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Constructeurs

Seat augmente la Miise

Publié le 29 juin 2012

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Avec la Mii, Seat revient sur le segment des mini-citadines qui subit le contrecoup de la prime à la casse, mais aussi l’effondrement des ventes aux particuliers. Un nouveau pari pour la marque espagnole qui pourra toutefois compter sur une construction de gamme plus agressive ainsi que sur des offres de lancement taillées sur mesure.
Seat France compte enregistrer 3 500 commandes de Mii d’ici fin 2012.

Les villes espagnoles semblent ne plus faire recette chez Seat. Du moins pour l’instant, car les Toledo et Leon reviennent bientôt. Mais en attendant, le marketing a pris le pourvoir et la mini-citadine espagnole s’appelle donc Mii. Cela devait être un nom évoquant la jeunesse, la vitalité, tout en convenant à un déploiement international. C’est réussi, mais cela autorise également d’improbables jeux de mots : Mii-molette, Mii figue-Mii-raisin, une nouvelle aMii… Même les fans d’Abba applaudissent en découvrant une nouvelle version de Mama Miia !

Plus sérieusement, Seat compte sur la Mii pour consolider la croissance de l’année 2011 et ainsi dégager des marges de manœuvre. Cependant, le pari n’est pas gagné d’avance, notamment en France, car le segment des mini-citadines a perdu de sa vigueur depuis la fin de la prime à la casse. Ainsi, après une année 2009 exceptionnelle, où le segment A00 a dépassé 328 000 immatriculations, soit 14,5 % du marché, les ventes de ce segment ont logiquement baissé pour atteindre 9,2 % en 2011, soit 202 000 unités. Le début d’année 2012 confirme cette tendance avec une part, à fin avril, de 8,4 %. Deuxième “problème”, ce type de véhicule est principalement acheté par une clientèle de particuliers et les chiffres de ce canal baissent plus fortement que le marché : à fin mai, les ventes à particuliers affichent un recul de 25,9 % alors que le marché global perd 17,6 %. Cependant, à plus long terme, ce segment des mini-citadines devrait revenir à un niveau “normal”, c’est-à-dire légèrement supérieur à 10 %.

Bientôt une @Mii, 100 % digitale

C’est donc dans ce contexte délicat que débarque la Mii. Mais Seat a travaillé son offre de lancement pour essayer de se démarquer. Ainsi, depuis le 1er juin et jusqu’au 31 août, la Mii est proposée à partir de 2 euros par jour, en location avec option d’achat sur 24 mois, mais aussi avec un crédit classique à 0 % sur 36 mois (48 mois à 0 % pour les Leon, Ibiza et Altea). De quoi faire de la conquête, mais aussi “travailler” le parc existant. Car, contrairement à Volkswagen qui a complètement zappé la Lupo et la Fox de son discours, Seat a rappelé que l’Arosa, vendue de 1997 à 2005 à 15 000 exemplaires dans l’Hexagone, serait bien utile car plus de 10 500 sont encore sur les routes. Pour séduire et reconquérir, Seat a choisi une gamme relativement large, avec notamment un prix d’appel plus agressif que ses cousines Volkswagen et Skoda. En effet, la Mii débute à 8 345 euros mais, à ce tarif, exit l’ESP ou la direction assistée. Une configuration qui ne devrait toutefois pas représenter plus de 2 % de ventes, selon les estimations du constructeur. Le cœur de gamme devrait être la finition Style en version 3 portes (65 %) équipée du bloc de 60 ch (55 %). La facture est ici plus proche des 10 000 euros. La petite espagnole pourra également être personnalisée avec, pour l’heure, les finitions Enjoy ou Smile. Et Seat, adepte de la communication digitale, a d’ores et déjà réservé une version à la Toile. En effet, celle qui sera baptisée @Mii, dans une teinte exclusive bleu nuit agrémentée d’éléments de carrosserie blancs, sera uniquement vendue sur le Net. Le réseau gardera cependant la main, dans le processus de livraison notamment. Quant à une version sportive, bien que Seat ne confirme rien, la Mii FR Line présentée il y a quelques semaines lors du grand rassemblement du groupe Volkswagen sur les rives du lac de Wörthersee, en Autriche, laisse penser que cela viendra. D’autant qu’une Up! GT, équipée d’un bloc 3 cylindres turbo développant 100 ch, est dans les tuyaux.

Une Mii Ecomotive à 96 g de CO2

En attendant cette mécanique plus vitaminée, sous le capot, et d’une manière plus large pour l’ensemble les éléments qui ne se voient pas, la Mii est identique à ses cousines. Le bloc 3 cylindres demeure un exemple de légèreté avec 69 kg, tout comme la boîte se limitant à 25 kg. Quant à la boîte robotisée qui arrivera cet été (700 euros), elle pèsera moins de 30 kg. Grâce à ses efforts, la Mii d’entrée de gamme ne pèse que 854 kg ! Logiquement, les consommations en tirent bénéfice, avec des moyennes mixtes annoncées comprises entre 4,5 et 4,7 l, soit 105 et 110 g de CO2/km pour la gamme standard. Les versions Ecomotive 60 et 75 ch, grâce à l’adjonction du Stop & Start, de la récupération d’énergie ou encore de pneus à faible résistance au roulement, font chuter les consommations à 4,1 et 4,2 l, soit 96 et 98 g de CO2/km. Avec la boîte robotisée, les émissions seront de 103 et 105 g/km.

Seat vit donc une année 2012 extrêmement riche après l’Ibiza, la Mii, mais aussi avec les Toledo et Leon qui s’annoncent. Une Leon particulièrement importante qui, pour la première fois, sera déclinée en trois carrosseries. En effet, en plus de la 5 portes, qui s’annonce comme relativement classique, Seat promet une 3 portes très proche du concept IBE et un break davantage sportif que volumique. Rendez-vous au Mondial de Paris.

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La Mii en bref

Date de lancement : 31 mai
Segment de marché : Mini-citadines (A00) environ 200 000 unités en 2011
Objectif : 3 500 unités en 2012
Principales Concurrentes de la Mii 1.0 60 ch 3p Style : 10 100 €
Skoda Citigo 1.0 60 ch 3p Ambition : 10 170 €
Chevrolet Spark 1.0 16V 68 ch LS 5p : 10 890 €
Kia Picanto 1.0 69 ch Active 3p : 10 940 €
Citroën C1 1.0i ta68 ch Confort 3p : 11 550 €
Prix : 3p (5p : + 475 €)
de 8 345 à 10 805 € - Mii 60 ch
de 9 470 à 11 340 € - Mii 75 ch
 

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