Solberg double

...est formidable, comme l'auto, comme nos pneus, comme toute l'équipe !" Particulièrement expansif comme à son habitude, Petter Solberg, Norvégien de son état, laisse éclater sa joie. En tête à l'issue de la première étape du rallye Acropole avec une marge de 55 s sur son suivant immédiat (Rovanperä), le champion du monde en titre s'impose finalement avec un peu plus de 18 s sur la Xsara de Sébastien Loeb qui maintient sa position de leader chez les pilotes, tandis que Citroën reprend le leadership à Ford (pour 5 points) chez les constructeurs. Le Norvégien a réalisé un parcours sans faute, à peine perturbé par des problèmes de freins (fuite de liquide) dans la deuxième étape et, surtout, par une pénalité de 30 s infligée par le collège des commissaires pour défaut de bavettes. Sur le terrain cassant et peu adhérent de l'Acropole, les pneus Pirelli de la Subaru bleue ont à nouveau (dans la mesure où leur domination sur ce type de terrain semble immuable) fait la différence. Et ce "package" performant de permettre à Solberg de signer sa deuxième victoire de la saison et son septième succès en Mondial des rallyes, en 66 participations...

Au volant de sa Xsara WRC, Sébastien Loeb a réussi l'exploit de déposséder Rovanperä de sa 2e place

Solberg intouchable, c'est sur le duel pour la deuxième place que se reportait l'attention de cette 6e manche du championnat du monde 2004. Un duel de titans qui opposait la 307 WRC d'Harri Rovanperä (Grönholm ayant pour sa part abandonné dans le dernier kilomètre de l'ES 10 suite à un gros choc contre un rocher), 2e à l'issue de la 2e étape, et la Xsara WRC de Sébastien Loeb, 3e à 8,8 s de la Peugeot. Déterminé et sans complexe, comme toujours, le pilote Citroën réalise le meilleur temps dans la longue spéciale de "Dikastro", la première du jour qu'il ne connaissait pourtant pas du fait de son abandon précoce de l'an passé. Bilan : l'avance de Rovanperä passe de 8,8 à 3,5 s. Evidemment, le Finlandais réagit dans l'ES 18, remontant son avantage à 4,4 s... Dans le même temps, François Duval (Ford Focus WRC) décroche, laissant ses deux adversaires en découdre. La troisième ES de la boucle, "Styrfaka", était nouvelle pour tous. "Cette spéciale est très difficile, à peine plus large que la voiture, avec des sommets où l'on ne voit que le ciel au bout du capot, suivis de virages qui se referment, raconte "Seb". Là, j'ai joué ma chance à fond, en attaquant très fort..." Au retour à Lamia, Rovanperä n'a plus que 0,3 s de marge. Deux meilleurs temps supplémentaires pour la Xsara (ES 20 et 22) auront raison de la résistance opiniâtre du Finlandais qui, soit dit en passant, réalise ici l'un de ses plus beaux rallyes depuis ses débuts chez Peugeot. Une équipe Peugeot encore sous le choc de l'exclusion de ses voitures à Chypre (pales de pompe à eau non conformes)... Et victime d'un règlement suivi aveuglément, à la lettre. Pour sa pénalité de 30 s, Petter Solberg pourrait en dire autant mais, ici, les conséquences ne sont en rien comparables. Une chose l'est néanmoins, dans les deux cas, aucun avantage n'en est ressorti sur le plan des performances. Mais cela, la FIA n'en a cure...

Marc David