Renault à minima

Sans véritable surprise, depuis les déclarations de Gérard Lopez en marge du forum du sport automobile à Monaco le 9 décembre dernier, Genii Capital (une société luxembourgeoise spécialisée dans les nouvelles technologies, la gestion d'image et le sport automobile) va devenir le nouveau "partenaire stratégique" de l'écurie, a indiqué Renault dans un communiqué. Et peut être même plus, puisque Genii Capital devrait détenir, sans que cela soit toutefois confirmé pour l'heure, près de 75 % de l'écurie avec notamment une large participation dans les infrastructures d'Enstone en Grande-Bretagne. Une nouvelle structure qui permet à Renault F1 de réduire de moitié le coût net de cet engagement sportif dans les comptes du constructeurs généraliste de Boulogne, selon Jean-François Caubet, le directeur général de Renault F1. L'investissement de Renault va seulement se concentrer sur le développement des moteurs. Ils sortiront toujours de l'usine de Viry-Châtillon aussi bien pour les monoplaces franco-luxembourgeoises que pour celles de Red Bull Racing. Genii Capital aura donc à charge de financer et d'assurer le fonctionnement de l'écurie a déclaré Bernard Rey, le président de Renault F1.

La saison 2010 est donc sur les rails. Mais quid d'un engagement à long terme. Car dans son communiqué, Renault semble avoir soigneusement éviter de s'engager plus avant. Cet accord n'est-il pas, finalement, une porte de sortie ? L'occasion pour Renault de redevenir un "simple" motoriste dont on a toutefois vu l'impact relativement limité sur le public dans les années 90 lorsque Williams, motorisée par Renault, enfilait les titres de Champion du Monde comme des perles. Faut-il voir dans cette redistribution du capital l'occasion de sortir tout simplement de la F1 si les résultats ne suivent pas ou si la crise automobile s'aggrave encore ? Nous n'en sommes pas encore là puisque pour le championnat 2010, les voitures porteront bien le nom de Renault. Puis sait-on jamais, ce tandem Genii Capital-Renault peut formidablement bien fonctionner et Robert Kubica crever l'écran ! S'il pilote bien pour Renault ? Car après l'annonce de Renault, le pilote polonais a fait savoir, par l'intermédiaire de son agent, Daniele Morelli, qu'il voulait en savoir plus quant à la stratégie à long terme de l'écurie. L'avenir de Renault en F1 semble, malgré cet accord, bien fragile. A moins que les F1 deviennent 100 % électriques.

Photo : Les monoplaces frappées du losange seront bel et bien au départ de la saison 2010. Renault va vendre une large partie de son écurie (il se murmure 75 %) à Genii Capital, une société luxembourgeoise.