Qoros en stand-by

Chaque année à cette période, c’est la même chose : Qoros fait parler d’elle. Il faut dire aussi que la petite marque chinoise, créée en 2007 conjointement par Chery et le conglomérat Israel Corporation, choisit précisément le salon automobile de Genève pour revenir sous les feux de la rampe. C’était le cas il y a deux ans, quand Qoros s’était fait connaître pour la première fois (JA n° 1180), et encore le cas l’an passé (JA n° 1200), quand le Chinois avait dévoilé ses nouvelles ambitions européennes.

Douze mois se sont donc écoulés et les ambitions de la marque ont quelque peu évolué. Si l’objectif de pénétrer le marché européen occidental reste d’actualité, il semble repoussé à une date ultérieure. Pour l’heure, le point de vente existant à Bratislava, en Slovaquie, géré par le néerlandais Auto Bink, poursuit ses expérimentations avec une “cinquantaine de véhicules vendus l’an passé”, a concédé le directeur de Qoros pour l’Europe, la Chine et le Moyen-Orient, Cristiano Carlutti, qui espère en ouvrir un second, toujours dans la même zone. Mais le manque de motorisations Diesel, l’obligation des normes Euro 6, voire la forme de distribution utilisée par la marque en Europe, ont obligé Qoros à revoir sa stratégie.

“Une marque globale”

D’autant plus que le constructeur vient de subir un remaniement de son état-major. Exit Volker Steinwascher, remplacé par Phil Murthaug, un ancien de GM China, à la direction générale. Parallèlement, Sun Xiadong a été appelé à la vice-présidence en charge des ventes et du marketing du constructeur quand Chen Anning devenait parallèlement Chairman de l’entreprise. “Cette nouvelle équipe a pour but d’accélérer le développement de la marque, dont le but final est de devenir une marque globale”, précise Cristiano Carlutti. En d’autres termes, “nous nous devons de réussir sur notre marché local avant d’imaginer un plan de développement international”, explique le dirigeant. Cette stratégie s’articule pour l’heure autour d’un seul modèle, la Qoros3, déclinée en version SUV, berline et Hatch, et d’un réseau local. A ce jour, ce dernier se compose de 75 points de vente (contre 25 fin 2013) et devrait en compter le double fin 2015. En 2014, seules 7 000 voitures ont été écoulées en Chine, en attendant la mise en service du site de production d’une capacité de 150 000 unités. On l’aura compris, devenir prophète en son pays avant de séduire les concurrentiels marchés européens n’est pas une sinécure.