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Constructeurs

PSA reste déterminé

Publié le 8 novembre 2012

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Après avoir sécurisé le refinancement de sa captive jusqu’en 2015 au prix de certaines contreparties, PSA reste déterminé quant à l’exécution de son plan de redressement et la mise en place des quatre projets communs avec GM.
Philippe Varin a réaffirmé qu’il n’y aurait pas de licenciements secs, mais également aucune contrepartie sur les suppressions de postes.

Un problème de moins ! Banque PSA Finance devrait être tranquille pour les trois ans à venir. En effet, en plus d’une ligne de crédit de 11,5 milliards d’euros obtenue auprès du pool de banques de PSA, l’Etat français a garanti ses nouvelles émissions obligataires jusqu’à un montant de 7 milliards d’euros sur la période 2013-2015. Mais cette aide ne met-elle pas, de fait, PSA sous tutelle de l’Etat ? Pas du tout, selon Philippe Varin, qui reconnaît toutefois des contreparties à cette garantie, comme la recomposition du conseil de surveillance avec notamment un siège pour un membre indépendant en relation avec l’Etat ou la création d’un comité de suivi de la garantie. En revanche, le président de PSA a réaffirmé qu’il n’y aurait pas de contreparties sur le plan annoncé en juillet, qui comprend notamment la fermeture de l’usine d’Aulnay. Confirmant qu’il n’y aurait aucun licenciement sec grâce aux reclassements ou à la création de nouveaux emplois sur les zones concernées, comme en témoignent les 600 emplois proposés par ID Logistics aux salariés d’Aulnay.

Quatre programmes communs avec Opel

L’annonce des résultats du 3e trimestre (CA de la branche auto en baisse de 9,9 %) a également été l’occasion de faire le point sur les avancées de l’alliance avec GM. Cet accord, signé le 29 février dernier, commence à prendre du relief. Ainsi, en plus de confirmer la production de la future C5 à Rennes, Philippe Varin a levé le voile sur quatre projets de développement commun avec GM, dont les premiers fruits sont attendus pour 2016. Le premier programme concerne le renouvellement de l’Opel Zafira et du Peugeot 3008, le deuxième celui des monospaces urbains que sont le Meriva et le C3 Picasso, le troisième est centré sur le développement “d’une plate-forme modernisée pour le segment des petites voitures à faibles émissions de CO2” pour Opel, Peugeot et Citroën. Enfin, le quatrième et dernier projet vise le développement d’un programme commun autour du segment D, c’est-à-dire celui des Insignia, 508 et autres C5. Tout ceci ne remet pas en cause le partenariat avec Toyota, a souligné le président, ni les autres coopérations dans lesquelles PSA est engagé. De plus, dans la constitution de cette alliance, une autre étape devrait être franchie d’ici la fin de l’année avec la création d’une structure dédiée aux achats des deux groupes. Une sorte de RNPO. Cependant, à la vue des quatre projets de développement présentés, la question d’une alliance finalement très européenne se pose. Philippe Varin a répondu qu’il y avait bien eu des discussions sur des projets plus internationaux, mais que l’équation économique n’avait pas pu être résolue. Ceci étant, il a insisté sur le fait que cela restait ouvert, que d’autres projets pourront venir nourrir l’alliance à l’avenir. Sauf en Chine ! En effet, l’empire du milieu est exclu de cette alliance, notamment à cause des partenaires chinois différents pour les deux groupes.

Une éclaircie à partir de 2016 ?

“Dans un contexte particulièrement difficile, nous gardons le cap et mettons en place les conditions du redressement. Avec la sécurisation du refinancement de Banque PSA Finance pour les trois ans à venir, avec la concrétisation de l’alliance avec GM, nous posons des jalons importants pour la suite”, a indiqué Philippe Varin. Mais faut-il encore atteindre les jalons posés. Les premiers produits PSA/GM ne sont pas attendus avant 2016, les 2 milliards de synergies seront également atteints à cette époque et d’ici là, PSA (comme Opel), ne pourra vraisemblablement pas compter sur le marché européen. Le plan Rebond 2015, devant notamment permettre 1,5 milliard d’économies et un retour à un cashflow positif fin 2014, devra être une réussite. La partie est encore loin d’être gagnée.
 

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