Renault pâtit encore de la mauvaise orientation des marchés en Europe
Les ventes mondiales du groupe Renault n’ont pas progressé au 1er semestre 2012. Si elles se sont contractées de 3,3 % avec un peu plus de 1,3 million de véhicules commercialisés sur un marché en progression de 6,6 % (VP + VU), elles ont aussi connu des fortunes diverses selon les continents (voir tableaux). En Europe, elles ont chuté de 14,9 % avec un marché en retrait de 7,4 % (- 15,2 % avec un recul de 13 % dans le seul Hexagone). “Nous avons perdu 0,8 point de part de marché en Europe”, a indiqué lors d’une Web-conférence Jérôme Stoll, le directeur commercial du groupe Renault. Elle s’est établie à 9,3 %, celle de la France se contractant de son côté de 0,5 point, à 24,7 %.
La baisse de la part européenne du groupe n’a pas été provoquée pour autant uniquement par la mauvaise orientation de la plupart des marchés sur le Vieux Continent (- 44 % au Portugal, - 21 % en Italie, - 13 % en France, - 12 % en Belgique et au Luxembourg et - 10 % en Espagne), elle a aussi résulté d’une stratégie de défense de marges unitaires voulue par le groupe et qui s’est notamment matérialisée par une restructuration de son offre commerciale outre-Manche. En clair, il a cherché à protéger sa rentabilité en restructurant son réseau, ce qui a eu un impact non négligeable sur ses volumes au Royaume-Uni (19 000 unités, environ). “Une autre manière d’améliorer notre profitabilité a été de chercher à repositionner nos prix par rapport à la concurrence et en prenant comme première cible Citroën, a aussi indiqué Jérôme Stoll. Nous avons atteint ce premier objectif à mi-année et nous poursuivons avec une nouvelle cible.” Mais tout n’a pas été noir pour autant pour le groupe sur le Vieux Continent.
Une part de marché VE de 31,4 %
Dacia y a aussi stabilisé sa part de marché à 1,6 %. La marque Renault y a enregistré une quinzième année de leadership en VU avec une part de 16,4 % (+ 1,3 point) et la gamme VE de Renault y a affiché une part de 31,4 % (à la fin mai). Depuis le lancement de cette gamme, le groupe a déjà enregistré 12 600 commandes de VE en Europe, parmi lesquelles 7 000 Twizy et 4 200 Kangoo ZE. “Il faut ajouter les 15 600 Kangoo ZE de l’appel d’offres Bailly à livrer sur les trois prochaines années”, a relevé le directeur commercial du groupe. Des tendances lourdes n’en vont pas moins s’imposer au groupe dans les prochaines années. Et bien évidemment, la première d’entre elles devrait être la progression de la participation des pays non européens dans les ventes mondiales. Ils y ont participé à hauteur de 47 % au 1er semestre, soit 8 points de plus que sur la même période en 2011. Et il n’y a rien d’étonnant à cela.
Au 1er semestre, les ventes hors Europe du groupe ont augmenté de pas moins de 14,3 % (+ 29,4 % en zone Eurasie, + 20,4 % en zone Amériques, + 7,9 % en zone Euroméditerranée-Afrique et + 3,5 % en zone Asie-Pacifique). Le marché a progressé pour sa part de 9,5 %. S’attendant à enregistrer de nouveau des croissances importantes en dehors du Vieux Continent, et notamment en Amérique latine, en Russie et au Maghreb, le groupe compte très logiquement voir la part de ses ventes réalisées hors Europe continuer à progresser sur la deuxième partie de 2012. “Nos ventes en dehors de l’Europe devraient être proches de 50 % en 2012”, a confirmé Jérôme Stoll. Il escompte que le marché mondial progresse cette année de 5 %, avec un marché européen en repli de 6 à 7 % et un marché français seul en baisse de 10 à 11 %. “La croissance du marché mondial est essentiellement tirée par les marchés nord-américain, japonais et chinois”, a relevé le directeur commercial du groupe Renault.
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