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Constructeurs

Renault en quête de compétitivité

Publié le 28 mars 2013

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Renault a in fine réussi à faire ratifier par la plupart des syndicats un ambitieux accord de compétitivité, ce qui ne lève pas pour autant tous les doutes sur l’activité française du groupe…
En l’espace de dix ans, la production française de Renault est passée de 1,3 million d’unités à 530 000…

S’il est hâtif de le qualifier d’historique, l’accord conclu par la direction de Renault avec les partenaires sociaux est assurément symbolique. En effet, en contrepartie des sacrifices consentis par les salariés, Renault va chercher à augmenter sa production en France. Concrètement, dans les grandes lignes, les salariés ont accepté le gel des salaires en 2013, un passage aux 35 heures hebdomadaires effectives, une mobilité renforcée entre les sites de production et une politique de baisse des effectifs sans plan social (environ 5 700 départs naturels non remplacés et quelque 1 800 départs anticipés).

De son côté, grâce aux économies réalisées sur les frais fixes, de l’ordre de 500 millions d’euros, la direction de Renault s’engage à ne fermer aucun site industriel en France d’ici 2016. Par ailleurs, l’accord prévoit un volume minimum de 710 000 véhicules produits en France, dont 630 000 de marque Renault. Un chiffre à rapporter aux 530 000 unités produites dans l’Hexagone en 2012. L’objectif est clairement d’améliorer le taux d’utilisation des sites français, passer de 60 % à 85 % à fin 2016, afin de se rapprocher du niveau des sites espagnols de la marque, ou encore de l’usine Nissan de Sunderland. En somme, l’accord “doit améliorer notre capacité à financer des projets et à en affecter en France”, synthétise Gérard Leclerc, directeur des opérations de Renault.

L’accord piloté par Carlos Ghosn, charismatique patron de Renault, est remarquable, dans la mesure où son ampleur est sans précédent en France. Certes, mais plusieurs zones d’ombre demeurent. Tout d’abord, à l’aune du passé, même si l’échelle était moindre, nous savons qu’un plan de cette nature peut être couronné de succès (Bosch à Vénissieux), mais aussi échouer (Continental à Clairoix). Par ailleurs, les prévisions de production semblent ambitieuses. En l’état actuel des choses et en attendant les précisions sur les 80 000 unités produites pour un partenaire, Nissan, voire Mercedes-Benz, Ian Fletcher, analyste chez IHS table sur “480 000 unités en 2013 et 590 000 en 2016”. Enfin, d’un point de vue structurel, le problème posé par le fait que les véhicules Renault produits en France sont majoritairement sur des segments en délicatesse reste entier. Sans parler de l’inconnue Zoé, voiture bien-née mais sur un marché encore bien embryonnaire.

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