PSA se prépare à un retrait d'Iran
L'histoire va-t-elle se répéter ? En 2012 déjà, le Français avait dû quitter l'Iran car des sanctions internationales avaient été imposées à la République islamique. A l'époque, PSA n'avait d'autre choix que de suivre les décisions américaines car GM était l'un de ses actionnaires. Les choses ont changé aujourd'hui, tant sur le plan politique que dans le capital de PSA, mais le Français pourrait être contraint de stopper ses activités. "Le groupe a commencé le processus de suspension des activités de ses coentreprises, afin de se conformer à la loi américaine d'ici le 6 août 2018", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Toutefois, même si PSA se prépare à cette éventualité, il précise également qu'"avec le support du Gouvernement français, [le groupe PSA] est en contact avec les autorités américaines pour envisager une dérogation". Il faut dire que le Français, qui a inauguré la production de la nouvelle C3 sur place il y a tout juste quelques semaines, dispose de deux coentreprises dans le pays : l'une avec Iran Khodro, signée le 21 juin 2016, et l'autre avec Saipa, signée le 6 octobre 2016. Le groupe avait vendu l'an dernier 444 600 véhicules en Iran, où il est traditionnellement bien implanté. Il s'agissait l'an dernier de son premier marché étranger (12 % de ses ventes), devant la Chine (382 800 unités), le Royaume-Uni (279 100), l'Italie (265 200) et l'Allemagne (257 800).
Sans l'Iran, l'objectif proclamé par le PDG Carlos Tavares de dépasser cette année la barre des 4 millions de véhicules écoulés serait compromis alors qu'il était à portée de main grâce au rachat d'Opel-Vauxhall bouclé durant l'été 2017. Le deuxième constructeur européen relativise, cependant, l'importance du marché iranien en termes financiers. Les activités de PSA en Iran représentent "moins de 1 % de son chiffre d'affaires". Cette annonce "ne modifie ni les objectifs généraux" de son plan stratégique Push to Pass ni "les orientations financières actuelles", a précisé le groupe.
Quoi qu'en dise PSA, ce potentiel retrait pourrait avoir des conséquences à plus long terme sur le développement du groupe au Moyen-Orient car rappelons que l'objectif était de produire 350 000 véhicules à l'horizon 2021 avec ses partenaires iraniens. De plus, les alliés actuels de PSA, qui avaient déjà assez mal digéré le premier départ en 2012, pourraient se tourner vers d'autres partenaires à l'avenir.
Quand sera-t-il des autres Français engagés en Iran ? Total a fait récemment savoir qu'il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier en Iran, entamé en juillet 2017, à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines. Quid de Renault ? En 2012, le constructeur n'avait pas quitté le pays. Le feuilleton est encore loin d'être terminé. (Avec AFP)
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