide des primes fait également partie des négociations en cours.
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