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Constructeurs

Renault : l’opération séduction continue !

Publié le 18 juin 2013

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Pendant vitaminé de Twin’z, Twin’run vient confirmer que la direction de Renault veut rendre iconique le modèle qui viendra remplacer la Twingo l’an prochain. Explications avec Laurens Van Den Acker, directeur du design, et Carlos Tavares, directeur général délégué.
Laurens Van Den Acker, Carlos Tavares, Alain Prost et Jean Ragnotti à côté du concept Twin’run.

Avec Twin’z, Laurens Van Den Acker confiait qu’il s’agissait de s’adresser aux amateurs de style au sens large, ainsi qu’aux leaders d’opinion de la sphère du lifestyle. Twin’run, seconde variation sur le thème du pétale “Play”, marque un retour à la fibre automobile, retour délibéré et sans aucun complexe ! Avec des chevaux, le circuit de F1 de Monaco comme écrin, des mythes (R5 Turbo, Clio V6) et des pilotes (Alain Prost, Jean Ragnotti et… Carlos Tavares !). Un parti-pris que Carlos Tavares, toujours aussi passionné et passionnant, assume pleinement dans une veine digne de Bob Lutz : “Le sport et la compétition automobiles font partie de l’ADN de Renault et il est important de transmettre cette passion à tous les niveaux pour montrer que nous sommes tous mobilisés pour faire de sacrées bagnoles ! C’est d’autant plus important que nous sommes conscients qu’il y a encore du travail pour redonner confiance à nos clients et au consommateur en général”.

70 % de la silhouette de la remplaçante de la Twingo

Carlos Tavares confirme par ailleurs que la remplaçante de la Twingo reprendra à 70 % la silhouette du duo Twin’z & Twin’run. Un élément très important aux yeux de Laurens Van Den Acker : “Nous devons rapprocher les concept-cars des modèles de série, car par le passé, Renault a créé de la déception à cause d’écarts top forts”. En revanche, vis-à-vis de la concurrence, Carlos Tavares ne veut pas officialiser le nombre de carrosseries de la future Twingo. Cependant, on se dirige vraisemblablement vers une carrosserie unique 5 portes, ce qui est d’ailleurs la tendance actuelle du segment. De plus, la plate-forme Edison et la position arrière du moteur permettent des avancées significatives dans le traitement de l’habitacle.

Réinventer la petite voiture

Pour en revenir à Twin’run, Laurens Van Den Acker indique qu’il fallait tirer parti du gabarit très réduit du véhicule et du placement des roues dans chaque coin pour aboutir à un concept très charpenté, costaud même. “Là, on ne minaude pas ! C’est un concept très masculin”, lâche-t-il en souriant. Pour autant, même si l’héritage de la R5 était dans le cahier des charges, un revival de la mythique R5 Turbo était hors de question. “L’objectif consiste à réinventer la petite voiture et à l’envisager dans une dimension iconique. En l’occurrence, elle se différencie dans un registre sportif. En France, vous avez le mot “bombinette” pour traduire cet état d’esprit”, souligne Laurens Van Den Acker, tout en tempérant les surinterprétations : “Twin’run se revendique comme un véhicule rebelle, un trublion, mais nous avons pris soin de conserver l’aspect futé et sympathique du modèle d’origine”. Avec l’épure de Twin’z et la sportivité de Twin’run, Renault explore aussi la voie d’une montée en gamme de sa petite citadine. Laurens Van Den Acker ne dit pas le contraire : “Et pourquoi pas ?! Surtout que Renault est légitime dans ce territoire, nous avons presque inventé l’idée à l’époque de Baccara”.

“Construire les fondamentaux d’un segment A rentable”

Si la création naturelle d’empathie est au cœur du travail des équipes du Losange, la remplaçante de la Twingo sera toutefois aux antipodes d’une Twingo 3. “Ca ne pouvait pas fonctionner, à tous les points de vue… Un seul exemple au niveau du design : sur les mono-corps, la nouvelle législation sur le choc piétons impose aux stylistes de dessiner un “nez”, un nez souvent assez vilain soit dit en passant”, explique Laurens Van Den Acker, avant de glisser que le modèle définitif qui sera lancé en 2014 ne reprendra pas forcément le nom Twingo. Bref, avec ce double pétale “Play”, Renault a parfaitement jalonné l’arrivée de la remplaçante de la Twingo, sachant que la Twingo 2 continuera d’être commercialisée à un prix d’entrée très agressif, sur le modèle de la gamme Clio. Quant à savoir si Twin’run peut préfigurer une Twingo RS, Laurens Van Den Acker ne dit pas non : “J’aimerais bien ! Nous y réfléchissons, mais il y a tout de même des arbitrages économiques à faire, nous ne pouvons pas tout nous permettre”. Surtout que la rentabilité du programme constitue un enjeu névralgique pour Renault comme pour Daimler : “Nous nous attelons à construire les fondamentaux d’un segment A rentable. Nous devons gagner de l’argent sur ce segment. C’est essentiel et l’objectif est rendu possible par la coopération entre Renault et Daimler”, répète à l’envi Carlos Tavares.

 

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