Renault met en vente la Fonderie de Bretagne
Renault a mis en vente la Fonderie de Bretagne. La direction du groupe a confirmé, jeudi 11 mars 2021, au Comité social et économique (CSE) de l'usine qu'elle cherchait un repreneur. Il lui paraîtrait "plus à même de pérenniser les activités et les emplois", explique Renault dans un communiqué.
Installée à Caudan depuis 1965, la Fonderie de Bretagne fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse. Renault avait déjà revendu la Fonderie en 1999 à Teksid-Fiat, avant de la reprendre en 2009. L'Etat et les collectivités locales avaient accompagné cette reprise à hauteur de cinq millions d'euros "pour le maintien de l'emploi".
Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, avait évoqué au printemps 2020 cette usine bretonne qui n'avait "pas vocation à rester dans le groupe Renault". A l'été 2020, le constructeur a demandé une revue stratégique de l'usine au cabinet Advancy. "Cette analyse conclut que le site doit diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production", a expliqué jeudi la direction de Renault, citant "les évolutions de l'automobile vers des véhicules plus légers, la concentration des acteurs dans le secteur des fonderies et le déploiement du plan d'économie du groupe".
"Ce sont 350 emplois en jeu"
"Ce n'est pas une surprise mais c'est une trahison", a déclaré à l'AFP le délégué CGT Maël Le Goff, à la sortie du CSE. "Ce qui nous dégoûte dans cette histoire, c'est que les salariés ont tout fait pour reconstruire l'outil de travail", à la suite d'un incendie en 2019, "et se sont démenés avec les changements de poste et changements d'horaires pour au final dire "on s'en va"". Le syndicaliste promet "des actions" avant un prochain CSE, prévu le 22 mars.
"On peut comprendre la colère des salariés devant cette accélération soudaine. Nous nous sommes battus pour que ça ne ferme pas il y a un an", a déclaré à l'AFP Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne. "Nous nous battrons pour l'avenir de ce site et ses salariés. Renault nous doit la transparence et le respect des engagements pris. Fabrice Loher (maire de Lorient et président de l'agglomération) et moi demandons au plus vite une réunion sur le sujet avec Bruno Le Maire", le ministre de l'Economie.
Fabrice Loher a renchéri auprès de l'AFP : "Ce sont 350 emplois en jeu, et ça a un impact fort sur le territoire lorientais. Il faut que Renault prenne des engagements vis-à-vis des élus locaux". De son côté, Renault dit s'être engagé à "poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux et les acteurs du territoire" pour identifier un repreneur "qui soit le plus à même d'assurer la pérennisation des activités et des emplois".
Lire aussi : Renault : une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020
Renault a déjà négocié fin 2020 la suppression de 2 500 postes dans l'ingénierie et les fonctions tertiaires, via des départs volontaires. Le groupe a aussi décidé de fermer son usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et de transformer son usine de Flins en centre de recyclage de véhicules et de batteries, avec des centaines de suppressions de postes à la clé.
De manière plus large, il va réduire ses investissements en recherche et développement, et abaisser ses capacités de production, ajustant les usines pour qu'elles tournent à plein régime. Renault a ainsi déjà réalisé 60 % des économies annoncées en un an, contre 30 % prévus, s'est félicitée la direction début 2021. (avec AFP)
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