Seat Léon : La princesse héritière

...de Genève avaient pu deviner les futurs contours de la nouvelle León lorsque la marque espagnole avait présenté sur son stand "el Prototipo" qui donnait une sérieuse indication de ce qu'allait être la future berline compacte Seat. Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, les dirigeants de la marque avaient décidé, et c'est bien normal, de dévoiler en avant-première la nouvelle León "à la maison", au Salon de Barcelone. Le contraire eut été étonnant. Pratiquement tous les modèles Seat sont produits à quelques kilomètres de la capitale catalane, dans l'usine de Martorell. Par ailleurs, la León version 2005 était, à elle seule, l'événement d'un Salon qui se partage les honneurs automobiles nationaux une fois tous les deux ans avec Madrid. Si le Salon de Barcelone prend avec le temps une dimension internationale, 13 constructeurs différents ont établi leurs sites de production en Espagne, la mouture 2005 était toutefois pauvre en nouveautés. Ainsi, hormis la nouvelle berline compacte espagnole, le pick-up Nissan Navarra, les nouvelles motorisations Diesel Volvo et Jaguar, ou encore les premières présentations statiques de la Fox et de la Logan méritaient quelques détours. Cependant, l'Espagne sait recevoir. L'engouement se faisait sentir dans les allées du Salon entre la nouvelle León, donc, l'Alonsomanía grandissante et l'annonce de la naissance prochaine du prince héritier. Le décor ainsi planté, l'essentiel restait centré sur la dernière-née Seat.

Un design proche de l'Altea, voire de la Toledo, mais la León conserve sa personnalité

Celle-ci reste très proche du concept-car présenté à Genève. Avec ses lignes agressives, la voiture symbolise le côté sportif que veut se donner la marque. L'avant plus plongeant de la voiture tranche quelque peu avec sa devancière, notamment au niveau des phares qui se prolongent jusqu'aux ailes du véhicule, une calandre grillagée réduite sur laquelle figure le proéminent logo et de larges prises d'air en nid d'abeilles incrustées dans le bouclier. Latéralement et de l'arrière, on retrouve bien la signature de Walter de Silva. Nervures, ligne dégagée, sportivité, combinaison en monovolume, tous les ingrédients de la maison du designer sont effectivement représentés. Un peu trop serait-on tenté de dire. En effet, la silhouette de la León peut aisément se confondre avec l'Altea, voire avec la Toledo. En outre, on y retrouve quelques racines avec l'Alfa Romeo 147 au niveau des portes arrière dont les poignées ont été dissimulées. Malgré ces petits détails, la León garde une forte personnalité. D'une part, avec son allure de berline très compacte, la nouvelle espagnole est une des plus grandes de sa catégorie. Avec une longueur de 4,315 m (+ 13 cm par rapport à sa devancière) et un empattement de 2,578 m, la León 2 fait de l'espace intérieur un de ses points forts et se veut accueillante pour les grands gabarits. D'autre part, la León n'a pas perdu ses allures de sportive à fort accent de coupé. Les dirigeants de la marque insistent d'ailleurs sur ce dernier point au niveau des motorisations. Si la León accueillera les fameux moteurs Tdi du groupe, le 1,9 l 105 ch et le 2,0 l 140 ch puis les essence 1,6 l 102 ch et 2 l FSI de 150 ch, on languit déjà de l'essayer en version Cupra avec le TFSI 2 l de 185 ch et surtout dans son habillage résolument sportif Cupra R avec un moteur de 3,2 l V6 de 250 ch. Côté prix, la León ne devrait pas connaître d'évolutions majeures par rapport à sa devancière (environ 18 000 euros), ce qui est en soi une bonne nouvelle, et on attend d'ores et déjà les premiers essais pour savoir si le nouveau porte-étendard de la marque gardera son fort caractère de la première version.

Tanguy Merrien