Renault Zoé ou l’hypothèse du VE mass-market
L’objectif initial du groupe consistait à en vendre 100 000 unités dès sa première année pleine d’exploitation, à savoir 2013, puisqu’elle sera introduite sur le marché à l’automne. Notons que Carlos Ghosn et Carlos Tavarez maintiennent leur prévision plaçant le VE à 10 % des ventes mondiales en 2020.
L’atout du style
Pour débuter par les bonnes nouvelles, il convient de mettre en avant le design du modèle. Attrayant et moderne, il permet à Zoé de se positionner comme le premier véhicule 100 % électrique accessible n’ayant pas sacrifié le style sur l’autel de la vertu environnementale. Par ailleurs, le système multimédia R-Link est un équipement opportun, d’autant qu’il est relayé par de nombreuses applications.
Le juste prix ?
Accessible, le mot est lâché et on peut voir le verre à moitié vide comme à moitié plein. Avec un prix de 15 700 euros, auquel il faut ajouter la location mensuelle des batteries pour 75 euros, Zoé n’est en effet pas hors de portée des consommateurs. Cependant, ce constat mérite d’être relativisé par rapport aux contraintes d’autonomie qui la relèguent au rôle de second véhicule. Ce qui n’est pas le cas d’une Toyota Yaris hybride proposée à 16 500 euros. En outre, l’équilibre ne repose que sur le soutien de l’Etat, via la prime de 5 000 euros. Une Zoé à plus de 20 000 euros reste en effet dans la catégorie du mauvais rapport qualité/prix.
Le frein récurrent de l’autonomie et des infrastructures
Au chapitre de l’autonomie, on ne peut d’ailleurs que déplorer qu’un grand flou artistique soit encore entretenu. Annoncée à 210 km, elle passe, selon le propre aveu des dirigeants de Renault, à 100 km par temps froid et à 150 km en saison chaude… Malgré la litanie des discours sur le trajet quotidien moyen des automobilistes, cette opacité n’est pas de nature à rassurer les éventuels acheteurs, d’autant qu’il est clairement attesté par les études que le problème de l’autonomie limitée constitue un frein à l’achat majeur dans l’esprit des consommateurs. Enfin, même si ce n’est pas imputable à Renault et même si l’innovation du chargeur Caméléon est assurément astucieuse, le problème du déploiement des infrastructures en France, comme dans la plupart des pays, demeure entier. Thierry Koskas, directeur du programme VE de Renault, le reconnaît d’ailleurs volontiers…
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