Rennes tombe des nues, PSA Groupe prend une volée
En Bretagne, la présence de PSA n'est pas neutre, les effectifs du groupe se montant à 5 600 salariés dédiés, à l'heure actuelle, à la fabrication des Peugeot 508, et Citroën C5 et C6. L'annonce de la suppression de 1 400 emplois, de "redéploiements" étant le mot précis, a fait l'effet d'une bombe.
A Paris, les petites voitures sont dans le viseur. En Bretagne, c'est l'érosion des berlines qui s'invite à la destruction des emplois. Des projets de reclassements en interne, des propositions de départs volontaires ou de reclassements sur le bassin d'emploi accompagnent ces décisions de façon à ce que chaque cas soit envisagé individuellement. Les personnels ont jusqu'à mi-2013 pour faire valoir leurs droits au départ volontaire. Cependant, le président de PSA a fait savoir que Rennes bénéficierait d'investissements importants pour que naisse une nouvelle plate-forme en 2016 : "Le futur modèle sera produit à Rennes en 2016 et nous ferons les investissements nécessaires pour cette nouvelle plate-forme", s'est engagé Philippe Varin, le président du directoire, avant d'ajouter : "Nous construisons un avenir pour Rennes."
10 % en France
En tout, ce sont 8 000 postes qui sont touchés, soit 10 % de la division Automobile de PSA en France ! Du jamais vu qui touche aussi les structures du groupe, comme il est écrit dans le communiqué : "Les structures de PSA Peugeot Citroën doivent s'adapter à son volume d'activité. Le groupe doit donc poursuivre la réduction de ses coûts et l'amélioration de son efficacité opérationnelle, ce qui devrait conduire à la diminution de 3 600 emplois répartis sur l'ensemble des sites en France. Un plan de départs volontaires de l'entreprise serait proposé aux salariés."
Cela touchera donc à l'administratif, mais aussi à la R&D qui, selon le constructeur, devra aussi s'adapter au volume de production. Cependant, prudence : "Nous allons assurer le maintien des compétences techniques basées en France et poursuivre notre politique de coopération." La question qui se pose, c'est l'après. Cela suffira-t-il ? Pour le patron du Groupe, c'est jouable : "Notre ambition pour ce plan consiste à revenir à une situation minimum d'équilibre à fin 2014 et ceci dans les conditions actuelles difficiles du marché. Dans ces conditions, j'ai absolument bon espoir que nous allons pouvoir atteindre cet objectif de retour à l'équilibre."
Et s'il a attendu aussi longtemps, alors qu'une fuite avait révélé que la fermeture était envisagée dès 2011, c'est "qu'il y a un temps pour les études et un temps pour les décisions, et qu'avant de prendre de telles décisions, il fallait envisager tous les scénarii possibles".
Et que cela soit annoncé après les élections, c'était étudié ? Philippe Varin répond très fortement sur ce sujet : "Faire d'une décision aussi lourde et aussi impliquante pour le groupe un enjeu électoral, cela n'aurait pas été responsable." Et de préciser : "Lorsqu'un groupe perd en cash 200 millions d'euros tous les mois, il ne pérennise pas l'emploi, et tergiverser c'est faire courir à terme de grands périls à l'entreprise. Il est de notre responsabilité, aussi douloureuse que soient les décisions, de faire en sorte d'assurer l'avenir".
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